Doha GOALS 2013 : Faire du sport plus un investissement qu’une charge

L'équipe de la rédaction d'Africa Top Sports




Alors que les Brésiliens s’interrogent sur les dépenses autour de la Coupe du monde de football, que bien des pays ont perdu de l’argent en organisant des jeux Olympiques, la question du financement du sport se pose pour tout le monde. Les ministres des Sports des quatre coins du globe se réunissent depuis ce lundi à Doha pour réfléchir sur le sujet, en marge du forum Doha Goals 2013.

Doha GoalsC’est par une rencontre à huis clos que le parterre de ministres ont ouvert ce forum parrainé par l’émir du Qatar et rassemblant aussi investisseurs, lobbyistes et autres gloires des stades. « Le sport ne doit pas être vécu comme une charge, c’est un investissement« . Ces mots du ministre congolais des Sports, Léo-Alfred Opimbat, rapportés par l’AFP suffisent à résumer l’importance

« On constate que le sport prend une place de plus en plus importante dans le budget des Etats (…). Le financement, c’est l’Etat bien sûr mais il faut chercher aussi tous les financements additionnels« , a expliqué le ministre congolais.

Le sport au cœur de la diplomatie du Qatar

En recevant pour la deuxième année consécutive dans l’Aspire Zone, un immense complexe d’installations sportives à la pointe des dernières technologies, l’émirat confirme son émergence comme un épicentre du sport-business. Richissime mais isolé, il a fait depuis quelques années du sport un des fers de lance de sa « soft-diplomatie », investissant dans des clubs européens et multipliant les candidatures pour les grands évènements.

Ce petit pays de 2 millions d’habitants dont 200.000 Qataris, à peine grand comme l’Ile-de-France, organisera ainsi les Mondiaux de hand en 2015 et la Coupe du monde de foot en 2022. Seul vrai échec, il a été retoqué par deux fois pour les JO mais a promis qu’il y reviendrait. Une boulimie qui n’a pas laissé indifférent. « On va avoir du sport dans des stades vides, loin de l’image de la compétition qui réunit tout un pays et permet de mettre les gens aux sports« , regrette un délégué politique européen sous couvert de l’anonymat.

Les Doha Goals s’inscrivent donc aussi dans une volonté de polir une image devenue peu à peu un rien sulfureuse. « Les Qataris se sont rendus compte qu’ils avaient peut-être eu une stratégie trop offensive« , ajoute le délégué. « C’est un faux procès« , répond l’homme d’affaires Richard Attias, le producteur du forum pour le compte des autorités locales, selon lequel « le sport fait partie de la stratégie de développement du Qatar« . « Le monde a changé de barycentre. On doit tenir compte de la redistribution des énergies« , ajoute-t-il en jugeant le Qatar « tout à fait légitime » dans sa politique expansionniste.

Trois initiatives doivent être lancées formellement au forum: la création d’un indice international du sport sur le modèle de l’indice de la pauvreté, la construction de terrains de sport dans des quartiers défavorisés, et la production de prothèses pour aider à la pratique du sport chez les enfants handicapés.


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