Construction des stades : La mayonnaise chinoise a pris toute l’Afrique

L'équipe de la rédaction d'Africa Top Sports




La « Chinafrique » a de beaux jours devant elle. La Chine s’est lancée depuis quelques années à l’assaut du reste du monde notamment l’Afrique. Routes, ponts, immeubles, agriculture, la Chine est présente dans presque tous les domaines. Mais s’il y a un secteur dans lequel l’Empire du Milieu séduit l’Afrique, c’est bien la construction des stades. C’est en tout cas ce que croit savoir le site Roads and Kingdoms repris par Slate Afrique.

stade-Franceville-Gabon1« Les Chinois ne colonisent pas, ils travaillent », disait l’ancien président guinéen Lansana Conté. Affirmation exacte ! La Chine n’a pas en effet besoin de dominer les Etats africains pour rafler les matières premières: elle troque capital et travail contre ressources. En cinquante ans, le génie chinois a fait sortir de terre trente infrastructures gouvernementales et sportives sur le continent.

Les Chinois avaient  achevé leur premier projet de construction en Afrique en 1970: un stade de 15.000 places à Zanzibar, en Tanzanie. Cette modeste structure a marqué le coup d’envoi de quatre décennies de prétendus «stades diplomatiques», dans les Caraïbes, en Asie et dans les quatre coins du globe.

À la fin des années 1980 et au début des années 1990, le Sénégal, la Mauritanie, l’île Maurice, le Kenya, le Rwanda, le Niger, Djibouti et la République Démocratique du Congo ont tous inauguré de nouveaux stades flambant neufs «Made by China». Mais le véritable boom est survenu durant les dix dernières années comme au Mozambique où la plupart des infrastructures les plus importantes telles que le Palais des Justices ont été supervisés par la Chine. Les trois derniers pays hôtes de la CAN, l’Angola, le Gabon et la Guinée équatoriale avaient également des stades de construction chinoise et sont des pays avec d’importantes réserves de pétrole.

Roads ans Kingdoms  précise qu’aujourd’hui, rares sont les pays africains qui ne possèdent pas de structures construites par le gouvernement chinois comme cadeau ou arrangement.

Que gagne donc la Chine ? Dans un recueil d’essais intitulé China Returns to Africa publié par la Columbia University Press, les rédacteurs Chris Alden, Daniel Large et china-beijing2-stadium-560xRicardo Soares de Oliveira, cités par Africa Renewal, soulignent que, « la principale motivation du gouvernement chinois est la recherche stratégique de ressources et sa volonté de  faire en sorte que les besoins énergétiques grandissants de la Chine soient satisfaits par les fournisseurs de matières premières ».

Les Chinois viennent en Afrique à la recherche des  matières premières, le pétrole essentiellement. La deuxième économie mondiale est un pays qui possède probablement 2.000 milliards de dollars de réserves. Alors si les Africains veulent des dollars ou des stades en échange de leurs matières premières, pourquoi se priver?

La Côte d’Ivoire, la Guinée, le Cameroun, la Zambie, l’Algérie et la RDC savent désormais ce qu’il leur faut pour convaincre la Caf de valider leurs candidatures à l’organisation de la Coupe d’Afrique des nations 2019 ou 2021. 


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