Chine: Un chèque de 96.000 euros remis à un athlète provoque la colère générale

L'équipe de la rédaction d'Africa Top Sports




La Chine et ses réalités ! Les internautes chinois, mais également des médias officiels, se sont indignés de la forte prime remise par un gouvernement provincial à la championne de tennis déjà multimillionnaire Li Na, après sa victoire à l’Open d’Australie.

Li Na96.000 euros pour une athlète, c’est trop ! En provenance de Melbourne, la Chinoise de 31 ans avait regagné lundi le Hubei (centre), sa province d’origine, où elle avait été accueillie par une délégation des autorités locales. Comme récompense, Wang Guosheng, gouverneur de la province, lui a remis un gigantesque chèque rouge de 800.000 yuans (96.000 euros). En plus des 2,65 millions de dollars australiens (1,7 million d’euro) qu’elle a empochés pour  son second titre du Grand Chelem.

Du gâchis pour les Chinois !

Pour des internautes chinois, c’est de l’argent public dilapidé, qui aurait pu être consacré à de meilleures causes. « Cet argent (…) devrait être dépensé au bénéfice des gens dans le besoin, et pas gaspillé dans ce genre de pantalonnade« , selon « les caprices » des dirigeants, s’est énervé un usager du réseau de microblogs Weibo. Les médias officiels ne sont pas en reste, décochant leurs flèches à l’encontre des cadres impliqués -taxés d' »opportunisme » par les Nouvelles de Pékin-, tandis que l’agence officielle Chine nouvelle évoquait un épisode « embarrassant« . « La prime des autorités (du Hubei) est très loin d’être la récompense que désirait le plus Li Na en disputant cette compétition« , a ironisé l’agence, estimant que « seules peut-être les autorités sportives chinoises vénèrent à ce point le pouvoir de l’argent« . Le problème, c’est que « le gouvernement (provincial) considère toute victoire sportive comme une sorte de victoire politique », et ne pas remettre du tout de prime lui aurait « fait perdre la face« , a commenté Xiao Huanyu, professeur de sports à Shanghai. « Et ce même si le succès de Li Na à Melbourne ne doit absolument rien aux autorités chinoises« , a-t-il ajouté, cité par Chine nouvelle.

Li Na, une cible à abattre

En 2008, Li Na a commencé à écrire son histoire. Mais pour arriver à se hisser au sommet, devait s’émanciper du rigide système sportif chinois administré par le régime communiste. Elle avait recruté son propre entraîneur, s’engageant dans une carrière indépendante couronnée de succès. Après sa victoire en 2011 à Roland-Garros, le gouvernement du Hubei s’était déjà illustré en lui accordant une prime de 600.000 yuans -qu’elle avait reversée à un hospice local.

Mais les médias officiels ont souvent reproché Li Na de ne pas saluer et remercier son pays après ses victoires. Les journalistes y voient un « manque de patriotisme ».


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