Suède : le pays de Zlatan Ibrahimovic met en vente un stade à Stockholm

L'équipe de la rédaction d'Africa Top Sports




SolnaMardi, la Suède accueille au stade Friends Arena, le Portugal pour le match retour des barrages du Mondial 2014. Qui de Zlatan Ibrahimovic ou de Cristiano Ronaldo décrochera son billet pour Brésil 2014 ? Si la question taraude les esprits dans les deux pays, le public sportif suédois, lui, a plus de soucis à se faire. Après cette affiche fatidique, le stade Friends Arena changera de propriétaire.

Le temps presse

Le temps presse du côté de Solna, où se dresse cette enceinte ultramoderne de 50.000 places à toit rétractable. Zlatan Ibrahimovic, l’attaquant du PSG, y a déjà marqué 10 buts avec l’équipe nationale, dont un retourné spectaculaire contre l’Angleterre. Ceux qui ont financé sa construction ont bien envie de se retirer. On ne trouvera ni petite annonce ni prix officiel, mais cinq actionnaires de départ qui se verraient bien vendre des parts. Ils ont dépensé 3 milliards de couronnes (plus de 300 millions d’euros) pour la construction et s’arrêteraient bien là.

La Fédération suédoise de football (33,3% au départ) a réussi à céder en octobre 11,1% à un nouvel arrivant, l’assureur Folksam, pour un montant non dévoilé. Elle disait dans un communiqué n’avoir « aucune raison de garder à long terme la part initiale » d’un tiers. Le promoteur immobilier Fabege (22,8%), le groupe de BTP Peab (17,2%), la Ville de Solna (16,7%) et le gestionnaire public d’infrastructures ferroviaires Jernhusen (10,0%) pourraient sortir s’il leur parvenait une proposition intéressante. « Nous avons toujours dit qu’à long terme nous n’avions pas vocation à garder nos parts. Notre métier est de développer les gares ferroviaires et les infrastructures de fret« , a expliqué à l’AFP la porte-parole de Jernhusen, Cecilia Granath. « Gérer un stade n’est pas ce que nous sommes censés faire. À long terme nous travaillons pour en sortir« , a dit le conseiller municipal en charge du dossier pour la Ville de Solna, Pehr Granfalk.

La Friends Arena : un véritable éléphant blanc !

La Friends Arena a déçu tous ceux qui y avaient cru. Fruit d’un partenariat public-privé, ce a engendré un montage financier compliqué, où une entreprise qui exploite le stade verse un loyer élevé à une autre qui possède le terrain. Les deux sociétés ont des actionnaires en commun.

Mais après tout, on investit plus qu’on ne gagne. On roule à perte, pour tout dire.  Avec 19.000 spectateurs en moyenne, les quelques matches de l’équipe nationale de Suède et les concerts et autres spectacles ne suffisent pas à rentabiliser le stade. Mi-octobre, Fabege a révélé que sur les neuf premiers mois de l’année, le stade lui avait fait perdre 32 millions de couronnes (3,7 millions d’euros). La presse suédoise en a déduit que l’exploitant, Sweden Arena Management, allait connaître en 2013 une perte d’environ 23 millions d’euros. Dan Persson, journaliste spécialiste de l’économie du sport, a provoqué la polémique en publiant un blog dans lequel il estimait  que la Fédération de football était le principal perdant. Pour lui, elle se retrouve dans une « situation très difficile » où elle doit éponger des pertes sans tirer, contrairement aux autres actionnaires, de bénéfice de la promotion immobilière autour du stade (commerces, bureaux et logements).

De plus, Stockholm a inauguré, la même année que la Friends Arena, un stade de 30.000 places, la Tele2 Arena, qui concurrence la Friends Arena et s’avère plus rentable. Ses règlements obligent les clubs professionnels à laisser 51% de droits de vote minimum aux mains d’une association à but non lucratif. Ses supporteurs préfèrent des tarifs bas dans les tribunes.

D’après la presse, le joueur le mieux payé du championnat suédois serait le Sierra-Léonais Mohamed Bangura (Elfsborg), qui toucherait un peu plus de 300.000 couronnes (33.500 euros) par mois. Soit quarante fois moins que Zlatan Ibrahimovic au Paris SG.


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