Portrait : Nina Kanto, la Camerounaise qui conjugue les talents au pluriel

L'équipe de la rédaction d'Africa Top Sports




Joueuse, maman et businesswoman, Nina Kanto, internationale et capitaine du Metz Handball, a plus d’un atout dans sa manche. Professionnelle sur et en dehors du terrain.

Kanto7 décembre 2005. Nina se croyait dans un rêve. Avant de se réveiller dans la patinoire du Yubileyny Sports Palace de Saint-Pétersbourg,où la réalité l’attendait : brassard autour du bras, elle avait été la meilleure marqueuse française. Que d’émotions ! Furtivement, elle revoit son Cameroun natal qu’elle venait de battre.

Les origines d’une lionne indomptable

Pour Nina, la France et le Cameroun sont comme un père et une mère, indissociables de sa vie. Né à Yaoundé en 1983, elle a quitté le Cameroun pour la France à l’âge de trois ans seulement. Le pays qui l’a vu naître fait partie intégrante de sa vie. « Je puise toute ma force, là-bas, confie celle qui se rend chaque été au Cameroun depuis l’âge six ans. J’adore cet endroit. Là-bas, les gens n’ont presque rien et pourtant ils sont heureux. Un clochard ne peut pas mourir de faim, car tout le monde lui offre à manger. Ils ont la notion du partage. J’essaie de prendre exemple sur ces gens-là.»

Fière de ses origines africaines, elle n’en oublie pas moins le pays qui l’a accueillie : « La France m’a donné ma chance. C’est ici que j’ai appris à jouer au handball. Je suis fière de cette double culture que j’essaie de transmettre à mon fils.»

Une grande partie de sa famille vit toujours au Cameroun. Ses proches la regardent jouer à la télévision quand ses matches sont diffusés ou suivent ses exploits à la radio : « Je sais qu’ils sont très fiers de moi, souffle Nina. Ils ont très peu de choses, mais j’essaie de leur donner du bonheur en jouant bien pour eux.»

Une athlète endurcie et forte de caractère

Sensible, fière de ses racines, Nadia avoue elle-même  que son principal défaut pourrait bien être la fainéantise. Mais sur le terrain, la demoiselle est toujours ponctuelle. Infatigable combattante. C’est sans doute en banlieue, entre un frère footballeur et des sœurs athlètes, qu’elle s’est endurcie et forgé un caractère. Sous l’œil de maman, qui a veillé à ce que la petite famille reste sur le droit chemin. Au club de hand local, ses qualités l’ont propulsée très vite en Nationale 1. Un temps, elle a pensé que l’attaque était la seule moitié de terrain où l’on pouvait s’éclater. Elle s’est vite rendue compte qu’on pouvait aussi prendre du plaisir en défense. Qu’elle-même en prenait énormément. Et puisque c’est une battante dans l’âme, elle s’est finalement fixée comme pivot. Noisy a révélé le joyau. Metz a fait tout le reste, au contact notamment d’Isabelle Wendling.

Fer de lance du handball messin

Fer de lance de la nouvelle génération bleue, pilier du collectif messin où elle ne cesse d’empiler les titres, Nina Kanto est une patronne. Elle a côtoyé puis succédé aux pionnières du handball féminin français. Elle est restée en Lorraine quand les autres cadres (Leynaud, Mendy, Pineau) ont choisi de goûter à l’exil de l’étranger. Elle sait le prix du sacrifice. Alors, quand elle annonce qu’elle va donner naissance à un enfant, elle ne manque pas de rassurer son monde en promettant de revenir. Noa est né, en février 2010. Nina est revenue, dès la reprise de la saison en septembre. Déjà dans le rythme. Déjà précieuse. Indispensable. Son fils a bouleversé sa vie. Elle est pourtant restée la même sur les planches. Avec la séparation en Norvège en 2010 pour aller chercher une cinquième place essentielle sur la route de Londres. A croqué l’Argent au Brésil et l’amertume des Jeux face au Monténégro. Mais elle est toujours prête à descendre dans l’arène. Prête à se dépenser sans compter. Prête à batailler, encore et encore, pour oublier la distance et les désillusions. A servir tout simplement au mieux l’équipe de France.

Mais au-delà de tout, Nadia Kanto est une fierté pour le Cameroun et l’Afrique qu’elle n’a jamais quittés de cœur.

 Source : Femmes de Défis.com

 

 

 


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