Yannick Nyanga : Ne pas « échouer sur la dernière marche »

Benoit DOSSEH / ATS




Auteur d’un essai en solitaire (34ème minute de jeu), Yannick Nyanga aura été l’un des grands artisans de la victoire du XV de France contre les Pumas de l’Argentine.  Arrivé sur la pointe des pieds pour palier le forfait de son coéquipier et capitaine en club (Stade Toulousain) Thierry Dusautoir, le troisième ligne natif de Kinshasa  revient sur cette victoire (33-22), tout en évitant toute euphorie car «le dernier match » est celui que l’on « retient souvent ».

Yannick Nyanga, racontez-nous un peu votre essai?
Tout va très vite. Je suis en dehors du regroupement et un ballon porté est annoncé. Je dois venir à côté pour être prêt si ça joue, ou faire un leurre. Le ballon porté est rapidement mis en échec donc je vais au ballon. Je vois un ou deux Argentins qui se concentrent dans le regroupement et Fernandez Lobbe qui est en retrait. J’essaie alors de démarrer au ras pour relancer. Et j’arrive à casser le plaquage… C’est bien pour moi car ça fait toujours plaisir de marquer, mais le plus important ça reste que l’on ait gagné à la fin. Surtout qu’on était mal embarqués. Mais on ne doute pas. On réagit collectivement et notre premier essai est vraiment beau. Tout le monde touche le ballon, tout le monde travaille dans le même sens. C’est collectivement que l’on a gagné ce match et c’est ce qu’il faut retenir aujourd’hui.[youtube]WYQcIp9oEA0[/youtube] Est-ce que cela a été facile de réagir de la sorte alors que les Argentins vous malmenaient ?
On ne s’est pas posé la question, en fait. Avant le match, on s’était dit le scénario. Il faut croire en ce qu’on fait, croire en notre rugby, s’envoyer et respecter le schéma établi. C’est ce qu’on a fait. On n’a pas trop eu le temps de douter car il y avait beaucoup de rythme dans la partie. Quand c’est comme ça, t’as pas trop le temps de réfléchir (rires). Il faut juste faire son travail du mieux possible. Et on est arrivé à inverser la tendance avant la pause et je pense que cela a été dur psychologiquement pour les Argentins. Après, le match est devenu plus tactique. La deuxième période était peut-être moins belle…


Deux victoires de rang et sur deux nations du sud, ce n’est pas fréquent ?
Non, c’est vrai. Mais on a beaucoup bossé pour ça. Nous n’avons pas eu beaucoup de temps de préparation mais je vous garantis que nous ne chômons pas durant nos journées. Maintenant, on retient souvent le dernier match. Ce serait bête d’avoir mis autant d’énergie et d’envie dans nos deux premiers matches et d’échouer sur la dernière marche. Donc on va savourer ce soir (samedi), mais dès lundi on sera concentrés sur notre objectif.
La pression est donc toujours là ?
Bien sûr. C’est à la fin du bal qu’on paie les musiciens.

 

Source L’Equipe.


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