FIFA: Une Coupe du monde des clubs, pour quoi faire ?

L'équipe de la rédaction d'Africa Top Sports




Le Maroc abrite depuis mercredi et ce jusqu’au 21 décembre la 10e édition de la Coupe du monde des clubs. Une grande première pour l’Afrique. Les clubs champions continentaux des six confédérations continentales de football disputent le tournoi en compagnie du champion du pays organisateur. Au-delà l’aspect festif, il y a lieu de faire un arrêt sur l’utilité même de cette compétition.

Coupe-du-Monde-Clubs-2013

La Coupe du monde des clubs de la Fifa est une compétition de football créée en 2000 s’adressant aux clubs de football masculin, organisée par la Fifa. Outre le club champion du pays hôte du tournoi, les clubs champions continentaux des six confédérations de football participent à la compétition. Il s’agit des vainqueurs de la Ligue des Champions de l’Uefa, de la Copa Libertadores, de la Ligue des Champions Caf, de la Ligue des champions Afc, de la Ligue des champions de la Concacaf et de la Ligue des champions de l’OFC.

L’idée paraissait noble et généreuse, à l’origine. Parfaitement dans la ligne de la Fifa version Sepp Blatter: ouvrir des horizons nouveaux au football. Ainsi lui vint la volonté, en janvier 1999, de créer une Coupe du monde des clubs qui remplacerait la traditionnelle Coupe intercontinentale. Laquelle, depuis 1960, opposait invariablement, sur deux matches aller-retour puis un seul en terrain neutre, le champion d’Europe à son homologue sud-américain.

Sepp Blatter s’est dit, en substance, que ce sempiternel duel fermé constituait une claque méprisante à l’endroit du reste de la planète ballon rond. Afin de remédier à cette situation inique, le boss de la Fifa, élu en 1998 contre Lennart Johansson, à l’époque patron suédois de l’Uefa, décida de donner naissance, dès l’an 2000, à cette fameuse Coupe du monde des clubs dont la 10e édition se déroule ces jours au Maroc, avant-goût  de ce qui se passerait au royaume chérifien si la Coupe du monde  2026 lui était attribuée.

Puis stop !

2000-2013 : mathématiquement la compétition devrait être à sa 14e édition. Mais elle n’en est qu’à sa 10e. La cause ?  De 2001 à 2005 non inclus, elle fut interrompue en raison, notamment, de la faillite de la société ISL Marketing à Zoug, alors partenaire économique privilégiée de la Fifa zurichoise. Le principal mérite de ce Mondial impromptu: réunir les triomphateurs annuels des Ligues des champions des six Confédérations membres de l’instance faîtière, celui de l’Océanie devant disputer un barrage face à la meilleure équipe du pays organisateur. Son inconvénient qui saute aux yeux: l’inutile surcharge du calendrier annuel des clubs, déjà démentiel côté européen.

Qu’est-ce que le fameux Mondial des clubs apporte de concret au foot ? Ca ne corrige même pas un hiatus, de l’avis des spécialistes, qui estiment a contrario que cette compétition ne sert qu’à soutirer des droits télévisuels conséquents aux mordus inconditionnels que sont les Latino-américains, les Asiatiques et les Européens.

Il faut savoir que, en se reportant à la genèse de l’histoire, M. Blatter et son alter ego Johansson se détestaient plus que cordialement. Et que les clubs du Vieux Continent, «en mains» de l’Uefa,  accroissaient leur pouvoir économique et politique de manière exponentielle – effet direct de l’arrêt Bosman de décembre 1995. Pour la Fifa, chantre de la Coupe du monde par équipes nationales, il s’agissait simplement de faucher le gazon sous les pieds de l’Uefa, en inventant une compétition de clubs internationale qui échappât à cette dernière. Ce qui fut fait, avec la bénédiction empressée des continents footballistiques émergents.

Hormis le TP Mazembe de la RD Congo, finaliste en 2010, les équipes africaines semblent faire figuration à cette compétition. Maroc 2013 apportera-t-elle la différence ? Autrement, c’est du sur-place finalement !


Articles récents