Foot Côte d’Ivoire: Ces grosses plaies qui tuent les Eléphants

L'équipe de la rédaction d'Africa Top Sports




Pourquoi une génération dite dorée peine-t-elle à graver son nom dans le marbre? Question lancinante qui rythme l’évolution des Eléphants de Côte d’Ivoire, depuis une bonne dizaine d’années.

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Malgré la somme d’individualités, la vitrine reste tristement dégarnie: 5 participations sans succès à la CAN, avec comme fine lueur dans la grisaille, des finales perdues (2006 et 2012); deux sorties prématurées en Coupe du monde (phase de poules). Certes, le football a ses raisons que la raison elle-même ignore, à savoir que les plus forts ne sont pas forcément  les vainqueurs. C’est, disons, la thèse de la chance, soutenue par Didier Drogba dans sa récente interview sur le site Web de la Fédération Ivoirienne de Football (FIF). « Je dirais de la réussite. On a joué deux finales de CAN qu’on a perdues aux tirs au but« .

Mais, cela suffit-il pour dédouaner les Eléphants? Pas sûr? Vu que l’histoire retient généralement l’Or et non les médailles de consolation, il importe de pousser la réflexion. La sélection ivoirienne est-elle véritablement compétitive? A cette interrogation, les observateurs s’accordent à répondre par la négative, depuis l’ère Henri Michel. Exception faite, bien sûr de la CAN 2006 où, certainement, très peu attendue, la bande à Didier Drogba avait produit un football digne de son rang, mêlant engagement, solidarité et efficacité.

 

Enfin l’union sacrée ??
Depuis lors, elle alterne le bon et le moins bon. La succession des entraîneurs sur le banc n’a rien changé à la donne. A la vérité, le mal est profond.
L’arrivée de Sabri Lamouchi à la barre à permis d’appréhender clairement la part de responsabilité de l’encadrement technique. Vertement critiqué, jeté au loup par une grande partie de l’opinion, le Franco-tunisien n’a visiblement pas la main sur le gouvernail. Son coaching emprunté saute aux yeux même des profanes. Notre récent séjour à Abidjan, lors de la Nuit du football africain (22 mai 2014), a été l’occasion de mesurer l’impopularité de l’ancien monégasque en Côte d’Ivoire. Impopularité qui a explosé littéralement lorsqu’il a décidé d’écarter Doumbia Seydou de la liste des 23 pour le Mondial 2014. Plus qu’une simple expression d’incompétence, ce choix, de l’avis de certains observateurs s’apparente à une sanction à l’encontre du buteur moscovite, qui n’aura pas disputé les qualificatifs de Brésil 2014. Et permet de faire la transition vers la notion de solidarité dans le vestiaire des Eléphants.

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Facteur essentiel dans la performance d’une équipe de football, cet état d’esprit manque, souvent-malheureusement- à la Côte d’Ivoire. Didier Drogba reconnaît qu' »à beaucoup d’autres moments, il nous a également manqué l’union au sein de l’équipe« . De plus, il n’est pas rare que les égo s’entrechoquent, les clans se forment et que la cohésion prenne un plomb dans l’aile. Du coup, la victoire s’éloigne, la désolation s’installe après les espoirs les plus fous.  Et cela depuis des années. Sur le chemin du Brésil, les Ivoiriens, jamais las de soutenir leur équipe, ont adhéré à l’union sacrée prônée par le ministère des sports et la Fédération autour des Eléphants; les visites sur les réseaux sociaux permettent de s’en convaincre. Ils espèrent une qualification au second tour, en 1/4 de finale, en 1/2 finale pourquoi pas? Encore, faudra-t-il que les démons se terrent le temps de la compétition.


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