Cédric Mensah: le gardien togolais de Colmar frôle la paralysie

L'équipe de la rédaction d'Africa Top Sports




Plus de peur que de mal pour Cédric Mensah. Le gardien togolais de Colmar n’a disputé que 24 minutes du match de la première journée de national en France entre son équipe et Marseille Consolat (3-2). Victime d’un grave choc avec Anthony Arlaud, un attaquant adverse, Mensah a dû céder sa place.

Et il a frôlé la catastrophe. « Le docteur m’a dit que j’avais eu énormément de chance, parce que ce genre de blessure peut provoquer une paralysie« , a t-il laissé entendre. Mensah a été victime d’une fracture de l’apophyse épineuse de la sixième cervicale. « C’est ma musculature qui m’a sauvé en retenant bien la vertèbre cervicale. À ma place, le docteur m’a dit que lui serait probablement paralysé. On a évité le drame de justesse« , a t-il ajouté.

Ce n’est pas la première fois que le joueur formé à Bordeaux est victime d’un grave choc dans un match. Il y a deux ans avec la réserve de l’OM, Cédric Mensah a été gravement blessé contre Nice. L’international togolais est revenu dans une interview au site lalsace.fr sur sa blessure. Lecture.

Cédric, comment allez-vous ?

Ça va, même si ça pourrait aller mieux. Je suis debout, je peux bouger la tête, c’est déjà pas mal. Le scanner que j’ai passé à l’hôpital a révélé une fracture de l’apophyse épineuse de la 6e cervicale, qui comporte trois têtes. C’est heureusement la moins importante des trois qui s’est cassée net sous la violence du choc. Il n’y a pas de lésion neurologique, la moelle osseuse n’est pas touchée. Mais le docteur m’a dit que j’avais eu énormément de chance, parce que ce genre de blessure peut provoquer une paralysie. Selon lui, c’est ma musculature qui m’a sauvé en retenant bien la vertèbre cervicale. À ma place, il m’a dit que lui serait probablement paralysé. On a évité le drame de justesse.

Je n’ai pas renoncé à jouer le prochain match

Vous souvenez-vous de ce qui s’est passé ?

Je suis sorti sur un ballon, je me couche sur mon côté gauche et là, je reçois un coup de crampons ou de genou, je ne sais pas, qui me fait ressentir comme une décharge électrique dans toute la colonne vertébrale. J’ai eu très peur sur le coup, j’ai tout de suite senti qu’il y avait quelque chose de pas net.

Et pourtant, vous avez voulu reprendre le match…

(rires) Oui, sur le coup, j’ai pensé à mes parents qui étaient venus me voir de Marseille pour la première fois. J’avais des petits vertiges, j’étais nauséeux et j’ai été pris rapidement d’un fort mal de tête, mais je voulais rejouer… Heureusement, le médecin du club, André Hickel, m’a convaincu de sortir. Quand on m’a assis sur le banc, je ne voyais plus clair, alors ils ont appelé une ambulance.

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Combien de temps vous faudra-t-il pour vous remettre de cette blessure ?

Je suis rentré de l’hôpital avec une minerve, mais je ne dois la porter que la nuit. Je suis sous anti-inflammatoires parce que c’est très douloureux, mais selon les médecins, la partie cassée de la cervicale n’entraînera pas de lésion ou d’aggravation, même en cas de choc. Le bout d’os cassé va se consolider de lui-même, il n’y a rien à faire. En d’autres termes, il n’y a aucune contre-indication à la pratique du football. Je peux déjà bouger la tête, de haut en bas, de gauche à droite, sans douleur. J’ai rendez-vous avec le Dr Hickel lundi. On fera un point à ce moment-là.

Vous voulez dire que vous allez reprendre l’entraînement immédiatement ?

Non, quand même pas, il faut rester raisonnable… Je vais rester au repos trois ou quatre jours, on verra comment je me sens en milieu de semaine, mais je n’ai pas encore renoncé au prochain match à Bourg Péronnas vendredi prochain. À l’heure actuelle, je suis même plutôt optimiste.

Avez-vous eu des nouvelles du joueur qui vous a blessé ?

Oui, il s’agit d’Anthony Arlaud. Il a demandé mon numéro après le match et il m’a envoyé un message pour s’excuser et me demander comment j’allais. Je n’ai pas encore répondu.

C’est facile de faire un attentat et de s’excuser

Pourquoi ?

Parce que quand on est gardien, on sait quand un attaquant a les moyens de nous éviter ou pas. J’ai d’ailleurs revu les images plusieurs fois et clairement, il n’a pas ralenti sa course, il m’a marché dessus, il n’a rien fait pour m’éviter. Jude (Varsovie) qui était juste à côté me l’a confirmé. C’est facile de faire un attentat et de s’excuser après.

Vous êtes au courant de ce qui s’est passé ensuite dans le match ?

Oui. Quand je suis sorti, on menait 2-0 et on maîtrisait notre sujet. À la mi-temps, quand je suis parti à l’hôpital, on m’a dit que c’était 2-2. Là, je me suis dit que c’était pas possible, que j’avais vraiment dû prendre un sacré coup sur la nuque ! (rires) Mais au final, je suis vraiment soulagé qu’on ait pris les trois points, ça m’aurait énervé que cette équipe-là reparte de chez nous avec quelque chose.

Il y a aussi eu deux expulsés côté marseillais…

(il coupe) Oui, deux cartons rouges, six cartons jaunes, des vestiaires saccagés, des ballons volés (lire par ailleurs)… Il paraît qu’ils nous ont donné rendez-vous pour le match retour. Si c’est comme ça dès la 1re journée, on peut se poser des questions. À l’extérieur en plus, alors imaginez à domicile ? Ils se sont comportés comme des voyous, j’espère pour eux qu’ils arriveront à terminer la saison. En tout cas, en tant que Marseillais, je trouve ça déplorable. Ils ont vraiment donné une mauvaise image de la ville et de ses quartiers.


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