Tennis : Les petits pas du BGFI Noah Tour

L'équipe de la rédaction d'Africa Top Sports




Le public de la capitale économique du Cameroun fan de tennis ne boude pas son plaisir. Il savoure depuis 2016 les rencontres du « BGFI Noah tour », un tournoi  international seniors messieurs parrainé par la star franco-camerounaise de la petite balle jaune Yannick Noah. Pour la 2ème  édition, il est retourné en nombre au Tennis club de Douala. Là-bas, il a assisté au 2ème sacre du congolais Denis Indondo. Bien que leurs athlètes aient été écartés de la finale, les encadreurs du Cameroun, pays hôte, ne se sont pas montrés abattus. Ils pensent que leurs poulains ont beaucoup appris au contact de leurs adversaires. Les organisateurs quant à eux voient grand et ne pensent désormais plus qu’à se faire homologuer par la Fédération internationale de tennis. Reportage.    

 

Le Tennis club de Douala vibre littéralement ce 25 novembre 2017. L’infrastructure dédiée à la petite balle jaune accueille depuis la matinée des hordes de passionnés. Souvent en famille, ils assistent  à la finale du BGFI Noah Tour retransmise en direct par la télévision privée Canal 2 International. L’épilogue de ce tournoi international de tennis entamé le 18 novembre se déroule depuis le début de l’après-midi. Le public massé sous les tribunes dont l’une couverte pour la circonstance regarde s’affronter sous un soleil de plomb le Congolais (de Kinshasa) Denis Indondo et le Béninois Alexis Klegou. Les deux « gladiateurs » sortent le grand jeu. Le public et les connaisseurs se régalent. Au terme d’une partie qui dure près de 3 heures, l’athlète originaire de l’Afrique centrale l’emporte. Denis Indondo  bat son adversaire par 2 sets à zéro. Il ne s’en est débarrassé qu’au « tie break » (14-13).

Le vainqueur se dit soulagé après une débauche d’efforts et d’énergie qui ne sont pas restés sans conséquences.  « Ce n’était pas du tout facile. J’ai joué trois matches successifs durs je vous dis !  J’ai joué trois heures de quart de finale contre Ajavon et la demi-finale contre Mamata était dure. Tout comme la finale contre Alexis Klegou. Dieu merci je l’ai remportée. Du début à la fin je disais que je serre. C’est la 4ème fois que j’affronte Klegou. C’est un grand joueur que j’affronte. Cela demande plus la tête, plus le physique, tout ! J’ai tout donné pour gagner ce match. Enfin j’ai gagné. Vous voyez que jusqu’à 13-11 ce n’était pas facile ! », soupire le tennisman de RDC.  Il reste le seul vainqueur du BGFI Noah Tour. C’est lui qui détient le trophée de la première édition organisée en 2016. Il l’avait emporté devant le même adversaire que ce 25 novembre 2017.

 Une aubaine pour les tennismen camerounais

Le champion ne manque pas d’envoyer un message de gratitude. Il s’adresse à l’organisateur et  aux partenaires qui l’ont aidé à tenir le rendez-vous de cette année.  « Je dirais un grand merci à tous les sponsors de ce tournoi. Je manque même de mots pour les sponsors. Surtout à BGFI Bank. Je suis très content pour elle.  C’est la fierté d’Afrique. Je l’encourage. Je dis encore merci à tous les participants et à tous les joueurs. On peut dire que le Cameroun devient une destination pour le tennis. Avant on jouait surtout au Gabon. Maintenant on joue au Cameroun. Les tennismen doivent l’ajouter à leur agenda », suggère-t-il.  Il n’y a pas que lui qui salue l’idée de l’organisation Tara sports and events. L’initiative plaît aussi aux responsables de la fédération camerounaise de tennis, de moins en moins active.  Maurice Kemgang Feuze qui dirige la ligue de la région du Littoral (dont Douala est le siège) estime qu’une compétition de cette envergure est d’une aide précieuse pour les tennismen de son pays.

Une phase de match

Pour lui lorsque ses athlètes se frottent à des adversaires venus d’autres contrées de l’Afrique, ils sont toujours gagnants. Ces expériences, croit-il, leur permet de s’améliorer. « Les exemples de Klégou et Indondo nous montrent qu’il y a un travail à faire. Il est important que nous le sachions. Que nos entraîneurs,  nos joueurs se mettent au travail pour que ça puisse avancer. Et évidemment, un tournoi qui est programmé à l’année à une période précise donne un calendrier qui permet aux athlètes de se préparer  en conséquence. Nous avons encore du travail à faire. Ça nous le savons. Mais cette prise de conscience est importante pour l’avenir », déclare-t-il.

L’ancien champion de tennis camerounais Joseph Oyebog  va dans le même sens lui qui considère, parlant des Camerounais, que « s’il faut les comparer relativement aux  plus forts au niveau du monde, nous avons encore beaucoup de travail ». Pour lui, « il faut tenir compte de ce que nos meilleurs athlètes  en sont conscients et sont prêts à fournir des efforts. Les meilleurs Camerounais n’ont pas été écrasés. Ils ont perdu  sur de petites différences », précise le promoteur de la Oyebog tennis academy. C’est Yannick Noah le parrain de ce tournoi qui porte son nom qui va être content d’entendre les bonnes choses qui se disent sur le compte du tournoi  international simple messieurs.

Une épreuve en quête de reconnaissance internationale

En acceptant de soutenir l’épreuve, le champion d’origine camerounaise avait un objectif précis : la progression de ceux qui y prennent part. « C’est un tournoi important pour les jeunes qui veulent grandir et faire  carrière. Ça permet surtout aux joueurs locaux de se mesurer aux internationaux afin de progresser », a-t-il réitéré sur le site Internet du tournoi peu avant le début de l’édition 2017.

Une phase de match3

Le bébé balbutie encore mais ses géniteurs visent  déjà bien haut. En plus de vouloir l’imposer comme un rendez-vous incontournable en Afrique au sud du Sahara, ils veulent en faire un des tournois reconnus par la fédération internationale de tennis. Rien de moins. « C’est un tournoi international c’est vrai mais il faut que ce soit homologué ITF. Dans un premier temps, on vise l’homologation au titre de « future » qui va permettre aux jeunes joueurs locaux et internationaux qui viendront de pouvoir gagner  des points au classement ATP et dans un second temps il faudra que ce soit un tournoi « challenger ».  Je pense que l’Afrique a beaucoup de potentiel, il faut qu’on l’exploite. Nous avons pensé que c’est comme ça qu’on pouvait faire », explique la patronne de Tara sports Eliane Nana.

Cette ambitieuse dame le dit avec optimisme car  rendue confiante par la présence aux côtés de son équipe  de Yannick Noah entre autres soutiens. « On a la chance d’être accompagnés par tous nos sponsors tels que le principal BGFI Bank . On a Yannick comme ambassadeur et comme vous voyez il commence à mobiliser des gens qu’il a amenés d’aussi loin.  C’est parce qu’il croit dans ce projet-là et qu’il pense qu’il y a des choses à faire et nous allons continuer à apporter à chaque fois des innovations », promet-elle. Le rêve de voir le Cameroun devenir une place forte du tennis continental prend forme. En attendant qu’il devienne réalité…

Pierre Arnaud Ntchapda          

 


Articles récents