Interview exclusive: Seydou Doumbia, « Pour l’amour de la Côte d’Ivoire…. »

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Quelques mois après l’annonce de sa retraite internationale, l’attaquant du CSKA Moscou a retrouvé les Eléphants. Un retour motivé par l’amour du pays, dit-il, et appuyé par la démarche très habile du nouveau sélectionneur (Renard). Et comme tout est bien qui finit bien, le Moscovite a fait parler la poudre, contre la Sierra Leone, en éliminatoires de la CAN 2015. En exclusivité pour Africa Top Sports, le buteur prolifique fait le grand déballage et annonces ses challenges pour 2015.

Contre la Sierra Leone (2-1), vous avez marqué sur votre première occasion nette de but. C’était le scénario idéal pour ce grand retour sous la tunique nationale non?

Effectivement, ça m’a fait un bien fou de marquer devant le public du Stade Houphouët-Boigny. Depuis 2005 et mon départ du championnat national, je n’avais pas trouvé le chemin des filets au « Félicia ». C’était donc très important pour moi mais aussi pour l’équipe de réussir cette performance.

Et pourtant, vous n’étiez pas à 100%!

C’était mon premier match en trois semaines, parce que j’étais blessé (une douleur au niveau de la cuisse; ndlr). Je n’étais pas trop bien physiquement. Dieu merci, les choses se sont bien passées. Pour la suite, j’espère, Inch’Allah, pouvoir marquer très souvent avec les Eléphants.

A quoi avez-vous pensé tout de suite après le but?

J’ai pensé immédiatement à l’égalisation. Et intérieurement, j’ai ressenti du bonheur. Après, je me suis dit qu’il fallait continuer de pousser afin de marquer le second but synonyme de victoire.

La Côte d’Ivoire l’a emporté, mais vous êtes passé tout prêt d’un doublé, avec une frappe sur le montant. Avez-vous nourri quelques regrets après coup?

Un attaquant a toujours mal de manquer une occasion de but. Mais, le plus important, c’était la victoire de l’équipe. Nous y sommes parvenus. On peut ne peut qu’être heureux.


« Je reviens sur de nouvelles bases »


Avec ce retour gagnant, peut-on dire que toute la frustration à l’origine de votre retraite anticipée est évacuée?

J’ai vécu, effectivement, des moments difficiles. Mais pour l’amour de mon pays (la Côte d’Ivoire), j’ai fait l’impasse sur cet épisode. Je reviens sur de nouvelles bases. Et j’espère apporter un plus à l’équipe nationale.

Quel a été l’impact d’Hervé Renard dans l’amorce de ce nouveau départ?

En toute chose, la compréhension est essentielle. Et, il faut reconnaître que le coach a su me comprendre. Ensuite, il m’a remonté le moral. Après, sur le terrain, tu dois faire en sorte de te montrer à la hauteur des attentes de l’entraîneur. C’est ce que j’ai essayé de faire.

Qu’est-ce qu’il attend concrètement de vous?

Il attend que j’apporte un plus à l’équipe. Car le plus important, c’est l’équipe. Après, personnellement, c’est d’arriver à marquer beaucoup de buts.

Votre « retraite internationale » a duré pratiquement 3 mois. Comment avez-vous vécu cette période?

Jouer en sélection était pour moi un rêve de gamin. Je me suis battu pour réaliser ce rêve. Donc, c’était difficile de devoir arrêter subitement pour certaines raisons. Cela dit, à un moment donné, il faut prendre des décisions utiles pour soi et pour le groupe.

Revenons aux qualificatifs. Dans deux jours, vous jouez le Cameroun, un adversaire d’un autre calibre. Etes-vous prêt?

On a déjà digéré le match contre la Sierra Leone. On se prépare pour le choc contre le Cameroun. Effectivement, c’est un autre calibre; le Cameroun est une

grande équipe. Et puis le match se joue à l’extérieur. Heureusement, nous avons les joueurs pour soutenir ce genre de rendez-vous. Nous allons donner le maximum pour revenir avec la victoire.

doumbia (Copier)
« Travailler pour être là où je veux »


En Russie, vous avez lancé brillamment votre saison avec déjà deux buts au compteur. Doumbia est-il parti encore pour truster tous les challenges collectifs et individuels?

C’est mon souhait. Comme je le dis toujours, le championnat est mon challenge premier.  Après, viennent la Coupe et la super Coupe de Russie. Ca, c’est pour le collectif. Au plan individuel, je vise les titres de meilleur buteur et de meilleur joueur. Je dois dire que la concurrence s’annonce très rude. Le championnat russe regorge désormais de grands attaquants dont Hulk, Kerzakov. Ce sera une belle bataille et je vais travailler en conséquence.

Qu’en est-il des la Ligue des champions où vous êtes tombés dans une poule d’enfer avec City, Roma, Bayern?

En suivant le tirage, je me suis rendu compte que ce n’est pas du cadeau. Mais, c’est le football. On a trois matches chez nous et trois autres à l’extérieur. Je pense qu’on peut bien négocier le match à domicile et essayer, pourquoi pas, de grappiller des points en déplacement. Personnellement, je compter tout donner en Ligue des champions. L’année dernière, pour cause de blessure, je n’ai disputé que 2 matches. J’ai certes marqué à deux reprises, mais ce n’étais suffisant pour nous assurer une place en 8e de finale. Je me prépare dans l’optique d’un parcours plus honorable. La Ligue, c’est le sommet. Et puis, le CSKA vise au minimum le top 16.

Terminons avec le dernier mercato estival. Un marché plutôt calme à votre niveau. Pourquoi cet état de fait, alors qu’on s’attendre à un transfert?

Vous savez en matière de transfert, le joueur n’est pas seul à décider. Il y a certes moi, mais aussi les clubs. Cela dit, il y a eu des propositions de façons souterraines, mais les clubs n’ont pas réussi à s’accorder sur des détails. On verra lors des prochains mercato.

Vous sentez-vous toujours bien au CSKA?

Absolument, je me sens très bien. C’est un bon challenge. Mais, je n’envisage pas de rester là-bas définitivement. Je vais me battre pour arriver là où je veux.

De notre collaborateur en Côte d’Ivoire, Emgey Martial


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