Rugby : Irlande-France les plus marquants de l’histoire

Journaliste à Africa Top Sports Premier portail sportif Africain https://www.africatopsports.com




Sauver ce qui peut être encore sauvé… Dans une ambiance morose c’est l’objectif de l’équipe de France cet après-midi face à l’Irlande.
Après trois défaites en autant de matches dans ce Tournoi des VI Nations, la France doit réagir à Dublin face à l’Irlande sous peine de voir se profiler « la cuillère de bois », dernière place dans la compétition. Une première depuis 1957 !
Le XV tricolore a toujours alterné le pire et le meilleur, voire n’a jamais été aussi bon que quand il sortait d’une période désastreuse.
A l’heure de défier l’Irlande, du côté de Dublin, le XV de France n’en mène pas très large. Avec trois défaites au compteur contre l’Italie, le Pays de Galles et l’Angleterre, les hommes de Philippe Saint-André pourraient devenir les premiers Tricolores à perdre quatre matches de suite dans le Tournoi des VI (ou V) nations depuis leurs glorieux aînés de 1957.
Après 18 matchs qui suivent l’entrée de la France dans le Tournoi, l’Irlande domine nettement avec 13 victoires et 5 défaites et 2 séries de 6 victoires consécutives. Après la Seconde Guerre mondiale, la France réintègre le Tournoi. De 1946 à 1960, les débats s’équilibrent.
Les années 1960 voient la France prétendre enfin à la victoire dans le Tournoi et elle domine nettement l’Irlande. Un sursaut se produit de 1970 à 1975. De 1976 à 1983, la domination française recommence. De 1986 à 1999, c’est même une avalanche de défaites consécutives. L’Irlande met ensuite régulièrement en échec le XV de France et elle réalise une bonne série avant la Coupe du monde 2003. Depuis, la France l’emporte difficilement mais presque toujours.
Avec nos confrères d’eurosport.fr revivez le top 10 d’Irlande-France les plus marquants
1. 1987 : CHAMP LE MAGNIFIQUE

Après un début poussif face aux Gallois, l’équipe dirigée par Jacques Fouroux réussit le hold-up à Twickenham avant de laminer l’Ecosse au Parc. Lorsqu’il se présente à Dublin, le XV de France peut donc réussir le quatrième Grand chelem de son histoire. Mais en début de match, la tornade irlandaise qui s’abat sur les Bleus est au moins aussi violente que le vent balayant Lansdowne Road de long en large. En sept minutes, les joueurs au trèfle marquent deux essais (10-0, 12e). Assommés, les Français vont souffrir jusqu’à la mi-temps. Après la pause, la tendance s’inverse. Et le héros bleu s’appelle Eric Champ. Gigantesque, le troisième ligne du RC Toulon marque les deux essais tricolores en l’espace de dix minutes (49e, 58e) au coeur du deuxième acte. L’Irlande ne s’en relèvera pas. La France est sacrée reine d’Europe, deux mois avant d’atteindre la finale de la première Coupe du monde de l’histoire. C’est l’année des Bleus.

________________________________________________________

2. 2005: LA 100e DE PELOUS, LA DER A LANSDOWNE ROAD

Assommés par le pays de Galles une semaine plus tôt au Stade de France, les Bleus se rendent à Lansdowne Road avec un statut d’outsider. Les Irlandais, eux, visent encore le Grand Chelem à l’aube de cette 4e journée. Fabien Pelous célèbre sa 100e sélection, et le capitaine tricolore va être honoré par tous ses équipiers, à commencer par son jeune camarade toulousain, Benoit Baby qui porte lui le maillot frappé du coq pour la toute première fois de sa carrière. Rougerie, Traille, Liebenberg et Valbon forfaits, Bernard Laporte a en effet choisi d’aligner le jeune centre stadiste. Baby sera le grand héros de cette après-midi irlandaise, avec notamment un essai d’anthologie sur 50m au coeur de la première période… et un coup de boule sur O’Driscoll qui lui coûtera cher. Christophe Dominici impérial, ira lui deux fois à dame. La France s’impose 28-19 en résistant à la furia verte en seconde période. « Une équipe est née », titre L’Equipe le lendemain. Il s’agit, il est vrai, d’une des victoires les plus marquantes, particulièrement sur la forme, de l’ère Laporte, d’autant qu’elle intervint dans un contexte délicat. C’est aussi le dernier match joué par le XV de France dans le vieux Lansdowne Road.

________________________________________________________

3. 2007: ET CLERC SURGIT A CROKE PARK

Premier match du XV d’Irlande dans l’enceinte de Croke Park, jadis réservé au football gaélique. Stade majestueux, ambiance fabuleuse, et fort enjeu pour ce duel entre deux équipes appelés à se croiser à nouveau au premier tour de la Coupe du monde, quelques mois plus tard. Ambitieux mais privés de leur capitaine Brian O’Driscoll, les Irlandais promettent l’enfer aux Bleus. L’entame française, avec notamment un essai d’Ibanez, permet pourtant au XV tricolore de mener rapidement 13-3. Ronan O’Gara sonne la révolte. Il marque ‘l’essai de l’espoir à la demi-heure de jeu. Le buteur du Munster va d’ailleurs inscrire tous les points de son équipe. Sous pression en seconde période, les Français se retrouvent menés 17-13 à quelques secondes de la fin. Dernière attaque. A l’entrée des 22, Vincent Clerc mystifie quatre défenseurs adverses pour aller marquer l’essai de la gagne.

