[exclu] Rio 2016: Interview de Théophile Locoh, chef de la délégation du Togo

L'équipe de la rédaction d'Africa Top Sports




Nous avons rencontré pour vous Théophile Locoh, 2è vice-président du CNO – Togo (Comité National Olympique du Togo) et chef de la délégation du pays à Rio 2016, quelques heures avant leur départ pour le Brésil. Il évoque les conditions de préparation des athlètes et des chances de Benjamin Boukpeti pour le CIO.

Dans quel état d’esprit se trouvent les athlètes à quelques jours du début des Jeux Olympiques Rio 2016 ?

Le Togo s’est bien préparé pour ces Jeux Olympiques. Nous sommes à la veille de la compétition. Contrairement aux années précédentes, il y a eu une meilleure préparation de nos athlètes qui ont pu aller à l’extérieur du pays pour se perfectionner. C’est le cas notamment de notre compatriote qui sera alignée en aviron (ndlr: elle était en Tunisie) et de celle qui disputera le sprint qui était en Italie. La jeune nageuse est restée à Lomé mais elle s’est beaucoup entrainée. Et ces derniers mois, elle a participé à plusieurs compétitions en Afrique et en Europe.

L’état d’esprit est bon. Aujourd’hui, on ne peut plus parler des capacités physiques car j’estime qu’ils ont eu la préparation adéquate. Donc c’est mentalement qu’on va les entretenir pour leur permettre de nous décrocher une médaille.

Combien d’athlètes représentent le Togo à ces Olympiades ?

5 athlètes vont représenter le Togo dans 3 disciplines. 2 en natation (Rebecca Kpossi et Emeric Kpegba), 2 en athlétisme (Prenam Pesse et Fabrice Dabla) et 1 en aviron (Claire Akossiwa Ayivon). On aurait pu avoir 7 à 8 mais certains n’ont pu obtenir cette invitation olympique, car très peu ont réalisé les minimas.

togoath

Les 5 athlètes du Togo à la cérémonie d’accueil au village olympique.

C’est la 10è participation du Togo à des jeux Olympiques. Quel est l’objectif cette année ?

On ne va pas se voir trop beau. On sait ce qu’on vaut. L’objectif c’est notamment que les athlètes puissent améliorer leurs performances individuelles. Après si l’un d’eux arrive à accrocher une médaille, on sera les plus heureux (rires).

Une seule médaille olympique dans l’histoire du Togo : celle de Boukpeti en 2008. Quelle est la cause des mauvaises performances des athlètes aux compétitions internationales ?

Il faut surement remonter très loin. Il y avait une époque où le Togo brillait en Afrique notamment car le sport faisait partie des priorités. Déjà à l’école, il y avait des ressources humaines pour le sport. A l’Université, on avait des athlètes et aussi des encadreurs performants. Aujourd’hui, c’est compliqué. Les causes résident dans l’encadrement, la préparation de nos athlètes, l’organisation. Ce sont des choses qui manquent. Nos athlètes doivent pouvoir aller dans des centres spécialisés pour se préparer et se perfectionner. On devrait copier chez nos pays africains frères comme l’Egypte, le Sénégal, la Côte d’Ivoire. Ils encadrent bien leurs athlètes dans les grands centres internationaux pour rivaliser avec les meilleurs mondiaux.

Boukpeti est en course pour une place à la Commission des athlètes du CIO. Quelles sont d’après vous ses chances ? Quel est l’apport du CNO Togo aux côtés de l’athlète dans cette quête ?

C’est un honneur pour le Togo d’avoir un de ses fils qui veut monter les échelons au sein du CIO. Il est jeune, il est africain, c’est un champion. L’apport du Comité du Togo est déjà de l’aider à venir à Rio et à continuer son lobbying en vue de se faire élire. Il a une bonne équipe autour de lui qui l’aide à valoriser sa candidature, etc. Ce ne sera pas facile. Il y a de grands noms mais nous croisons les doigts pour lui. Ce sera énorme s’il fini à la Commission des Athlètes du CIO. Ce sera surement comme quand il a obtenu la médaille de bronze aux Jeux de Pékin en 2008.


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