Deux Kenyans remportent le marathon international de Douala

L'équipe de la rédaction d'Africa Top Sports




La première édition du marathon City sport-Asics a vécu. Shadrack  Kipkogey en 2 heures 18 minutes 56 secondes chez les messieurs et Too Mercy Jelimo en 2 heures 50 minutes 18 secondes chez les dames sont les premiers vainqueurs de cette Organisée le 29 octobre 2017 à Douala. L’événement aura tenu en haleine la capitale économique pendant environ 5 heures d’horloge. Les organisateurs se réjouissent de la façon dont l’épreuve s’est déroulée. La fédération, partenaire technique de l’événement cette année, espère pour les prochaines éditions attirer un plus grand nombre d’athlètes étrangers. Reportage à Douala.   

Voici donc le grand jour ! Le décor de la première édition du marathon international City sport–Asics achève de se mettre en place depuis les premières heures de ce dimanche 29 octobre 2017. L’acte 1  se déroule dans le quatrième arrondissement de la ville de Douala tout près de l’espace qui abrite les travaux en cours de finition du deuxième pont sur le fleuve Wouri. Les milliers de coureurs qui prennent  le départ à 7 heures 22 minutes traversent le magnifique ouvrage sur sa partie ouverte à la circulation.  Escortés et guidés par les officiels et les forces de l’ordre les concurrents déferlent vers les  5 arrondissements continentaux que compte la capitale économique du Cameroun. Suivis aussi par les équipes des télévisions dont les cameramen sont principalement juchés sur des motos.

A des kilomètres de là, sur l’autre théâtre des événements, une autre course attend encore d’être lancée. C’est la « marche familiale », une épreuve de 3 kilomètres que 150 familles doivent parcourir avec comme point de départ et d’arrivée le siège de l’un des sponsors City sport, à Douala 1er. Les choses traînent de ce côté-ci. Il faut attendre le retour du groupe des organisateurs et officiels partis lancer le marathon sur le pont. Des plaintes fusent, l’un des participants déjà vêtue de sa tenue de sport nous confie son envie d’abandonner. Pour faire patienter athlètes et public un orchestre juché sur un podium de concert distille des notes musicales. Tout à côté, sur le boulevard où doit s’effectuer l’arrivée du marathon, l’équipe de la télévision privée Canal 2 International chargée de retransmettre l’événement en direct s’active.

Les drones qui servent à prendre les vues aériennes de la course constituent une attraction pour le public. L’on scrute avec curiosité les mouvements qu’il effectue lors des tests initiés par les opérateurs  qui les actionnent au-dessus des têtes. Après près d’une heure d’attente, les parents, leurs enfants et des officiels sont finalement mis en mouvement. L’on verra peu de temps après de nombreux athlètes déferler sur le boulevard, certains cherchant à se désaltérer en vain. L’image des cartons d’eau acheminés un peu plus tard sur le théâtre principal du marathon et celle de ces coureurs coincés dans la circulation illustrent la difficulté qu’ont éprouvé les organisateurs pour servir une épreuve irréprochable.

Irrésistibles Kenyans !

Les courses continuent dans les artères de la ville. Les relais se succèdent dans la marche des familles tandis qu’au loin, au niveau de la ligne d’arrivée, l’on annonce le premier de la course. Le Kenyan Shadrack Kipkogey, dossard numéro 1973, franchit la ligne d’arrivée à 9 heures 43 minutes. Après avoir soufflé,  récupéré, il parle. Le champion est-africain raconte qu’il a déjà couru  plusieurs marathons au Canada, en Chine en Inde et chez lui au Kenya. Il est venu à Douala pour gagner. « J’étais sûr de remporter cette course.  Je m’y suis préparé chaque jour », déclare-t-il en estimant « bonne » l’organisation du premier marathon City sport-Asics. Son suivant immédiat, le Camerounais Justelin Foimi a terminé sa course 8 minutes après lui.

Il croit qu’il aurait pu l’emporter s’il n’y avait eu  cette vilaine blessure contractée lors d’un semi-marathon organisé au Congo-Brazzaville. « Ma blessure s’est réveillée à partir du 25ème kilomètre. Je me suis souvent versé de l’eau sur la cuisse pour atténuer les douleurs que je ressentais. J’ai tenté sans succès d’accélérer vers la fin et retrouver la tête de la course ».  Le troisième de la course des messieurs, un autre Camerounais du nom  de Oumarou Mohammad, reconnaît la supériorité des Kenyans.  Cet ancien champion du  Cameroun de semi-marathon dit que pour battre les marathoniens Kenyans il faut beaucoup s’entraîner.

Suggestion à prendre en compte puisque sous les yeux d’un public ébahi et admiratif à la fois, une Kenyane va terminer en tête de la course des femmes. Too Mercy Jelimo achève son parcours en 2heures 50 minutes 18 secondes. Si le vice-président du comité d’organisation, Ange Sama, salue la présence jugée importante des Camerounais sur les podiums, il s’incline devant la puissance des Kenyans. « La victoire des kenyans n’est pas vraiment une surprise. Je pensais qu’ils feraient les deux podiums chez les garçons. J’ai été très agréablement surpris par nos athlètes qui ma foi au départ n’étaient pas contents que les Kenyans soient là. Je leur ai dit que s’ils voulaient aller vers l’avant  il fallait qu’ils améliorent ce défi qui est important. Il faudrait qu’ils s’attendent à ce qu’il y ait de plus en plus d’étrangers pour qu’il y ait une meilleure performance », prévient l’ancien président de la Fédération camerounaise d’athlétisme.

Too Mercy Jelimo, vainqueur du marathon chez les dames

« Une réussite à 85% »

Au moment de dresser le bilan des courses, il évoque « une belle fête » avec une marche des familles qui a réussi son pari.  Ses équipes et lui reçoivent les encouragements de l’actuel  président de la Fédération Emmanuel Motomby Mbome. « Nous félicitons les organisateurs parce qu’ils ont accepté le coup de main de la fédération. L’aspect technique a été supervisé par la direction technique nationale. Cette première édition a été une réussite à 85% », se réjouit-il en espérant que l’an prochain elle soit vraiment internationale  et que la « fédération entre en force » dans son organisation. Son souhait le plus ardent est celui de voir le marathon international de Douala s’affirmer davantage.

Il espère voir accourir des ressortissants des pays qui ont une grande tradition de  marathon. « Nous avons été témoins de ce que cela a été un événement de niveau international.  Des fois lorsque l’on parle d’événement avec cotation internationale, certains disent « non ». Dieu a voulu que les deux vainqueurs soient kényans et que ce soit un Congolais qui occupe la troisième place chez les dames.  L’année prochaine nous pourrons avoir des Américains, des Français et des ressortissants d’autres grands pays d’athlétisme comme l’Ethiopie. Tout ce qu’on peut faire c’est parler de cet événement ».

 

Les podiums du Marathon International City Sports-Asics de Douala

Messieurs

1- Shadrack  Kipkogey (Kenya) 2h18’56 »

2- Justelin Foimi (Cameroun) 2h26’14 »

3- Umarou Mohammad (Cameroun) 2h26’52 »

 

Dames

1- Too Mercy Jelimo (Kenya) 2h50’18 »

2- Nguelifack Stephanine (Cameroun) 3h00’09 »

3- Ossou Wakey Jodele (Congo Brazzaville) 3h02’39 »

Pierre Arnaud Ntchapda     

 


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