________________________________________________________

4. 1985: LES BRISEURS DE REVE

3 avril 1985, dernière journée du Tournoi. L’Irlande vit un rêve. Elle a fait chuter l’Angleterre, Galles et l’Ecosse pour s’adjuger la Triple couronne. Une victoire sur la France, et le Grand chelem est dans la poche. Un Grand chelem que les Verts attendent depuis…1948. La France, elle, ne songe plus à la passe de quatre depuis son nul (9-9) à Twickenham. Elle peut en revanche jouer les briseuses de rêve et gagner le Tournoi en s’imposant à Dublin. Loin des envolées de 1983, le match est âpre, physique. Mais les Bleus rendent coup pour coup, au point de mener 15-12 à quelques instants de la fin. Lansdowne Road rumine déjà ses regrets quand l’arbitre accorde une pénalité aux Irlandais pour une faute peu évidente de Jérôme Gallion. Avec ces trois points inespérés, le XV au trèfle arrache le nul. Le Grand chelem s’envole, mais les Irlandais gagnent tout de même le Tournoi.
________________________________________________________

5. 2001 : UNE SI LONGUE ATTENTE

L’un des derniers Irlande-France en date n’est pas le plus mémorable, ni le plus enthousiasmant de l’histoire. Pour les hommes en vert, il est en revanche historique. Depuis 18 ans, les Irlandais courent en effet après une victoire à domicile face à la France. Les Bleus restent sur huit victoires de suite à Dublin, mais ils vont trébucher sur la neuvième marche. Profitant des nombreuses fautes françaises, O’Gara enquille les pénalités. Il finira le match avec 17 points à son compteur personnel, un record pour un Irlandais contre la France. En début de seconde période, O’Driscoll porte le coup de grâce en marquant le premier essai de la partie. Menés 22-3, les Bleus se voient déjà subir un revers historique par son ampleur. Heureusement, Pelous et Bernat-Salles sonnent la révolte. Trop tard pour gagner, mais suffisant pour limiter les dégâts (22-15 au final).

________________________________________________________

6. 1989: LE BOUQUET FINAL

Moins brillante qu’en 1987, l’équipe de France a vieilli, mais elle peut toujours compter sur des lignes arrières de génie. L’Irlande lui oppose son courage, et croit tenir sa victoire en menant 21-6. Il faut un feu d’artifice tricolore dans la dernière demi-heure (quatre essais signés Lafond, Lagisquet par deux fois et Blanco) pour permettre aux Bleus de l’emporter sur le fil, 26-21.

________________________________________________________

7. 1977: GRANDEUR ET DECADENCE

Dans le sillage de son capitaine Jean-Pierre Rives, la France débarque à Dublin lors de la dernière journée pour jouer le Grand Chelem. Menés 6-3 à la pause, les Bleus font la différence en fin de match pour s’imposer 15-6, avec notamment un essai de Bastiat. Grandeur française avec ce deuxième Grand chelem, et décadence irlandaise, qui hérite de la cuillère de bois.

________________________________________________________

8. 1975 : PLUS DURE EST LA CHUTE

Un mauvais souvenir pour les Bleus. Le XV de France s’incline 25-6 et subit sa plus lourde défaite à Dublin depuis la guerre. L’Irlande possède alors une des meilleures équipes de son histoire, avec notamment le légendaire ouvreur Mike Gibson, recordman du nombre de matches joués dans le Tournoi (56). Les Verts étouffent d’entrée leurs adversaires et inscrivent trois essais par Grace, Hensor et par leur emblématique capitaine, le deuxième ligne Willie John McBride. Pourtant, malgré ce large succès, l’Irlande devra se contenter de la deuxième place, derrière le pays de Galles. Les Français, eux, prendront leur revanche deux ans plus tard en décrochant leur deuxième Grand Chelem sur la pelouse de Lansdowne Road.

________________________________________________________

9. 2011: PREMIERE A L’AVIVA

Deux ans après leur succès à Croke Park, les Bleus sont à nouveau chargés d’essuyer les plâtres à l’Aviva Stadium, la nouvelle enceinte du XV du Trèfle. L’Irlande est motivée mais elle va se heurter à des Bleus rusés à défaut de géniaux. Pris à froid sur un essai de McFadden (4e), les hommes de Marc Lièvremont restent dans le coup grâce aux pénalités de Morgan Parra. A la pause, les Bleus ont déjà encaissé deux essais. Ils en prendront un troisième à un quart d’heure du terme. Mais, entre-temps, Médard était parvenu à franchir la ligne marquant le seul essai tricolore. La réaction tardive des Irlandais ne suffira pas pour éviter la défaite (22-25).

________________________________________________________

10. 1948: HISTORIQUE POUR L’IRLANDE

La France s’incline à Lansdowne Road 18-7. Pour la première fois de son histoire, le XV irlandais réussit le Grand Chelem. Il lui faudra attendre 61 ans et 2009 pour rééditer cette performance.

 

 


Articles récents