Attentats de Volvograd : La sécurité des JO d’hiver de plus en plus menacée

L'équipe de la rédaction d'Africa Top Sports




A un peu plus d’un mois des Jeux Olympiques d’hiver de  2014 (7 au 23 février), la Russie vient d’être frappée par une vague d’attentats à Volgograd. Sotchi 2014, l’heure est à la peur !

sochi_2014_mountainsEn deux jours, la Russie a été victime d’un double attentat. Au moins 14 personnes sont mortes et 28 ont été blessées à la suite d’une explosion survenue lundi 30 décembre 2013 dans un trolleybus à Volgograd, dans le sud-ouest du pays, où un attentat-suicide a fait 17 morts la veille, a indiqué le ministère de la santé russe. Selon les premiers éléments de l’enquête, ouverte pour «attentat terroriste » et « trafic d’armes », « l’engin explosif a été déclenché par un kamikaze de sexe masculin ».

Caucase : une région explosive aux mains des islamistes!

Selon le comité d’enquête russe, chargé des principales investigations dans le pays, les explosifs utilisés pour l’attentat présentent des éléments «identiques» à ceux utilisés dimanche, ce qui «confirme la version d’un lien entre les deux attentats ».

Ces attentats portent la marque des activistes du Nord-Caucase. Le chef de la rébellion islamiste du Caucase, Dokou Oumarov, avait appelé en juillet à « empêcher par tous les moyens«  la tenue des JO d’hiver auxquels tient particulièrement le président russe, Vladimir Poutine. Ce dernier a usé de toute son influence pour obtenir l’organisation de cet événement, dont il souhaite faire une vitrine de la Russie.

« Au moment où on a donné les Jeux olympiques, on savait qu’ils arrivaient dans une région absolument instable et déchirée« , a souligné sur Europe1 Cécile Vaissié, professeure d’études russes et soviétiques à l’université de Rennes-2. La spécialiste parle de « guerre civile« , et estime que la région est une « poudrière » : au sud de Sotchi, se trouve la Géorgie, théâtre d’une guerre en 2008 ; à l’est, la Tchétchénie et le Daguestan,« qui est aussi en guerre« .

Pour Oumarov et ses hommes, il n’est pas question d’organiser ces jeux. Car, soutiennent, ce serait comme jouer sur leurs tombes, Volvograd ayant pour ancêtre Stalinegrad, symbole de la puissance militaire russe.

« La situation là-bas n’est pas apaisée, note Anne Nivat, grand reporter et spécialiste de la Russie. Il n’y a pas encore d’acte de paix et de réconciliation avec
la Tchétchénie. Même s’il est trop tôt pour établir un rapport, on ne peut que se dire qu’il existe un lien entre ces attentats et la question tchéchène qui n’est toujours pas réglée.
»

La réaction des instances olympiques

Les instances olympiques n’ont  pas attendu pour réagir. « En ce qui concerne les Jeux de Sotchi, toutes les mesures de sécurités nécessaires, et même plus,
sont mises en œuvre pour combattre le terrorisme
, explique Alexander Zhukov, président du comité olympique russe. Rien ne sera fait en plus, car nous avons déjà tout mis en œuvre. »

En effet, d’importantes mesures de sécurité ont été prises en vue des JO. Près de 40 000 policiers vont être mobilisés. L’accès à la ville en auto sera interdit aux non-résidents dès le 7 janvier, soit un mois avant la cérémonie d’ouverture. Par ailleurs, Vladimir Poutine a interdit par décret tout rassemblement ou manifestation pendant les Jeux. Dès le mois de mai dernier, Dmitry Chernyshenko, président du comité organisateur des JO de Sotchi, a promis les Jeux les « plus sécuritaires de l’histoire« .

Parmi les mesures prises avant même ces attentats, l’interdiction pour les véhicules de circuler sans autorisation à partir du 7 janvier dans les rues de Sotchi. « Pour nous, occidentaux, la façon dont le gouvernement essaye de contrôler son pays peut nous paraitre démesuré mais c’est la seule possibilité de la part du gouvernement russe », estime Anne Nivat.

De quoi préserver les JO de tout danger ?

Depuis l’attentat du 11 septembre 2001, la sécurité fait souvent polémique à l’approche des JO. Les Jeux olympiques sont désormais indissociables deVolvograd la menace terroriste« , analyse Pascal Boniface, directeur de l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris), sur Le Plus. Ce qui fait dire à la skieuse française, Ophélie David : « Je sais qu’à Sotchi, on sera dans la bulle olympique. La Russie va tout mettre en œuvre pour nous protéger et renvoyer l’image positive que méritent les Jeux, avance la Française Ophélie David (skicross). Les dirigeants et les athlètes seront dans une carapace, mais je crains pour les civils. La situation m’attriste vraiment pour eux. »

Mais Anne Nivat rassure. «Je peux vous dire que Vladimir Poutine doit être dévasté par ces deux attentats et qu’il va forcément réagir et sa réaction sera de grande colère. Il faut s’attendre à des mesures de sécurité encore accrues. On peut faire confiance au président Poutine pour que rien ne soit possible sur les sites olympiques».

En tout cas Ophélie n’entend pas emmener sa fille en Russie, contrairement à ce qu’elle avait fait  à Vancouver.


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