Etats-Unis: tricher à l’Université pour devenir des Kobe, Lebron ou encore Jordan

L'équipe de la rédaction d'Africa Top Sports




L’université publique de Caroline du Nord est réputée pour sa rigueur dans la formation des étudiants alliant connaissances livresques et sport professionnel. Seulement voilà ! Cette notoriété est en train de faire plouf !

North CaliforniaCe n’est pas une fable, mais une histoire réelle. Cela se passe dans la prestigieuse université de Caroline du Nord, aux Etats-Unis d’Amérique, celle-là même qui a vu passer la légende du basket américain, Michael Jordan ! Des étudiants absents qui excellent aux examens académiques. Résultat : de très bons sportifs hélas avec un coefficient intellectuel propre aux enfants du cours primaire.

« Une université si fière de sa réputation fondée sur un équilibre enseignement et sport est devenu l’emblème national de la corruption dans le sport universitaire. », dira le journaliste Barry Jacobs, du quotidien régional de Raleigh, The News & Observer.

Tout a commencé en 2011, quand dix-neuf étudiants sont sortis majors d’un cours sur « les Noirs de Caroline de Nord » sans y avoir jamais mis un pied. Leur professeur, Julius Nyang’oro, qui est aussi le directeur du département, a touché 12 000 dollars pour cet enseignement… mais il était en Afrique au moment où il aurait dû donner ses cours. Poursuivi, il risque la prison avec sursis. Des sous-diplômés pour tour dire. Dix-huit d’entre eux faisaient partie de l’équipe de football de l’université et auraient reçu la complicité de M. Nyang’oro et de son assistante, Deborah Crowder, pour pouvoir réussir aux examens – conditions sine qua non pour participer aux épreuves sportives de l’université.

Plusieurs jours pour le voleur, un seul jour pour le propriétaire. Après deux ans d’enquête, le pot aux roses est découvert ! Une interne et une autre menée par le State Bureau of Investigation, ont révélé que le centre d’études africaines et afro-américaines de l’UNC était un département fantôme : il aurait dispensé quelques 200 cours sans élèves et falsifié plus de 500 notes d’examens depuis 1997. Bloomberg Business Week le résume assez éloquemment. « Le tout au service d’une campagne élaborée veillant à ce que les joueurs de basketball et de football gardent un niveau académique suffisant pour continuer de jouer.

Des étudiants formés au rabais !

Une enseignante de l’UNC, Mary Willingham, a rendu début janvier des conclusions alarmantes sur « l’alphabétisation des athlètes » – recherches effectuées depuis plusieurs années auprès de 183 étudiants de Tar Heel. Selon elle, 60% des étudiants entrés dans cette université grâce au sport auraient un niveau de lecture d’adolescents de 14 ans, et 10% celui d’enfants de primaire.

Elle affirme que les étudiants bénéficiant d’une bourse sportive sont recrutés dans le seul but de jouer, peu importe leur niveau scolaire.

Pour pouvoir évoluer au sein d’une équipe de première division universitaire (au sein de l’ultrapuissante NCAA), l’élite sportive de l’UNC doit cependant assurer des résultats scolaires minimum – d’où l’initiative du professeur Nyang’oro.

Le département se défend

Les recherches de Mary Willingham sont tombées sous le coup de la censure. La commission des recherches de l’université a décidé de les suspendre au motif que certaines des données auraient été collectées sans l’accord de la direction de l’université. Quant à la chancelière de l’établissement, elle a contredit les conclusions de Mme Willingham en affirmant qu’il était impossible de vérifier ces données, et que sur les 321 étudiants ayant décroché une bourse sportive en 2012 et 2013, deux seulement n’avaient pas le niveau SAT – équivalent du bac.

L’enseignement était devenu aujourd’hui « une menace pour le sport universitaire », a réagi l’humoriste Stephen Colbert dans  The Colbert Report.

Source: blogs.rue89.nouvelobs.com


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