Foot Afrique : Pourquoi sont-ils aussi friands des entraîneurs étrangers ?



L’adage « nul n’est prophète chez soi » trouve entièrement sa place dans le contexte africain où le choix des entraineurs des équipes nationales dépend en majeure partie de l’origine de ces derniers. 

Malgré les situations financières difficiles des Etats Africains, rares sont ceux qui font confiance aux entraineurs locaux. Prestige ou complexe, qu’est ce qui motive les fédérations africaines à s’attacher les services des techniciens expatriés. La qualité de la performance de ces expatriés est-elle avérée ?

L’époque des « Blancs sorciers »

L’Afrique est depuis plusieurs des décennies l’une des destinations de choix des techniciens étrangers expérimentés ou pas. Généralement sortis de grandes écoles, ils sont souvent convoités par les équipes nationales africaines. Plusieurs techniciens européens ont marqué l’histoire du football africain.

le-royClaude le Roy, fin connaisseur du continent noir a posé ses valises en Afrique en 1985. Il a entrainé plus près d’une demi-douzaine d’équipe nationale (Cameroun, Senegal, RD Congo, Ghana). Le Français a remporté avec les Lions indomptables du Cameroun la CAN 1988 et a reçu l’appellation du « sorcier blanc. »


Bruno Metsu,
a été le seul technicien à conduire le Sénégal aux quarts de la finale de la Coupe du monde 2002 et à remporter la même année la Coupe d’Afrique des nations. Les multiples hommages rendus par les Sénégalais au Français à sa mort illustrent la grandeur de l’homme.


Hervé Renard
reste chez les Zambiens l’entraineur qui a révolutionné le football national. Contre toute attente, le technicien français a décroché en 2012, la Coupe d’Afrique des Nations avec les Chipolopolos. Il a également entrainé l’Angola et le Ghana (entraineur-adjoint).

Les résultats éclatants de ces entraineurs cachent difficilement les ratés de la majorité des techniciens expatriés. Parmi ceux qui n’ont pas convaincu, se trouvent Denis Lavargne ( viré à la tête des Lions indomptables du Cameroun pour insuffisance de résultats), les Allemands Otto Pfister ( ancien entraineur du Togo, du Sénégal, du Camroun, de l’Egypte, du Burkina Faso sans jamais gagner un titre)  et Gottlieb Goeller . A cette liste de techniciens moins bons s’ajoutent Jules Vandooren (Sénégal), Paul Bersoulé (Gabon), Dominique Colonna (Cameroun), Guy Cluseu (Maroc) …

Les résultats mitigés de ces entraineurs  ne découragent point les fédérations africaines de football.

Un expatrié à tout prix

En 2006, le Nigérian Stephen Keshi qualifie le Togo pour la Coupe du monde. Une première dans l’histoire de ce petit pays de l’Afrique de l’ouest. Malgré les résultats encourageants de ce dernier, les responsables du football togolais ont préféré confié l’équipe à l’Allemand Otto Pfister.Nigeria's Super Eagles return home after triumph in Africa Cup of Nations - video

La désignation d’Alain Giresse, sélectionneur national du Sénégal a fait jazzer. Le pays était divisé entre l’arrivée d’un technicien étranger et l’expertise locale (Aliou Cissé, Moustapha Seck (ancien entraîneur de l’AS Pikine) et de Boubacar Gadiaga (Diambars).

Au Congo, le ministère des sports a été clair dans l’appel à candidature lancé pour trouver le successeur de Kamel Djabbour. Les candidatures des entraîneurs étrangers sont encouragées.

Le Cameroun ne fait pas exception à la règle. Insatisfait des résultats de Jean Paul Akono, le pays a sollicité l’Allemand Volker Finke pour qualifier les Lions indomptables pour la Coupe du monde 2014.

Un vaste réseau autour du choix des techniciens étrangers

Plusieurs acteurs sont souvent impliqués dans la désignation des entraineurs étrangers.  Les journalistes, les chancelleries et  les sponsors constituent un groupe de pression qui influe (directement ou pas) sur le choix des entraineurs.   L’Allemagne a longtemps proposé ses compatriotes aux équipes nationales africaines ( Otto Pfister et Gottlieb Goeller entre autres). L’actuel sélectionneur national du Cameroun serait soutenu par l’équipementier Puma.

L’une des valeurs sure de l’Afrique demeure le sélectionneur national du  Nigéria Stephen Keshi. Il a remporté la Coupe d’Afrique des nations à deux reprises avec les Super Eagles en 2013 et en 1993. En 2006. Le Nigérian a également qualifié le Togo à la Coupe du monde en 2006. L’autre grand nom du continent  est l’Egyptien Hassan Shehata. Il a remporté trois CAN (2006, 2008 et 2010) avec la sélection nationale égyptienne. Le Ghanéen James Kwesi Appiah et une nouvelle génération d’entraineurs émergent actuellement.

 

 


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