Somalie : Morte dans l’anonymat pour les JO

L'équipe de la rédaction d'Africa Top Sports




Le drame s’est produit  trois mois avant les Jeux Olympiques de Londres 2012 mais c’est seulement maintenant que la nouvelle est portée à la connaissance de monde. Suite au dégoût d’Abdi Bile, quant à l’indifférence des autorités somaliennes sur le sort de la sprinteuse de l’équipe olympique  2008. Samia Yusuf Omar, c’est son nom, dossard 2895 aux JO de Pékin 2008.

Samia-Yusuf-OmarTragique et cruel destin ! Alors que Mogadiscio vibrait sur les exploits aux 5000m et 10 000 mètres de Mo Farah, britannique d’origine Somalienne,  Samia Yusuf était englouti incognito. Et dire qu’il y a quatre ans, cette jeune fille alors âgée de 17 ans arrachait les ovations du public du « Nid d’oiseau » malgré sa dernière place sur le 200m. Elle voulait être du rendez-vous britannique et pour cela, s’entrainait comme une forcenée malgré que cela ne fût pas du goût des fondamentalistes qui régente dans son pays, la Somalie.  Pour réaliser son rêve, Samia avait anticipé son départ pour le vieux continent dans une embarcation de fortune en avril. Mais l’athlète âgée de 21 ans n’arrivera jamais en Angleterre, du moins en Europe. Comme beaucoup de clandestins fuyant l’incongruité de leur pays,  elle périt dans la Méditerranée. Meurtri par cette disparition et par l’indifférence des autorités somaliennes, l’ancien champion du monde du 1500m en 1987, Abdi Bile  demanda au  membre du comité national olympique somalien : «  Savez-vous ce qu’est devenue Samia Yusuf Omar? Elle est morte pour rejoindre l’Occident. Elle était montée à bord d’une charrette de la mer qui, de la Libye, devait la conduire en Italie. Mais elle n’y est jamais arrivée».

Cette disparition dont l’on ignore exactement la date serait donc passée sous silence s’il n’avait pas eu ce coup de gueule d’Abdi Bile. Exemple de combativité pour ces milliers de femmes opprimées par un système qui s’obstine à les caser dans un rôle de reproductrice, Samia, malgré sa contre performance à Pékin, voulait encore être avec les dieux de l’olympe parce que comme elle le  disait aux journalistes : «c’était une expérience merveilleuse de défiler sous les couleurs de mon pays et aux côtés des meilleurs athlètes du monde. Ce moment était magique et fort. Nous avons senti que nous étions importants ». C’est donc une athlète militante malgré elle qui s’était lancée sur les traces d’un entraineur européen pouvant lui permettre de s’améliorer. Selon les propos de sa sœur Hodan, vivant en Finlande, recueilli par la BBC, « Samia est arrivée en Libye en septembre 2011». Elle est restée par la suite sans  « nouvelles durant plusieurs mois alors qu’elle s’était perdue dans le désert et qu’elle était détenue ». En dépit de l’opposition de sa famille (toujours selon sa sœur) elle « était très déterminée ». Malheureusement pour cette jeune fille, cette détermination ne la conduira pas au stade olympique de Londres pour être actrice et témoin des exploits de Mohamed Farah  « le Somalien de sa majesté ». « Samia est morte lors d’un incident lorsque les gardes-côtes italiens ont approché l’embarcation en panne d’essence et que les immigrés ont demandé de l’aide. Le bateau italien a envoyé des cordes vers l’embarcation, mais, malheureusement, elle est l’une des sept personnes (six femmes et un homme) qui sont mortes en tentant de monter à bord du navire Italie », conclura sa sœur.

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