L’éducation par le sport en France : Mieux vaut tard que jamais…

L'équipe de la rédaction d'Africa Top Sports




Les textes, les missions et les programmes d’Education physique et sportive ne manquent pas en France. Mais la réalité est toute autre sur le terrain. Le sport n’occupe qu’une place secondaire dans les programmes éducatifs français. Le pays, qui ambitionne d’abriter les JO de 2024 ou 2028, veut désormais remettre les pendules à l’heure. Un réveil tardif…mais utile.

peillon_700x420En France, environ 140.000 élèves de 16 à 20 ans abandonnent l’école chaque année. Le gouvernement français veut à tout prix lutter contre ce décrochage scolaire qui touche les élèves de 16 à 20 ans. Le ministre de l’éducation y a consacré, à en croire huffingtonpost.fr, un séminaire réunissant tous les acteurs du secteur début janvier à Paris, quelques jours avant de rendre publique sa refondation de l’éducation prioritaire. Mais Vincent Peillon a oublié  l’essentiel : la place du sport dans ce combat. Ceux qui connaissent l’importance du sport dans l’éducation scolaire reprochent au ministre ne n’avoir à aucun moment, ni dans le contenu du séminaire ni dans les quatorze mesures-clé de la refondation de l’éducation prioritaire, prononcé le mot « sport ». Il n’a même pas été fait mention « d’activité physique », soutiennent-ils. Pas même une allusion n’a non plus été concédée à une possible mise en valeur de l’éducation physique et sportive (EPS) dans la lutte contre le décrochage. Alors qu’elle est, comme les maths et le français, une matière à part entière au sein du cursus scolaire des enfants.

La France doit aller à l’école de ses voisins

L’activité physique structurée, soutiennent les pourfendeurs de M. Peillon, améliore les résultats scolaires ! Ils soulignent qu’une étude canadienne a révélé que la France et son système éducatif ont encore des difficultés à considérer le sport et l’activité physique comme de véritables enjeux de société. Ainsi renvoient-ils les autorités françaises à s’inspirer du modèle d’autres pays européens comme la Norvège, où toutes les matières sont considérées au même niveau (enseignements obligatoires, options ou sport), bannissant la notion de « coefficients », ou la Finlande qui accorde une place de premier ordre à l’EPS : elle fait partie des activités culturelles enseignées au même titre que la musique, l’art et les langues vivantes.

La France devrait aussi, préconisent-ils, aller à l’école de son voisin allemand qui s’est doté des outils d’évaluation des politiques d’éducation par le sport formelle et informelle.

Le Nigéria : un bel exemple en Afrique

En novembre 2013, l’ancienne gloire des Houston Rockets Hakeem Olajuwon, l’ancien joueur de NBA Obinna Ekezie et la triple championne de WNBA Swin Cash se sont joints au gouvernement nigérian pour lancer un ambitieux programme à Abuja, Power Foward. C’est  un programme qui enseigne les capacités de leadership et sensibilise sur la santé grâce à une harmonie parfaite entre les cours et des activités sportives. Les élèves vont suivre un cursus normal, et être évalués à différents niveaux, de sorte à avoir des objectifs qu’ils s’efforceront d’atteindre au cours du programme.

Power Forward a été mis en place dans 10 écoles publiques et privées d’Abuja et concernera 300 élèves, avec une représentation équitable des sexes.

 Les JO d’été de Paris : un stimulus

La France aspire à une candidature de Paris à l’organisation de prochains Jeux olympiques d’été, en 2024 ou 2028. Un désir presque généralisé dans l’Hexagone.

Sans doute, seul un immense projet national, dépassant le cadre de l’école et celui du sport pourrait susciter le désir d’une véritable politique d’éducation et sport en France. Déléguée au ministère des Sports et de la Jeunesse, relayée par le mouvement sportif et évaluée chaque année par l’Éducation nationale ? Car même au-delà du sens d’une candidature, il s’agirait d’une cause nationale. Mais cela passe aussi par un regard attentif sur ce qui se fait déjà ailleurs, et qui peut servir d’exemple.

 


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