Dossier: Klitschko, les Ukrainiens sont-ils prêts à avoir un président boxeur?

L'équipe de la rédaction d'Africa Top Sports




Vitali Klitschko a annoncé sa candidature à l’élection présidentielle anticipée prévue en mai, à la suite de la destitution par l’Assemblée nationale de Viktor Ianoukovitch. Déjà l’Europe montre des signes favorables à l’égard du triple champion du monde du poids. Mais est-ce que les Ukrainiens sont prêts à avoir un président qui donne des uppercuts?

klitschkoCe mardi, l’ex-champion du monde de boxe et codirigeant de la contestation, Vitali Klitschko, a annoncé qu’il sera candidat à la présidentielle anticipée en Ukraine du 25 mai. « Je suis convaincu qu’il faut changer complètement les principes et les règles du jeu en Ukraine, il faut rétablir la justice« , a-t-il déclaré à des journalistes au parlement. Un adversaire de taille donc pour les autres candidats y compris l’ex dirigeant Ianoukovitch que rien n’empêche, du moins pour l’heure, de se présenter.

Un homme incorruptible pour l’Europe

Klitschko ne débarque sur la scène en aventurier politique. A contrario, la crise a déjà permis au pugiliste de s’attirer l’oreille des dirigeants européens. Le 20 février, le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, l’a d’ailleurs rencontré. Il avait évoqué quelques semaines plus tôt « un homme singulier, qui a bâti sa fortune avec ses poings, réputé incorruptible, (…) et qui croit à la démocratie« . Quelques jours avant, l’ancien boxeur avait déjà rencontré la chancelière allemande Angela Merkel et le Secrétaire d’Etat américain John Kerry.

Klitschko, un homme incorruptible? L’intéressé lui-même l’a confirmé lors de son dernier passage à Paris. « En sport, les règles sont clairement édictées, expliquait le boxeur au Monde. Leur violation provoque la disqualification. La politique ukrainienne, elle, ressemble à une bagarre sans règles. »

Les chances de Klitschko 

En plus d’être vu d’un bon œil par l’Occident, Klitschko se présente comme le sang neuf dont la politique ukrainienne a besoin pour opérer de profonds changements nécessaires au rééquilibrage des chances dans le pays. « La politique ukrainienne a besoin de quelqu’un de neuf, venu de l’extérieur, qui ne connaisse pas les règles et donc ne les respecte pas« , disait Vitali Klitschko en 2012, cité par le JDD.

Par ailleurs, Vitali n’a pas tiré sa fortune – estimée à 50 millions d’euros – du gaz ou ou de l’énergie, domaines dans lesquels la corruption semble érigée en règle en Ukraine.

George Weah, Chilavert l’ont déjà essayé 

L’ancien international  Georges Weah, véritable idole dans son pays, a tenté en 2005 une reconversion dans la politique en se présentant à l’élection présidentielle libérienne sous les couleurs du Congress for Democratic Change, après que le pays a connu plusieurs années de guerre civile. Le fait qu’il ait vécu à l’étranger durant la guerre civile, où il y a fait fortune, le rendait « innocent » des crimes commis durant cette sombre période. Les sondages le plaçaient comme principal favori. A l’arrivée, il récolte 40% des voix et perd face à l’économiste Hellen Johnson Sirleaf. Weah avait dénoncé des irrégularités dans ce scrutin.

Au Paraguay, José-Luis Chilavert, ancien gardien de but et capitaine de l’équipe nationale avait aussi affiché son intention de se présenter aux élections présidentielles de 2008. 

Fabius

Vitali Klitschko ne sera donc pas le premier sportif à avoir des ambitions présidentielles. Il part même favori dans cette élection. Seulement, il est pertinent de se demander si un pugiliste est  bien vu au sommet de l’Etat ukrainien par le peuple. Sans oublier que Klitschko a sur son chemin une certaine Ioulia Timochenko, ancien Premier Ministre très adulée par l’Occident.


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