Taxe à 75%: Jusqu’où ira la grève des clubs pros de France ?

Journaliste à Africa Top Sports Premier portail sportif Africain https://www.africatopsports.com




Le Football français risque de connaître des moments difficiles dans les prochaines semaines. Et pour cause, les clubs entendent entrer en grève fin novembre pour protester contre le projet de la taxe à 75% qu’initie l’Etat français. Mais, cette grève ira-t-elle jusqu’au bout et sera-t-elle suivie par tous les clubs ?

LOUVEL 2Les patrons des clubs de football français ne veulent pas se laisser faire. Ils l’ont signifié lors d’une conférence tenue ce jeudi, conférence dénommée « Foot en danger ». La rencontre leur a permis non seulement de donner leur point de vue sur l’initiative du gouvernement, mais aussi et surtout d’annoncer la grève des clubs de football pour faire échec à la taxe à 75% que compte leur appliquer l’Etat.

Ainsi donc, à l’issue de leur rencontre, les présidents de clubs réunis dans l’Union des Clubs Professionnels de Football (UCPF) ont décidé que les stades seront donc vides le dernier week-end du mois de novembre dans le cadre de la 15ème journée de la Ligue 1 et de la 16ème journée de la Ligue 2.

« Nous sommes devant un mouvement historique, à l’unanimité, avec une vraie détermination pour sauver le foot, avec un week-end sans match à la fin du mois de novembre », a indiqué Jean-Pierre Louvel, président de l’UCPF.

Une taxe qui sera différemment ressentie

Si la mesure est appliquée, quatorze des vingt clubs de Ligue 1 seraient concernés. Marseille, Lyon, Lille ou encore Bordeaux paieraient chacun entre 3 et cinq millions d’euros (3,3 HOLLANDEmillions pour Bordeaux, 4,8 millions pour le LOSC).

En revanche, Monaco, Evian-Thonon-Gaillard, Lorient, Nantes, Reims et Sochaux n’auraient rien à payer. Monaco parce que son siège social n’est pas en France et les cinq autres clubs parce qu’aucun joueur de leur effectif ne gagne au moins un million d’euros par an.

Mais, le club qui aura plus à payer est bel et bien le PSG. La formation parisienne devrait débourser pas moins de 20 millions d’euros, soit 4,6% de son budget annuel. Toutefois, cela ne constituera pas un problème pour Paris qui a largement les moyens de le faire sans même en ressentir les effets. Voilà qui explique la réticence de Laurent Blanc (entraineur du PSG) à accepter l’idée d’une grève. Interrogé vendredi en conférence de presse, il s’est opposé au mouvement en des termes à peine voilés.

« J’espère que d’ici là, il y aura une solution. Je pense que  »grève » n’est pas le bon mot et que l’opinion publique peut ne pas le comprendre. Mais avec des gens responsables, je pense qu’on aura réglé ce problème avant. Mais ce n’est pas bon sportivement », a-t-il laissé entendre. Une position partagée par Guingamp, club dont Noël Le Graet (actuel patron de la FF) était le président.

Le PSG contre la grève, Monaco, Evian-Thonon-Gaillard, Lorient, Nantes, Reims et Sochaux pas concernés, la question est de savoir si le mouvement sera totalement suivi et s’il aura de la réussite. Une chose est sûre, le projet menace directement la survie de nombreux clubs qui se trouvent déjà, disent-ils, au bord de l’asphyxie financière. Et il n’est pas sûr que le gouvernement français revienne sur sa décision.

Situation inédite en France, rien de nouveau à l’étranger

AULASCette grève, si elle est vraiment observée, sera une situation inédite au pays de Zinedine Zidane. Mais sous d’autres cieux, ça n’a rien d’une nouveauté. Et pour cause, on a déjà assisté à des situations similaires. Les exemples sont légions.

En 2011, en Espagne, deux journées de championnat ont été boycottées par les footballeurs professionnels dans le but d’obtenir des garanties sur le paiement de leurs salaires. Cela a eu un grand succès contrairement à la grève observée par les Basketteurs grecs en 2010 pour protester contre la façon aléatoire dont leurs salaires étaient payés.

Une grève, le football américain aussi en a connue en 2011. A la clé, 4 mois de blocage des rencontres du championnat. Les joueurs du NFL revendiquaient une répartition plus égale des revenus que générait leur sport.

Souvenez-vous, c’était il y a deux ans. Tony Parker, joueur de Basket français évoluant à San Antonio Spurs dans le championnat américain, a trouvé refuge dans un club français. Ceci, parce que la NBA a vu ses matchs suspendus pendant plusieurs mois.

En 1998, le Tour de France a été paralysé un temps par un « sitting » des coureurs. Eux ne le faisaient pas pour de l’argent, non. Ils protestaient contre l’exclusion de l’équipe Festina de la compétition.

Et ce n’est pas fini. Souvenez-vous cette fois-ci de la Coupe du monde de football 2010 qui s’est déroulée en Afrique du Sud. Les joueurs de l’équipe de France étaient entrés en grève. Une grève qui les avait contraints à refuser l’entraînement. Jusqu’alors, les effets de ce mouvement ne se sont pas encore dissipés. Knysna est encore présent dans les esprits.


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