Rallye Afrique: Conjuguer le futur à l’historique !



L’avenir du rallye africain est-il dans les rallyes historiques ou rallyes classiques ? La réponse serait oui à en juger par l’engouement des concurrents venu d’Europe mais aussi des autres continents hors d’Afrique pour ce genre de compétition.

Le Maroc Classic qui se déroule actuellement a attiré une cinquantaine d’équipages, à très grande majorité d’Européens. Avec des pièces d’exception comme des Mercedes ou de des Jaguar d’après-guerre, justifiant le slogan de l’épreuve : L’allure n’est pas qu’une question de vitesse. Même si l’équipe d’organisation dirigée par Cyril Neveu – ancien vainqueur du Dakar – fait également allusion à la formule de l’épreuve, une course de régularité avec des moyennes imposées.

L’autre épreuve marocaine, le Maroc Historique, organisée par les Corses José Yves Loubet, ancien Champion d’Europe des rallyes, et Jose Andreani est également très courue. Tout comme le Safari Classic au Kenya. Certes, Le South Africa Rally Classic, disputé en début d’année et remporté par le champion d’Afrique 2002 Johnny Gemmell, n’a pas certes du monde mais on retrouve tout de même sur la liste des engagés des équipages argentins, britanniques et suédois. Bref il ne manquerait plus qu’un Bandama Historique (Ca aurait plus de retombées que celui dans sa forme actuelle qui est une manche du championnat d’Afrique).

Mais qu’est ce qui attirent donc des gens sur ces épreuves rétros ? Jean André Collard, l’initiateur du Tour de Sénégal historique a répondu dans nos colonnes mêmes que : « Les rallyes historiques ont du succès car lorsqu’on est au volant de ces voitures d’époques on constate que le pilotage est un plaisir à l’état pur !! aussi bien avec une Peugeot 504 Berline de moins de 100cv, qu’avec une Porsche 3L de 280cv. Il y a aussi la nostalgie de l’époque et les pilotes de légende qui nous ont fait rêver…Un point important est aussi  une mécanique plus simple sans électronique ». No comment.

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Effectivement, les Subaru et Mitsubishi sont très chères à acquérir et à entretenir. Et les voitures  utilisées en rallye historique sont plus spectaculaire. De plus la standardisation entamée au début de l’ère WRC : limitation du kilométrage, suppression des épreuves nocturnes a trouvé des limites. La FIA a fini par s’apercevoir que cela a rendu les épreuves sans âmes. On ne peut alors qu’être encore plus nostalgique de nos rallyes purs et durs qui allient vitesse et gestion de course n’en retrouve dans un paysage « exotique » et avec un public très enthousiaste.

Alors, les rallyes africains contemporains n’ont-ils pas d’avenir ? Si, mais… Le Championnat d’Afrique et les Championnats nationaux pèchent par un manque cruel de communication. Les concurrents en rallyes historiques sont des passionnés souvent qualifiés de fortunés mais des passionnés avant tout. Curieusement, ils affirment n’avoir aucune idée sur l’ARC, alors qu’ils pourraient être intéressés à participer à quelques manches, leurs voitures répondent quasiment aux mêmes normes de sécurité que les voitures « actuels ».

Le rallye africain contemporain devrait prendre bonne graine du rallye historique. Le Maroc Classic tout comme le Maroc Historique ou le Safari Classic disposent chacun d’un site dédié, bien structuré et régulièrement mis à jour, sans oublier de mettre l’accent sur l’attrait touristique. Les organisateurs sont également très actifs sur les réseaux sociaux à travers des pages tout aussi structurées et régulièrement à jour. Alors qu’il est très difficile de trouver des informations sur le Rallye de Rwanda ou le Rallye de Zambie. Il n’est pas insensé de penser qu’il y a un lien de cause à effet entre la bonne qualité du site de l’APRC (Championnat Asie Pacifique) et l’implication des grandes marques avec des pilotes européen dans cette série.

Enfin, autre solution il serait peut-être plus judicieux de déléguer l’organisation du Championnat d’Afrique des Rallyes à un promoteur.


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