Sa carrière, Le Roy, les Eperviers, CAN 2017: Emmanuel Adebayor se dévoile

L'équipe de la rédaction d'Africa Top Sports




Cela faisait longtemps qu’Emmanuel Adebayor ne s’était pas plié à l’exercice d’une interview à coeur ouvert. Mercredi dernier, à la suite de sa rencontre avec Claude Le Roy nouveau sélectionneur du Togo, l’attaquant de Crystal Palace s’est confié à nos confrères de l’émission Talents d’Afrique sur Canal+Sport. Un entretien diffusé lundi. Morceaux choisis pour vous.

La rencontre avec Le Roy

« C’est ma première réunion avec lui. Cela s’est très bien passé. On a parlé de comment faire pour faire avancer le football togolais. Personnellement, cela a été toujours été mon souci. Jusque-là je n’ai pas réussi parce que peut-être je n’ai pas toujours été exemplaire mais aujourd’hui, j’ai un entraineur qui va m’aider à être exemplaire, un entraineur qui peut m’épauler à aider le Togo et je crois que c’est une bonne chose pour le pays. C’est bien d’avoir un bon entraineur. Maintenant, on va l’aider, il va nous aider, on va s’entraider pour faire avancer le Togo. C’est vrai qu’actuellement, c’est compliqué avec le manque de championnat. Il aura besoin des joueurs locaux, de championnat pour disputer des compétitions comme le CHAN. Il a besoin de trouver des talents dans le pays. Un Adebayor ou un Agassa ne se trouve pas du jour au lendemain. Ce n’est pas son premier club, ni sa première sélection. Je crois qu’il va apporter sa maturité et son vécu. Personnellement, j’espère qu’il va m’apporter beaucoup. Il a eu à travailler avec Roger Milla et des grands noms du football africain. me retrouver sur sa liste, c’est un plaisir ».

 


La qualification pour la CAN 2017

« C’est faisable. On a joué le Libéria à Lomé et cela a été difficile avant de les battre. Avec un entraineur bien organisé et si les joueurs sont sérieux avec une envie de gagner, ça donnera autre chose. Il faut aller à Monrovia avec juste dans la tête les 3 points. Si on y va sur la pointe des pieds, ça va être difficile. Je me rappelle qu’on s’est qualifié pour le Mondial 2006 au Congo, c’était difficile. On a gagné 3-2 à la fin. Si on met toutes les chances de notre côté avant d’aller au Libéria, je crois qu’on a 90% de chance de passer ».

Le renouveau du football togolais

« J’ai discuté avec le nouveau président de la fédération. C’est quelqu’un qui est motivé. Est ce que cela va durer ? Je ne sais pas. Mais il va avoir un entraineur dans son dos et il sera obligé de bien faire les choses. C’est bien pour les joueurs.? Au lieu que j’aille me prendre la tête avec les dirigeants, j’ai désormais un coach qui va le faire pour moi et j’en suis ravi. Cela va me permettre de me concentrer sur mon football au lieu d’aller en guerre avec la fédération ou le gouvernement ».

L’histoire d’amour avec les Eperviers

« J’ai grandi dans un quartier (Kodjoviakopé) où c’était difficile. Sur la frontière entre le Togo et le Ghana et c’était plein de bandits, de voyous, etc. Après je suis resté moi-même, j’ai toujours cru en mes qualités de footballeur. Aujourd’hui, je suis content d’être footballeur, d’être un exemple pour certains jeunes togolais. je suis quelqu’un qui a toujours joué pour mon pays. C’est vrai qu’à plusieurs reprises, j’ai dit que je reviendrais plus avec les Eperviers et pourtant je suis retourné parce que je pense que c’est l’amour que j’ai pour mon pays. C’est vrai que sur des coups de tête, j’ai déclaré que je reviendrais plus jouer pour le Togo à cause de nombreuses choses qui m’ont saoulé. Mais j’ai toujours mouillé le maillot par rapport aux supporters et par rapport aux chances que le Togo m’a données. Je me sens redevable aux Togolais. Dans ce sens où je dois jouer, marquer des buts, retrouver les fans, etc. Je pense que je suis l’un des meilleurs joueurs du Togo »

Sa personnalité

« A un moment donné, il faut savoir taper sur la table. Je n’ai pas besoin de passe-droit. J’ai tout construit dans ma vie tout seul. Je suis parti en Europe à Metz à 15 ans et je me suis débrouillé tout seul. Je n’ai jamais attendu un entraineur pour venir me donner un coup de main, car lui n’est pas sur le terrain. Il me donne des consignes pour jouer mais c’est à moi de faire le boulot sur le terrain. C’est vrai que je prends de l’âge et il y a des jeunes qui viendront prendre ma place. Il y a eu la sélection togolaise avant Adebayor, il y a la sélection togolaise avec Adebayor et il y aura le football au Togo après Adebayor. J’ai compris cela depuis très longtemps même avant d’entamer ma carrière. Si je peux être utile sur le terrain ou en en dehors, je serai disponible. Le Togo a connu beaucoup d’entraineurs. Depuis 2001 que j’ai commencé avec les Eperviers, on a connu beaucoup d’entraineurs. La plupart n’était pas de vrais entraineurs, ils n’avaient pas de palmarès et donc cela a été difficile pour eux. Je ne vous le cache pas. Cadrer un joueur comme Adebayor, ce n’est pas facile (sourire). Aujourd’hui, on a un entraineur qui a eu beaucoup de joueurs de ma trempe. Cela devrait être facile pour lui. Je suis content de ma carrière et j’espère qu’il y a beaucoup de jeunes qui suivent mon exemple mais pas mon caractère »


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