L’IRM va t-elle mettre un terme à la fraude sur l’âge des joueurs ?

L'équipe de la rédaction d'Africa Top Sports




IRM par ici, IRM par là. Tout le monde n’avait ce mot à la bouche ce week-end alors que se disputaient sur le continent les matchs aller du 2è tour des éliminatoires de la CAN U17, Niger 2015. Et pur cause, avant cette phase de la compétition, la CAF (Confédération africaine de football) a exigé les tests d’Imagerie à résonance magnétique pour éviter les fraudes sur l’âge très présentes dans les catégories de jeunes en Afrique.

« Le football est devenu tellement économique que tous les parents de joueurs veulent avoir un moyen de subsistance en diminuant l’âge de leurs enfants pour leurs donner plus d’espoir », expliquait Clément Nguessan, Directeur Technique National de la FIF (Fédération ivoirienne de football) l’an dernier alors que la Côte d’Ivoire, championne d’Afrique U17 en titre a été reconnu coupable de fraudes sur l’âge de plusieurs de ses joueurs.  Il y a peu, la CAF suspendait la Gambie pour avoir utilisé des joueurs de plus de 20 ans lors de qualifications pour la CAN U20, Sénégal 2015. Et sur les réseaux sociaux, l’annonce de l’âge d’un joueur africain suscite beaucoup de réactions. Même les plus connus ne sont pas épargnés. Rappelez-vous, en décembre dernier, une blague de José Mourinho sur l’âge de Samuel Eto’o avait provoqué un tollé incroyable.

Les Lionceaux du Cameroun, de vrais cadets ?

Depuis la CAF a décidé de s’attaquer à cet autre fléau qui mine le football africain à côté des naturalisations tout azimuts. Avant le 2è tour des éliminatoires de la CAN U17, l’instance continentale a exigé des tests IRM. L’Imagerie à résonance magnétique consiste à travers un test d’ossement à connaitre plus ou moins l’âge d’une personne et dans le cas présent des joueurs. Difficile néanmoins de dire que ce test est fiable à 100%, quoique cela permet de détecter plusieurs cas de fraude.

irm (Copier)

Et plusieurs formations ont dû revoir leur liste. Les cas plus dénoncés sont ceux du Togo et du Sénégal où près de 38 joueurs ont été recalés lors de ces fameux tests. « Sur la première vague d’examens médicaux, seule une quinzaine de joueurs répondaient aux normes, une seconde vague d’examens a permis de compléter le groupe avec huit joueurs aptes« , peut-on lire sur le site officiel de la FTF (Fédération togolaise de football). Sur le terrain dimanche dernier à Lomé, Eperviers et Lionceaux (0-0) ont mis tout le monde d’accord sur leur âge. Sauf que ce n’est pas le cas lors d’autres rencontres.

Malgré les dispositions, la suspicion est toujours présente. En témoigne depuis le début de la semaine, la circulation sur les réseaux sociaux de clichés des joueurs camerounais qui affrontaient le Burkina Faso et qui se sont imposés 2-0. Les Lionceaux indomptables sont soupçonnés d’avoir dépassé l’âge requis. Le Botswana a également mis en doute l’âge des Zambiens dominateurs 1-0 à Lusaka.

CANU17 (Copier)

Il faudra du temps…

« On ne saurait jeter l’opprobre sur le Cameroun seulement, car en Afrique, la quasi totalité des équipes nationales trichent sur l’âge des joueurs, afin de leur donner plus de chance d’avoir des clubs en Europe« , écrit le site Football226 qui consacrait un article à la situation des Camerounais. S’il est vrai que le combat de la CAF portera des fruits dans les prochaines années, il faudra du temps pour totalement éradiquer la fraude au sein des sélections de jeunes en Afrique. Le manque de formation et la précarité des jeunes aspirant à une carrière footballistique les oblige la plupart du temps à s’adonner à cette pratique.

La plupart d’entre eux se découvre un talent capable d’évoluer hors de leur pays à un âge avancé et ne savent plus à quel sain se vouer. Mais entre temps, certains seront victimes du manque de sérieux d’autres sélections. « C’est vrai qu’avant la phase finale de la compétition, en 2015 au Niger, la confédération procédera à un test IRM pour détecter l’âge des joueurs, mais malheureusement en ce moment, les équipes qui auront fait preuve d’honnêteté, seront  déjà éliminées. C’est là que le bât blesse« , conclut football226.

 


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