L’industrie du football : une gangrène pour le football

L'équipe de la rédaction d'Africa Top Sports




ArLe football est devenu une véritable entreprise : les équipes sont les usines et les joueurs des marchandises. Une industrie fortement contrôlée par des multinationales qui exercent une influence terrible non seulement sur la direction des équipes qu’elles tiennent mais également sur la qualité même du jeu produit par les joueurs.  Une frontière de non-retour ?

Un footballeur est une entreprise

 « Un footballeur est aujourd’hui une entreprise, il a toujours des gens à son service, et son parcours peut être différent de celui de l’équipe.» C’est en ces termes que Vincenzo Montella, l’entraîneur du club italien de la Fiorentina, résume le business du football. En effet, avec des sommes faramineuses qu’elles investissent, les multinationales font et défont les joueurs.  C’est une sorte de matrice où finalement personne n’est exactement ce qu’il semble être. Des dirigeants aux footballeurs, tous sont comme des marionnettes pour ces grandes sociétés dont le business du foot est florissant.

Quand on considère le salaire des joueurs – sans faire offense aux efforts déployés par ceux-ci sur le terrain- on est bien souvent tenté de se demander est-ce que ce n’est pas trop. Tenez, pour un joueur, une société est prête à verser des centaines de millions d’euros. Ce qui amène à se demander ce qu’elles y gagnent, ces multinationales. Question tout à fait légitime pour un profane. Mais sans compter avec les retombées financières et économiques pour celles-ci.

La candidature à l’expatriation de nombreux joueurs du continent ne repose pas sur des considérations uniquement sportives, mais aussi et surtout financières. Et là, les inégalités sont très  marquées, car jouer en première ou en deuxième division en Europe, c’est être assuré de gagner beaucoup d’argent.

Le pied, le bras, chaque partie du corps  d’un joueur est une belle marchandise pour ces sociétés. Quand Samuel Eto’o porte les chaussures Puma par exemple, ne pensez pas que la marque allemande le fait parce qu’elle le pied magique de l’attaquant camerounais. De plus, plusieurs sociétés peuvent se partagent les parties du corps du joueur. Telle marque pour le maillot, telle autre pour les chaussures, etc. Et c’est le business qui fait son petit bonhomme de chemin ainsi.

Un impact direct sur le jeu

Par cela, les multinationales sont parvenues à faire de certains joueurs des hommes à part parmi leurs coéquipiers. Simple à comprendre : ces grands joueurs sont comme la prunelle des yeux de ces sociétés ; elles en prennent un soin particulier. En retour, ceux-ci doivent se démarquer des autres joueurs, ils doivent se faire remarquer.  On voit ainsi se développer des individualités au profit du collectif. Le coach de la Fiorentina ne croyait pas si bien dire : « (…) le football est devenu une discipline de groupe composé d’individualités ». Conséquence : le spectacle (une combinaison des individualités)  semble avoir disparu sur les terrains. Du coup, ce que Vincenzo Montella appelle un football positif basé sur responsabilité, création, beauté, réflexion n’existe pratiquement plus. Ca ne peut donner que des résultats décevants. Car, le football industriel tue le jeu. Il faut l’arrêter. L’exemple de la Juventus de Turin face à la Fiorentina.

A bas le football industriel

Mais comment ? Le football aurait-il toujours un sens si les gros investisseurs doivent désormais s’en éloigner ? Certainement pas ! C’est pourquoi, loin de nous la prétention de proposer une dissociation entre le football et les multinationales, il nous paraît plutôt intéressant et même salutaire que qu’une parfaite adéquation soit trouvée entre le football de l’argent et le football de spectacle. C’est-à-dire, comme Joachim Low et Vincenzo Montella qui s’indignent d’un football parcimonieux, terne, en deux mots d’un football d’usine, il faut les joueurs créent pour gagner.

Le salut des équipes elles-mêmes passe par là. Car, lorsque les joueurs cesseront de jouer simplement parce que derrière il y a des investisseurs qu’il faut satisfaire, c’est le jeu collectif qui en sortira gagnant.


Articles récents