Tanzanie : Jamal Malinzi, un « visionnaire » au chevet d’un football agonisant

L'équipe de la rédaction d'Africa Top Sports




Nouvellement élu président de la Fédération tanzanienne de football, Jamal Malinzi vise un changement radical de régime dans le fonctionnement de l’instance locale. Pour lui, il faut «se concentrer sur le développement du football ».

Jamal-MalinziMalinzi a été élu en octobre, en remplacement de Leodegar Tenga, et déjà il veut imprimer ses idées et son autorité à la fédération. Joignant l’acte à la parole, il  a d’abord limogé le directeur exécutif de son institution, Angetile Ossiah, et dissout toutes les commissions de la fédération. Malinzi entend impliquer son équipe pour la mise en œuvre de sa vision du développement du football à travers des programmes de  jeunesse et de coaching.

« La précédente équipe a fait de son mieux quant au renforcement des structures d’administration et  la mise en place de bonnes règles et lois, mais a peu fait pour développer le football« , a déclaré Malinzi à BBC Sport. «Je veux me concentrer sur le développement du football maintenant« , a-t-il ajouté.

Une fédération pourtant riche

Peut-être sa stratégie est-elle la bonne si l’on considère, par exemple, que la FTF est sans doute l’association de football la plus riche de  l’Afrique orientale, mais curieusement l’équipe nationale et les clubs sont parmi les plus pauvres de la sous-région. En effet, la fédération est sponsorisée par sept sociétés, dont la Brasserie tanzanienne. Ces différents sponsors  ont, avec l’équipe nationale, un contrat quinquennal de 10 millions de dollars sur cinq ans. A cette liste s’ajoutent d’autres sponsors comme NMB Bank, Vodacom, la Banque ABC et Azam médias, qui parrainent la ligue, Coca cola, qui parraine le football des jeunes et SSB & Co. qui parraine la Coupe.

De quoi permettre à la FTF de couvrir en principe ses frais administratifs et embaucher du personnel pour mettre en œuvre divers programmes. Le gouvernement prend également en charge la fédération en payant les entraîneurs de l’équipe nationale.

Une gestion catastrophique

Nonobstant ces immenses richesses de FTF, le bilan de  Tenga,  se résume à huit ans détournement massif des fortunes du football tanzanien, qui était dans un état lamentable avant d’être pris par l’ancien international, en Décembre 2004.

La mauvaise administration avait fait perdre toute confiance dans le football  du pays et quand Tenga était arrivé, le pays des férus duballon rond ont cru avoir trouvé leur Messie. Son impact a été immédiat. Outre les sponsors, la stabilité de la fédération a également attiré les foules dans les stades et a permis à certains clubs d’obtenir des commanditaires individuels.

Au cours de la cérémonie de passation de service, Tenga a évoqué les questions de transparence, de commandites et de bonnes lois, mais n’avait rien à quant aux réalisations sur le terrain.

A noter que les Taifa stars ne figurent pas parmi le top 100 de la Fifa, et la ligue, quoique parrainée, n’a pas réussi à produire des clubs capables de rivaliser sérieusement au niveau continental.

Un grand défi à relever

Malinzi a insisté pour dire qu’il commence à zéro avec de nouvelles promesses. Mais des questions difficiles pèsent sur ses plans:  va-t-il maintenir la stabilité?

La stabilité est la base de tout programme de développement. La presse tanzanienne, qui  et les a accueilli les annonces de Malinzi avec des réactions mitigées, estime que sa décision de faire table rase de l’ancienne équipe pourrait créer des frictions.

Il est à craindre que Malinzi et son équipe soient constamment en proie à la fronde de Tenga et ses hommes. Ce qui, le cas échéant, risque d’entraver la ralisation de la vision de l’actuel homme fort de la FTF.

Homme d’affaires très riche, l’arrivée de Malinzi à la tête de la fédération n’est pas perçue par l’opinion comme un moyen de s’enchirir davantage, contrairement à l’autre équipe qui s’était systématiquement sucrée sur le dos du football tanzanien.

Mais son plus grand défi sera de maintenir le calme au sein la fédération, tout en travaillant dur pour élaborer des normes de football en général.

Source : BBC


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