Cameroun : Achille Emana pense toujours aux Lions indomptables

L'équipe de la rédaction d'Africa Top Sports




Achille Emana fait partie de ces joueurs qui n’ont pas véritablement conquis les entraineurs successifs passés à la tête de la sélection camerounaise. Désormais, dans son exil émirati, l’ancien toulousain espère toujours rattraper le temps perdu.

Dans un entretien accordé à nos confrères de Foot Mercato, le milieu de terrain camerounais peine toujours à comprendre sa mise à l’écart de sa sélection nationale mais compte toujours répondre si un appel lui était lancé. « On est trois à avoir été bannis sans savoir pourquoi. Je suis le seul à ne pas avoir été rappelé, sans savoir pourquoi, sans explications. Je ne me prends pas la tête. Bien sûr, si on m’appelle, j’irai pour défendre les couleurs du Cameroun, c’est certain. Je ne dirai jamais non », a confié Achille Emana. Passé par Toulouse (2002-2008) et le Betis Séville (2008-2011), Achille Emana évolue aujourd’hui à Al Ahli, aux Émirats Arabes Unis. Mais il garde toujours un œil du côté de Yaoundé et de Douala d’où les nouvelles des Lions indomptables lui parviennent tous les jours. En dépit des nombreuses polémiques qui entourent l’équipe, le natif de Yaoundé brandit avec beaucoup de force sa fierté pour le maillot national. « En tant que Camerounais, on a toujours envie de défendre le maillot de la sélection. Je l’ai défendu pendant 15 ans, ce n’est pas aujourd’hui que je vais dire que je veux arrêter de le défendre », soupire t-il.

A la question de savoir à quoi est dû son exil aux Emirats arabes unis, l’ancien sévillan révèle avoir hésité au début mais depuis qu’il a signé, il s’y sent bien. « Franchement, au début, je n’y pensais pas. Tout le monde me disait que c’était un championnat vieux, où jouaient des gens âgés. Mais c’est finalement très différent. Tactiquement, c’est un peu limité. Physiquement, aussi. Mais techniquement et sur le plan athlétique, si on en n’a pas dans le ventre, c’est compliqué ». Du haut de ses30 ans et ses 38 capes avec le Cameroun, Emana ne regrette aucunement son choix d’un pays très peu en vue dans le giron du football mondial. Il estime par ailleurs que petit à petit le royaume commence par s’ouvrir au ballon rond et la venue d’un entraineur tel Quique Sanchez Flores en est le parfait exemple. « Je ne regrette rien. Aller en Arabie Saoudite l’été dernier était un changement radical. Venir à Dubaï aussi. Mais finalement, c’est un très bon choix. Je suis très content », déclare t-il.

Pour celui qui a connu des championnats plus huppés (la Ligue 1 en France et la Ligaen espagne), Achille ne se sent pas du tout dépaysé d’autant qu’il a retrouvé d’autres vieilles connaissances de ses expériences antérieures et la vie à Dubaï semble lui convenir à merveille. « Je me sens super bien avec Grafite. Avec lui, on peut dire que nous sommes comme des frères. On s’est retrouvé puisqu’on se connaissait de la Ligue 1 (le Brésilien jouait au Mans quand le Camerounais évoluait à Toulouse). Je suis aussi très proche de Luis Jimenez (passé par l’Inter Milan notamment). Je m’entends très bien avec les locaux aussi. J’essaye de m’intégrer pour que l’on me voie comme un membre du groupe et pas une personne venue de l’extérieur ».

En attendant donc un coup du destin pour un nouvel appel en sélection du Cameroun, Achille continue de parfaire sa préparation avec Al Ahli et n’entend pas se prendre la tête. Il veut laisser venir les choses. « Pour l’instant, personne ne m’a contacté. Mais bon, il faut savoir prendre sur soir. Il faut continuer son petit chemin. Et si aujourd’hui on me dit que je suis sélectionné, je vais prendre mon avion, je vais venir, je vais défendre les couleurs sans rechigner, sans penser à ce qu’il s’est passé », conclut-il.


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