[Itw] Foot Togo: Kossi Adjodo, candidat à la FTF: « rendre notre football plus compétitif, tout simplement moderne »

L'équipe de la rédaction d'Africa Top Sports




Il est le premier candidat déclaré officiellement aux prochaines élections à la FTF (Fédération togolaise de football). Kossi Adjodo a accordé une interview à Africa Top Sports sur les contours de sa candidature et son programme s’il est élu à la tête du football local. Lecture.

Démissionnaire du Bureau sortant, pourquoi décidez-vous maintenant de vous porter candidat aux élections du 04 novembre?

En allant à la Fédération, nous pensions avoir fait le bon choix, celui qui doit permettre au football togolais de redémarrer après des années de crise. Mais très vite, je me suis rendu compte que nous retombions dans les mêmes travers. J’ai à plusieurs reprises sonné l’alerte.  Mais en vain. Dans ces conditions, je n’avais pas d’autres choix que de me mettre de côté.

C’est donc de loin que j’ai observé la descente aux enfers de notre football, caractérisée par le non respect de nos textes, la gestion approximative des ressources humaines et financières. Pourtant, le football togolais ne manque pas de potentialités.

A la suite d’intenses concertations, plusieurs  acteurs du football de toutes les régions du Togo ont décidé d’asseoir au moins pour une fois un bureau de consensus national composé de membres compétents et préoccupés par l’intérêt général, afin de trouver des solutions aux problèmes qui minent notre football. Tous ces hommes et femmes ont placé en ma modeste personne leur confiance en vue d’incarner et de conduire leur ambitieux projet, celui du renouveau et de la réforme du football togolais.

De quels moyens disposez-vous pour gagner les prochaines élections ?

Nous comptons d’abord sur nos capacités; ensuite sur le soutien des  nombreux  acteurs qui nous ont investis.

Vous savez, notre football est suffisamment riche de ses hommes, de ses femmes et autres potentialités. Notre football n’a plus besoin d’hommes providentiels, nantis ou supposés comme tels pour sa gestion. Il a tout simplement besoin de cadres compétents sur le plan managérial et imbus de l’intérêt général pour le gérer et faire de lui une référence dans la sous région et sur le continent.

C’est en ayant conscience de ces énormes potentialités  dont regorge notre football et en étant convaincu qu’il est possible de faire quelque chose pour  propulser notre sport roi vers le sommet que nous avons accepté de porter ce projet.

Pensez-vous que les conditions sont réunies pour des élections crédibles ?

Selon les dispositions pertinentes du code électoral standard de la FIFA, notamment dans son préambule, il est clairement prévu la mise en place d’une Commission Electorale Indépendante et d’une Commission de Recours qui garantissent des élections transparentes et démocratiques, et surtout pour éviter tout « conflit d’intérêts qui pourrait jeter du discrédit sur l’impartialité des élections ». Vous convenez avec moi que dans le cadre des élections de novembre 2014, il existe un gros risque de conflit d’intérêts si le processus est enclenché et conduit par le bureau sortant jusqu’à son terme.

En effet, l’examen des dispositions du code électoral voté par l’actuel bureau, -au mépris des textes de la FIFA-, pour régir les élections à venir révèle des violations graves des grands principes mêmes qui gouvernent le code électoral standard de la FIFA.

Par exemple, ce code prévoit que c’est le bureau actuel qui nomme les membres de la Commission Electorale Indépendante en lieu et place du Congrès. C’est encore ce bureau qui se substitue à la Commission de Recours pour trancher en dernier ressort les litiges  électoraux, faisant ainsi exercer par un organe exécutif des fonctions juridictionnelles, ce qui est strictement interdit par les textes de la FIFA. Sachant que le président sortant manifeste sa volonté de se porter candidat, le risque de conflit d’intérêts est réel.

Le football togolais a suffisamment souffert et est presque agonisant. Les élections qui s’annoncent constituent pour beaucoup une lueur d’espoir en vue de remettre notre football dans la bonne direction.

Avec le climat de suspicion qui enveloppe le bureau sortant et qui fait que nombre d’acteurs n’ont plus confiance en lui, si celui-ci persiste à vouloir conduire le processus électoral jusqu’à son terme, – et ce, sur la base d’un code électoral inique, en totale violation des grands principes qui gouvernent le code électoral standard de la FIFA et qui garantissent des élections libres, transparentes, et permettent d’éviter tout conflit d’intérêts qui pourrait jeter le discrédit sur l’impartialité des élections à venir – ce processus électoral déboucherait inévitablement sur des contestations interminables qui finiront par enterrer définitivement notre football.

C’est donc pour cela qu’en amont, dans l’intérêt de notre football, et en vue d’éviter la situation que nous avons décrite plus haut, plusieurs acteurs, y compris nous-mêmes avons déjà saisi la FIFA et lui avons demandé de prendre les devants pour mettre en place elle-même les organes devant conduire le processus électoral.

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Quelles sont vos ambitions pour le football togolais ?

C’est de faire en sorte que le football togolais puisse reprendre la place qui est la sienne au plan continental et mondial. Et cela passe par une réorganisation interne de toutes les structures, l’application stricte de nos propres Statuts et Règlements, pour opérer les  reformes  devenues indispensables en vue de rendre notre football plus compétitif, tout simplement moderne.

On vous connaît très proche du président sortant Gabriel Améyi, quels sont vos rapports avec lui aujourd’hui ?

C’est dans le football que j’ai connu M. Gabriel Améyi au moment où j’étais Président du Comité de Gestion de Gomido FC de Kpalimé en 2003. Depuis trois ans  que je me suis donc éloigné du bureau, nous ne nous voyons plus.

Un mot à l’endroit du public  sportif  togolais ! 

Nous demandons au public sportif togolais de garder espoir. Certes, notre football connaît aujourd’hui d’énormes difficultés. Cependant, les élections qui pointent à l’horizon  nous offrent des opportunités immenses pour le rebâtir avec des cadres compétents et soucieux de l’intérêt général. Nous sommes porteurs d’un projet innovant et ambitieux à même de permettre à notre football, dans un bref délai, de devenir compétitif, tout simplement moderne.

Comme nous l’avons déjà dit dans d’autres circonstances, faire renaître notre football de ses cendres ne sera pas tâche aisée. Mais, avec la mise en synergie des capacités et des compétences ainsi que le concours de tous et de chacun nous y parviendrons.


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