Interview avec le président de ka fédération

L'équipe de la rédaction d'Africa Top Sports




Les compétitions de volleyball se déroulent en plein air au stade Robert Champroux de Marcory. Un véritable problème qui vient s’ajouter aux nombreuses difficultés de la Fédération ivoirienne de volleyball pilotée par Koné Sanga. Il s’est confié à l’IA.

Quelle est la situation du volleyball en Côte d`Ivoire après la sortie de crise ?

Actuellement, nous négocions le maintien. C`est-à-dire qu`après la crise, nous avons fini le championnat 2010-2011 et depuis février dernier, nous avons entamé la saison 2011-2012. Ce sont vraiment des activités minimales (activités prévues dans le programme d`activités Ndlr) que nous essayons de faire. Nous essayerons de progresser pour aller au terme de notre saison même si ce n`est pas facile au plan financier et au niveau du soutien de l’État qui est venu un peu tardivement. Mais il fallait commencer pour ne pas être victime de cette saison pluvieuse.

Êtes-vous satisfait de la saison qui tire à sa fin ?

Satisfaction oui, car aujourd`hui, nous avons fini les deux premières phases de notre championnat. Les demi-finales se sont jouées le 30 juin dernier. Je suis aussi satisfait parce qu`il y a beaucoup d`incertitudes et les deux titres sont âprement joués aussi bien en hommes et en dames. Les équipes se valent et il y a de l`indécision. En clair, nous ne savons pas qui sera champion de la saison 2012. Avec ça, je pense que c`est une bonne chose.

Hormis la première division, qu’en est-il des autres divisions ?

Nous avons un championnat qui comprend 10 équipes en hommes et dames. En début de saison dernière, nous avons initié une deuxième division et nous nous battons pour la maintenir. A côté de cela, il y a des compétitions de jeunes et le beach-volley. En terme de compétition, c`est ce que nous avons prévu et calqué sur ce que nous avons fait l`année dernière. C`est vraiment pénible au niveau de la deuxième division car ça coûte beaucoup d`argent. Nous nous battrons pour réaliser cela et inscrire ces activités de façon pérenne dans les activités fédérales.

Pour une première fois, cette année, les équipes ivoiriennes ont participé au championnat d`Afrique après plusieurs années de disette. Quelles sont les raisons de leurs échecs, notamment la SOA et le Stella à ces compétitions internationales?

Je vais peut-être vous étonner. Car je ne suis pas aussi négatif que ça sur le bilan. Au niveau des hommes, la dernière fois, où nous sommes arrivés à ce niveau, c`était en 2005 et les dames en 2004. Huit et sept ans après, nous renouons avec ce niveau là et il ne faut pas rêver. Nous jouons face à des équipes qui sont régulières. Au contraire, je suis heureux et satisfait parce que c`est par là que passera le salut du volleyball ivoirien. Il est vrai que nous n`avons pas eu des rangs honorables, de bons résultats, mais il est clair que lorsque nous partions, nous ne rêvions pas de jouer la finale. Il est également vrai qu`on aurait pu avoir de meilleurs résultats. Ce sont les questions financières, administratives et de planification etc.

Que préconisez-vous à cet effet pour l’amélioration des résultats des représentants ivoiriens ?

Il faut vraiment que le ministère de l`Economie et des Finances ou le gouvernement appuie la politique de développement du sport. Vous vous imaginez que des athlètes, des équipes qui s’entraînent depuis plus d`un mois et c`est à deux jours des compétitions africaines au Ghana que des équipes ont eu la certitude d`effectuer le voyage pour participer aux jeux de la Cedeao au Ghana. C`est cela la vérité et je pense qu`aujourd`hui les blocages ne sont pas imputables au ministère des Sports et Loisirs mais au gouvernement. Parce que nous savons que tous les documents administratifs avaient été signés. Mais là où le bât blesse, c`est l’indisponibilité des fonds, c’est ça le problème du Sport en Côte d’Ivoire. Ce sont dans ces conditions pénibles et incertaines que vous voulez que les athlètes fassent des miracles. L`incapacité, l`impossibilité de payer des frais de participation aux organisateurs dans les délais et des menaces d`expulsions permanentes sont des choses qui jouent beaucoup sur le mental des athlètes. Cela ne saurait expliquer notre défaite mais ce sont aussi des facteurs à prendre en compte. Nous devons relever le niveau de notre discipline, car c`est en livrant des rencontres avec des clubs de niveau élevé que nous pourrons compenser notre retard.

Avez-vous, à l’instar de la Fédération ivoirienne d’Athlétisme, répertorié des athlètes ivoiriens de hauts niveaux dans des pays occidentaux ?

Nous avons deux athlètes répertoriés dans notre fichier. L`un est au Benin et l`autre hors d`Afrique. Nous avons ces deux dans notre fichier, mais il faudrait que dans le futur, nous ayions un peu plus d`athlètes en dehors de notre championnat. Nous avons également participé à des rencontres et à des réunions où ces problèmes ont été débattus. Des questions d`origine sont sensibles. Aujourd`hui, nous n`avons pas repéré d`Ivoiriens ou de binationaux qui ont un bon niveau et qui sont susceptibles de rejoindre l`équipe nationale. Ce n`est pas une question de moyens. Pour détecter les gens, il y a deux choses. Soit c`est la fédération qui le fait soit c`est l`athlète lui-même qui se signale. Peut être qu`il y a des binationaux que nous ne connaissons pas. Nous souhaitons placer certains athlètes dans des championnats plus relevés que les nôtres. Nous sommes allés au Kenya où l’équipe championne et bien d’autres clubs sont adossés à des structures qui leur viennent en aide. Là-bas, les jeunes filles sont salariées et elles font des entraînements deux fois dans la semaine. C’est ça aussi la différence.

Pourtant le Kenya en terme de ressources économiques et de développement n`est pas mieux loti que la Côte d`Ivoire…

Au niveau du volleyball féminin, le Kenya et l`Algérie sont les deux premières nations africaines. Dans notre championnat, l`équipe qui se rapproche des schémas de grand club, c`est peut-être la SOA. Mais là encore, ils sont adossés au financement public. Nous pensons qu`il faut une politique d`incitation à la pratique de la discipline.

Que faut-il faire alors pour aller vers le professionnalisme?

Pour aller vers le professionnalisme, il y a la formation de base. Le premier élément est l`accès aux médias, principalement la télévision. Et la première action c’est la libéralisation de l`audiovisuel. Il y a dans les pays européens des ligues professionnelles de football où nous arrivons à suivre à partir de chez nous. En Côte d`Ivoire, si nous avons 3 à 4 chaînes de télé et radio, des images sont susceptibles de nous attirer des sponsors car la télé est le premier média fort. La professionnalisation ne se décrète pas, c`est un circuit économique et il ne faut pas rêver. La question qui se pose c’est de savoir comment le sport est financé dans ce pays. Pour moi, la professionnalisation dans l`environnement actuel n`est pas une priorité, ni une urgence. Il faut plutôt commencer par le bas.

Quel regard jetez-vous sur la réhabilitation du palais des Sports?

Pour ce qui est du Palais, il faut dire que je ne l`ai pas encore visité. Mais il semble qu`il ne dispose pas d`espace de volleyball. La Coupe nationale se jouera dans une ville de l`intérieur autre que Grand-Lahou certainement. Nous analysons présentement la question des infrastructures et il faut que les plus hautes autorités du pays songent à intégrer toutes les fédérations dans le Palais. Visiblement, il y a des fédérations qui n`ont pas été prises en compte et c`est dommage!
Réalisé par Annoncia Sehoué


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