Fraude fiscale: Le président du Bayern, Hoeness, enfoncé par un témoin-clé

L'équipe de la rédaction d'Africa Top Sports




Les choses se compliquent davantage pour Uli Hoeness. Une enquêtrice du fisc allemand a accusé mardi le patron du Bayern Munich d’avoir retardé la communication de documents importants aux services fiscaux pour cacher l’ampleur de la fraude présumée pour laquelle il est jugé.

Uli HoenessVers quoi s’achemine-t-on dans le procès intenté contre Uli Hoeness accusé de fraude fiscale, lui qui a reconnu une fraude de 18 millions d’euros? La défense du président du Bayern Munich a créé la surprise lors de la première journée du procès, lundi, en indiquant avoir transmis récemment des documents au fisc prouvant que l’accusé avait omis de payer 18,5 millions d’euros d’impôts, et non 3,5 millions d’euros comme le lui reprochait le parquet de Munich.

Si ces documents ont bien été copiés le 24 février sur le support informatique remis au fisc, « les documents PDF (format de fichier informatique) d’origine ont été créés dès le 18 janvier 2013 (…) c’est ce que notre spécialiste informatique a constaté« , a déclaré l’agent de l’administration fiscale de Rosenheim (Bavière), identifiée comme Gabriele H.. Hoeness aurait donc conservé pendant plus d’un an ces documents qui donnaient la véritable mesure de son évasion fiscale.

Un témoignage qui complique tout

Ce témoignage est un nouveau coup dur pour le président du club le plus titré d’Allemagne, qui doit convaincre le tribunal de la sincérité et de l’exhaustivité de son auto-dénonciation en janvier 2013, s’il veut éviter une peine de prison. Hoeness était au départ jugé pour avoir caché 33,5 millions d’euros de gains financiers réalisés entre 2003 et 2009 par le biais de deux comptes en Suisse dont il avait caché l’existence au fisc allemand. Le manque-à-gagner fiscal était alors estimé à 3,5 millions d’euros, une somme multipliée par cinq avec les aveux de lundi. « J’ai fait de l’évasion fiscale (…) Je regrette profondément mon comportement délictueux« , avait admis Uli Hoeness lundi, peu après l’ouverture du procès ajoutant vouloir entièrement tirer au clair « ce chapitre affligeant » de sa vie.

Le manager du Bayern avait finalement entamé une procédure pour régulariser sa situation au début de l’année dernière, espérant ainsi échapper à des poursuites pénales. Mais le parquet de Munich est persuadé qu’il n’y a été contraint que par la peur d’être dénoncé par la presse allemande, qui était sur sa piste. Si le tribunal estime que son auto-dénonciation n’était pas sincère, Hoeness risque dix ans de détention. Il pourrait être condamné jusqu’à 10 ans de prison.


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