Philippines: Quand le basket se pratique sur les décombres du typhon Hayian

L'équipe de la rédaction d'Africa Top Sports




Typhon 1Un cerceau déniché dans les ruines du quartier complètement effacé, panneau soutenu avec des poutres brisées et des clous rouillés récupérés dans les décombres des maisons soufflées par la maudite tempête. Les jeunes garçons de Tacloban n’ont rien à envier aux somptueuses salles de Washington ou de Denver.

« J’étais resté perplexe au départ, quand je suis tombé sur ces six adolescents qui jouaient dans un quartier détruit de Tacloban, une ville complètement rayée de la carte par le Typhon Haiyan le 8 novembre dernier transformant des maisons, des arbres et des automobiles en de simples projectiles.

Je ne m’attendais pas du tout à voir du sourire sur le visage des gens,  encore moins à être invité à jouer au ballon.  Ma surprise a été plus grande quand j’ai appris que le parquet de basket-ball a été la première chose que ce quartier a reconstruite« , rapporte un  correspondant de Sportingnews.

Il rapporte le témoignage d’un habitant : « Les enfants voulaient jouer pour noyer les souvenirs de ce qui s’est passé », a déclaré Elanie Saranillo, un des spectateurs.  » Et nous voulons voir si nous aussi, nous ne pouvons oublier.  »

Plusieurs familles ont perdu des êtres chers lors du passage du typhon, qui a tué plus de 4.000 personnes. Des centaines de milliers de survivants ont enduré des souffrances inimaginables : la faim, la soif, des abris de fortune, absence de soins médicaux, et une attente interminable  d’aide humanitaire. Le désespoir se lisait sur tous les visages à Tacloban. Mais très vite, l’ardoise de la tristesse a été effacée, et Tacloban semble remis en selle.

Faire face aux catastrophes est devenu un art

Mark Cuayzon, 21 ans, un habitant de Tacloban disait ceci : «Je suis triste pour Tacloban,  » a-t-il dit. Mais je suis heureux parce que je suis encore en vie. Typhon 2J’ai survécu. J’ai perdu ma maison, mais je n’ai pas perdu ma famille.  »

Le reporter poursuit: « J’ai couvert les lendemains du tsunami de 2011 au Japon, et ne me souviens pas d’un seul éclat de rire. Chaque nation a sa  manière de gérer les catastrophes, mais il ya quelque chose de particulier aux Philippines, qui force l’admiration et que je n’ai jamais vu nulle part avant. Au milieu de ces décombres, un peuple étonnamment souriant et très accueillant. Une image que je n’ai jamais vue auparavant dans une zone sinistrée.  L’expression philippine  » Bahala Na ( » Cela signifie essentiellement : Quoi qu’il arrive, confiez-vous à Dieu.) explique tout ! »

L’exemple de Manny Pacquiao, un grand boxeur philippin, qui va  combattre ce 23 novembre en Chine, malgré le malheur qui s’est abattu sur son pays, est bien édifiant.

Selon Elizabeth Protacio de Castro, professeur assistant de psychologie à l’Université de Manille, le pays est habitué aux  catastrophes. Environ 20 typhons traversent  le pays chaque année. A cela s’ajoutent des tremblements de terre, des éruptions volcaniques, des insurrections armées et les bouleversements politiques.

 » Faire face aux catastrophes est devenue un art,  a déclaré M. de Castro. Mais le typhon Haiyan  était très différent. C’était immense, et aucune disposition préalable n’aurait pu nous préparer à y faire face.  »

Oui, faire face aux catastrophes est un art ! Et c’est ce que tentent de faire les jeunes de Tacloban qui se plaisent bien à jouer au basket sur les amas encore chauds des décombres du typhon du 8 novembre. Le basket, une échappatoire pour quelques jeunes philippiens.

 

 


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