CAN 2015: Racisme ? Les Noirs de Tunisie payent le prix fort de l’élimination des Aigles

L'équipe de la rédaction d'Africa Top Sports




L’élimination de la Tunisie de la Coupe d’Afrique des Nations, CAN 2015, est très mal vécue à Tunis comme partout ailleurs dans le pays. Et ce sont les Noirs qui en payent le prix fort.

«Noirs, arabes, et basanés, nous sommes parqués comme des bêtes dans les camps de la forteresse européenne, à Lampedusa. Nous nous écrasons sur les mêmes barbelés dressés par l’Espagne à Melilla, dans une Afrique encore en partie occupée. Les ratonnades françaises ont frappé indifféremment Noirs et Arabes dans les banlieues parisiennes.

Et voici que des Africains du Nord s’en prennent à nous, juste parce que nous sommes nés au sud du Sahara. Je pensais qu’en Tunisie, nous serions à l’abri de telles vexations. Et voici que nous sommes aujourd’hui confrontés à la haine et à l’incompréhension, ici-même, sur cette terre africaine».

Ce témoignage d’un Noir vivant en Tunisie, relayé par plusieurs sites internet, en dit long sur les exactions commises sur la communauté noire dans ce pays. En effet, à en croire le site, la communauté sub-saharienne de la Tunisie a fait l’objet d’agressions dans la nuit du samedi au dimanche 1er février, après la défaite surprenante des Aigles de Carthage de la Tunisie face à la Guinée Equatoriale, pays organisateur de la CAN.

Face à la gravité de la situation, l’Association des Etudiants et Stagiaires Africains en Tunisie (Aesat) a appelé à la prudence: «En raison de cas de bagarres et d’agressions recensés suite au Match qui opposa la Tunisie et la Guinée Équatoriale et dans un souci de sécurité, nous demandons à tous les communautaires de rester chez eux dans la nuit du Samedi au Dimanche 1er Février».

Le journaliste Thameur Mekki a pour sa part dénoncé des « agressions » des noirs après le match à Borj Louzir, où réside une importante communauté estudiantine subsaharienne (Gabonais, Congolais, Sénégalais…). « Dès la sortie du café à Cité Santé, un groupe de plus de 10 tunisiens a gravement tabassé un jeune noir ». Mekki conclut ainsi son témoignage : «La facette la plus lâche, la plus idiote et la plus ignoble de notre société se manifeste».

Déjà samedi sur la pelouse de Bata, les Tunisiens ont donné un avant-goût de leur frustration après l’élimination. Les images d’après la défaite illustrent bien la frustration des joueurs et même de certains dirigeants des Aigles de Carthage. Ils ont protesté et crié au scandale après leur élimination de la compétition, suite au coup de grâce de Rajindraparsad Seechurn, l’arbitre du match.

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