Patrice Neveu au Soudan ?

L'équipe de la rédaction d'Africa Top Sports




Sans contrat depuis son départ d’Haiti, Patrice Neveu devrait rebondir dans les prochaines semaines. Mais ce ne devrait pas être au Soudan où le technicien français a repoussé une offre. Dans cet entretien, il nous dit pourquoi.

D’après nos informations, le Soudan vous a approché. Qu’en est-il exactement ?
Effectivement, depuis une quinzaine de jours, je suis en contact avec les autorités soudanaises et en particulier le Président Shaddad pour une future collaboration. Le choix du futur sélectionneur s’est porté sur moi. J’y suis sensible et naturellement honoré par cette proposition.

Avez-vous accepté ?
Pour le moment, les conditions, en termes de contrat et de projet, ne sont pas celles que je souhaite pour mettre en œuvre un projet gagnant. Le terrain me manque, évidemment ! Mais mon expérience au poste de sélectionneur national m’incite à dire que si je m’engage, c’est pour réussir.

Où en êtes-vous de votre analyse de ce dossier ?
Dans le cas du Soudan, je considère qu’il faut intégrer le paramètre temps, durée pour gagner un tel challenge. D’abord, pour valoriser les structures en place. Ensuite, pour faire en sorte que les joueurs soudanais intègrent les mécanismes de développement et d’investissement que je souhaite mettre en place.

Estimez-vous que la proposition soudanaise puisse encore se rapprocher de vos attentes ?
Il était prévu que je voyage expressément, mais ce déplacement a été annulé. Après, en football on ne sait jamais !

Quel projet recherchez-vous pour rebondir ?
J’ai 18 ans d’expatriation. Pour accepter, je dois être convaincu que je vais réussir et que j’aurais les moyens de le faire. Dès le départ en m’engageant, je veux porter en moi cette certitude que je vais gagner le challenge proposé.

Avez-vous d’autres contacts ?
Oui mais permettez-moi de ne pas les évoquer encore. Ma vision, c’est que les volontés doivent être également partagées entre la Fédération, l’Etat et le sélectionneur. Pour l’heure, je suis dans l’échange.

Qu’est-ce qui définit le mieux la fonction de sélectionneur selon vous ?
Lorsqu’on s’engage sur un poste de sélectionneur, on est dans l’obligation d’atteindre les objectifs assignés. Le sélectionneur doit bien mesurer son engagement. Parce qu’inévitablement, il est le seul responsable des résultats à venir. C’est ce qui fait toute la beauté et l’adrénaline du poste à un tel niveau de responsabilité. L’équipe représente un peuple, un drapeau.

Pouvez-vous revenir sur vos expériences passées ?
Quand je me suis mis d’accord avec Haïti, les termes du contrat étaient précis. En signant, je connaissais les obligations et les objectifs assignés par la FHF. Je me suis engagé en conséquence, et les résultats sont arrivés très vite. En Guinée, c’était la même chose. Je savais qu’en m’investissant à 120%, je pourrais valider les souhaits de la Fédération et de l’Etat. En Mauritanie en revanche, le challenge était tout autre. Si j’avais échoué, j’aurais perdu la crédibilité accumulée précédemment. Mais en m’engageant sur la durée et en accord avec le Président Ould Yahya, je suis parvenu à atteindre les objectifs.

Qu’est-ce qui avait fait la différence ?
L’Etat mauritanien est venu soutenir sans retenue le projet fédéral. L’engouement populaire aidant, on a même dépassé nos objectifs en termes de tempo et de résultats.

La Mauritanie s’est justement qualifiée pour son deuxième CHAN d’affilée. Le pays est-il sur la bonne voie pour la qualification à la CAN 2019 ?
Le fait qu’ils soient qualifiés pour le CHAN me fait énormément plaisir. C’est une belle continuité par rapport à ce que l’on a débuté en 2012 avec le président de la FFRIM Ould Yahya et le gouvernement. Les Mourabitounes sont sur la bonne voie et ont fort bien débuté la campagne pour la CAN 2019 avec une victoire au Botswana. L’équipe a mûri, elle a bien gagné en expérience. L’effectif s’est étoffé, il est plus solide qu’à mon époque. Ils vont se qualifier pour 2019 je pense. En tout cas c’est mon souhait.

L’équipe s’appuie sur plus d’expatriés…
Les jeunes partis à l’étranger ont augmenté leur potentiel technique et tactique et leur capitale confiance s’en trouve amélioré. Ils sont conscients qu’ils peuvent rivaliser avec les meilleurs. Crois moi cet atout invisible psychologique j’en ai fait une priorité à mon arrivée il s’est logiquement développé. Je me souviens du jeune El Hacem, à l’époque un U17 que j’avais lancé dans le grand bain. Le voir évoluer actuellement en pro à Levante (Espagne) est un bel exemple de réussite.


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