Ligue 1/ Ronald Zubar : « A Marseille, il faut tous les ans un bouc émissaire »

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La Ligue 1 a retrouvé Ronald Zubar. Après trois saisons et demi en Angleterre, le défenseur a décidé de revenir en France, du côté de l’AC Ajaccio. S’il évolue désormais avec le club corse, le défenseur de 27 ans est passé par l’OM entre 2006 et 2009. Dans un entretien avec L’Equipe, le Guadeloupéen revient sur son passage dans le club phocéen et son parcourt dans le royaume de sa majesté la reine d’Angleterre.

 

« J’ai cassé mon contrat avec Wolverhampton, où il me restait cinq mois. J’ai signé à l’ACA jusqu’à la fin de saison. L’idée, c’était de relever un autre challenge. Je voulais surtout retrouver mon poste de défenseur central. En Angleterre, on m’a toujours fait jouer latéral droit. J’avais des opportunités à Wigan ou Southampton, mais pas dans l’axe. En plus, à Ajaccio, je connaissais Albert (Émon, l’entraîneur), je l’avais eu lors de ma première année à Marseille (en 2006). Je savais que j’allais me régaler avec lui », a-t-il expliqué.

 

 

« Je suis devenu quelqu’un d’autre. J’ai une fille, des responsabilités. Quand j’ai signé à Marseille, Marcel Desailly m’a dit : “Que ça se passe bien ou pas, tu pourras aller partout après, tu seras immunisé.” C’était ça. Ça s’est bien passé la première saison, puis moins bien après. On ne me pardonnait rien. Dans ces cas-là, tu joues avec le frein à main. À Marseille, tout est amplifié. Tu peux faire dix bons matches, si tu fais une erreur au onzième, on dit que tu en as raté onze. À titre individuel, je savais aussi que je n’exprimais pas mon potentiel. Un autre frein là-bas a été la mort (d’un cancer) de mon meilleur ami. On se connaissait depuis tout petit, on vivait ensemble depuis trois ou quatre ans. J’avais presque envie d’arrêter le foot. C’est comme si je n’avais pas réussi à le sauver. J’avais vraiment besoin d’un nouveau départ », a-t-il confié.

 

 

« À Marseille, il faut tous les ans un bouc émissaire. Je ne l’ai pas été tout de suite après ça, il y avait encore Djibril Cissé. Mais la dernière année, ç’a été moi et Brandão », a-t-il regretté.
« Bordeaux voulait m’échanger avec Souleymane Diawara. Ça ne s’est pas fait et Wolverhampton m’a contacté. C’était un club ambitieux. Quand je suis allé voir les installations, ça respirait le foot. Pendant ma visite du stade, j’ai vu un jardinier à genoux avec une grande cisaille s’occuper de presque chaque brin d’herbe de la pelouse (il mime le geste). Je me suis dit que c’était une blague ! Je l’ai même pris en photo. Et puis, jouer le maintien là-bas n’a rien à voir avec le jouer en France. Les mecs ne se mettent pas la pression comme ici, où tu vois parfois des déclarations dans tous les sens. Ça n’aide pas les joueurs. En Angleterre, tu ne verras jamais ça. Là-bas, les dirigeants ne parlent pas à la télé pour se dédouaner », a-t-il conté.

 
« En Angleterre, ça va vite d’un camp à l’autre, donc tu défends. Et défendre est valorisé. En L 1, il y a parfois un peu de suffisance. Quand je suis arrivé, je voyais les efforts que faisaient les mecs… À l’OM, et je m’inclus dedans, on n’en faisait pas autant. Quand on te demandait de te replacer, tu disais : “C’est bon, ce n’est pas mon boulot.” En Angleterre, jamais tu n’entendras un truc comme ça. Rooney, un mec qui touche peut-être 15 M€, il fait un sprint à 200 km/h pour aller marquer… puis un à 300 km/h pour revenir défendre. J’ai vraiment appris ça là-bas, et le fait que quand tu es défenseur, tu es là avant tout pour défendre. On te parle beaucoup du clean sheet, là-bas. Quand tu l’as à la fin du match, avec les marques de crampons sur tes tibias, c’est kiffant. À mon arrivée, l’entraîneur m’avait vu essayer de relancer proprement lors de mon premier match. Il m’a tout de suite dit : “Je ne t’ai pas pris pour faire du Laurent Blanc. Moi, les contrôles de la poitrine, les demi-volées et les trucs comme ça, je n’en veux pas pour mes défenseurs centraux” », a-t-il lancé.

 


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