Rallye WRC 2015 : triste record pour l’Afrique



On reprend les même et on recommence. Tel pourrait-on dire à la lecture du calendrier du Championnat du Monde des Rallyes  (WRC) 2015 qui n’est autre qu’un copier-coller (Kopi Kolé, comme on dit du coté de Madagascar) de la saison 2014. Il n’y aura donc pas de manche africaine l’année prochaine, pour la … treizième année consécutive. Un record, triste record.

En résumé, il y a 13 manches dont 10 en Europe, 2 en Amérique et 1 en Océanie. Aucune manche  pour l’Asie te l’Afrique. Cette décision de la FIA (Fédération Internationale de l’Automobile) n’a pas manqué de soulever des réactions dans le monde du sport automobile africain, notamment dans le collectif « Rallying in Africa », qui œuvre pour la promotion des rallyes africains et pour le retour de l’Afrique en WRC.

« C’est insensé, inadmissible. C’est une aberration, une ineptie. Ce sont les principaux qualificatifs des membres qui ont discuté de ce sujet après la parution de ce calendrier », a déclaré Mark Make Roads Safe le Chef de fil de ce collectif qui ne mâche pas ses mots. « Et Mr Olivier Ciesla, le Manager du WRC, ose dire que la répartition géographique de ce championnat assure une représentation mondiale. Il aurait mieux fait garder ces propos que je dirais offensants envers l’Afrique et l’Asie(…) sinon il devrait réviser ses cours de géographie ».

« Ce qui est plus navrant », selon notre interlocuteur « est qu’il n’y a pas de version officielle sur la ou les candidatures africaines pour le WRC, et ce n’est pas faute d’avoir essayé de demander des explications. Nous avons beau demander mais on n’a pas pu obtenir de rapport sur la dernière réunion de la CAMCS (sorte d’Assemblée Générale de la FIA Afrique) en Afrique du Sud. Si bien que certains fans en arrivent à des spéculations comme l’existence de conflits d’intérêts, dans le sens où M Thatthi (Président de la FIA Afrique, ndlr) vient du Kenya ou que M Ambrosino, le Président de la Fédération de la Cote d’Ivoire soit un ami proche de M Todt (Président de la FIA, ndlr). Parmi les 3 pays candidats, ces deux pays ne sont pas encore prêts à 100% contrairement à l’Afrique du Sud qui l’est depuis pas mal de temps ».

« Lors de cette discussion » toujours selon Mark Make Roads Safe « certains fans ont trouvé vraiment très triste que le Championnat d’Afrique n’attirent plus comme avant de pilotes européens, alors que dans le championnat d’Asie Pacifique (APRC) on retrouve régulièrement des pilotes qui courent en WRC comme Tidemand ou Kopecky. Je crois que la magie du rallye africain existe toujours, pour s’en convaincre il suffit de regarder la liste des engagés au Maroc Historique ou au Safari Classic. Mais il faut bien dire que les pilotes qui s’y engagent ne sont plus très jeunes, en fait ce sont ceux qui ont couru le safari ou qui ont vu les heures de gloire de ces épreuves à la Télé ».

Et notre interlocuteur de continuer : « Nous trouvons dommage que le titre africain n’ouvre pas de portes sur des Championnats majeurs comme l’ERC ou le WRC. Alors que faire le championnat d’Afrique revient très cher pour les équipages et leurs sponsors(…). A part Shekkhar Metha, Ambrosino ou Conrad (Rautenbach, ndlr), il n’y a pas beaucoup de Champions d’Afrique qui aient pris le départ d’une manche du WRC hors d’Afrique. Et ce n’est pas normal qu’un pilote qui lutte pour le titre, comme Essa cette année, soit lâché en cours de route par ses sponsors. On ne verrait jamais ça en ERC ou en APRC ».

« Le problème, je pense, est le manque de visibilité sur le net mais aussi dans la presse spécialisée. Je vous invite à visiter le site du FIAAPRC ou du FIAERC et de constater ce qu’on doit encore accomplir pour faire connaitre le rallye en Afrique. Mais cela nécessite la participation de tous, comme pour la couverture télé de l’ARC en vue une diffusion en Afrique et hors d’Afrique qui reste tout à fait possible. Ce que fait africatopsports.com mérite des éloges. (…) Tout est simplement une question de volonté », a conclu Mark Make Roads Safe.


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