Dossier- Les stars africaines sont-elles maîtres de leur image ?

L'équipe de la rédaction d'Africa Top Sports




« On mange l’homosexualité dans toutes les sauces aujourd’hui, ce tintamarre devient insupportable ». C’est ainsi que réagissait un lecteur d’Africa Top Sports suite à un article récemment publié et qui s’intitulait : Homosexualité dans le sport: Eto’o, Drogba, Toure, Adebayor…un silence suspect! Un autre lecteur de s’interroger: « Pourquoi doivent-ils (les footballeurs africains, ndlr) se prononcer sur ce sujet? » avant de conclure qu’ « il y a mieux à faire en Afrique ». Des interrogations qui relancent le débat sur la position des stars africaines sur ce sujet brûlant de l’actualité internationale, tout comme l’antisémitisme et le racisme.

Eto’o, Drogba, Toure, Adebayor…plus que de simples joueurs

eto'oEn s’intéressant à ce sujet sensible qu’est l’homosexualité, l’objectif poursuivi par Africa Top Sports n’était pas de savoir si les stars africaines étaient pour ou contre. Loin s’en faut ! D’abord, toute la problématique se situe au niveau de la place qu’occupent les sportifs africains. Il y a quelques mois, nous publions un article sur l’influence des stars africaines dans leurs pays respectifs. Le constat est clair : ils tiennent souvent la dragée haute même à leur chef d’état. Qu’on ne se voile pas la face, Eto’o, Drogba, Adébayor, Touré, Essien… ne seront jamais vus dans leurs pays comme de simples sportifs. Ce sont des ambassadeurs, des modèles auxquels une grande partie de la jeunesse du continent s’identifie de plus en plus.

Ils ont pleinement conscience de la place qu’ils occupent ainsi que le rôle qu’ils sont censés jouer au sein de la société africaine. Des efforts sont constamment faits pour soigner leur image à travers une bonne communication. Ils ne prennent pas la parole n’importe comment, ne disent pas n’importe quoi, etc.

Racisme, antisémitisme, homophobie : des sujets qui appellent à réagir

On a souvent entendu ces footballeurs dénoncer des comportements racistes dont ils sont victimes eux-mêmes tout comme d’autres joueurs de couleur. Imaginons un instant Eto’o, Drogba, Touré, Adebayor, Essien et autres ténors du football garder le silence alors qu’un africain viendrait à être victime de comportements racistes. Très facile d’imaginer la réaction du continent ! Alors pourquoi devraient-ils se taire lorsqu’il s’agit de l’antisémitisme ou de l’homophobie ?

On peut rappeler au passage que l’antisémitisme représente une attitude d’hostilité à l’égard des sémites, c’est-à-dire des Juifs et des Arabes. Mais très rapidement, le mot antisémitisme va désigner le racisme particulier à l’égard des Juifs qui s’est développé dès l’Antiquité. Lilian Thuram par exemple n’a pas eu froid aux yeux quand il fallait donner son avis sur la quenelle de Nicolas Anelka, considérée comme un geste antisémite. Le Français a condamné ce comportement, car, pour lui, « on ne doit pas rire de tout ».
L’homophobie, un autre sujet brûlant qui s’est invité dans le débat sportif. L’homosexualité est-elle une bonne pratique ? La réponse varie selon les zones géographiques, lesadebe
traditions, et les croyances. La question ne devrait pas être posée en ces termes. L’homosexualité a excité, existe encore et existera toujours. Les principes de tolérance voudraient que chacun puisse décider de sa sexualité tant qu’il n’empiète pas sur la vie privée d’autrui. Ce n’est pas le cas aujourd’hui, où l’homosexualité est un délit dans de nombreux pays, et considérée dans d’autres comme une maladie. À considérer que l’homosexualité soit une pratique condamnable, l’homophobie, au nom de laquelle certains se croient autorisés à ôter même la vie à d’autres, est-elle pour autant moins blâmable ? Le sujet, au même titre que n’importe quel thème de société, concerne nos sportifs, dont on aimerait bien encore une fois connaître leur avis sur la question.

La gestion de l’image

A l’image de Zinédine Zidane, David Beckham ou Ronaldo, les stars africaines doivent faire très attention à leurs sorties médiatiques. Les agences de communications gèrent leurs apparitions afin de permettre à leurs « clients » de ne pas écorcher leurs images de marque. Au-delà des salaires et des primes, les sportifs s’enrichissent de plus en plus grâce aux contrats de sponsoring et de publicité. Sont-ils donc réellement maîtres de leurs images ? Ibrahimovic vient de tourner une publicité pour un million d’euros pour Volvo. Malgré sa grande gueule, il a une image qui plaît, car son talent, il ne le doit à personne. Même si Drogba, Eto’o et Ade n’ont rien à envier au géant suédois, leurs revenus publicitaires seraient moins importants s’ils étaient considérés comme des bad boys.

DrogbaOn sait déjà ce qu’ils pensent du racisme. Et l’antisémitisme ? Et l’homophobie ? Cautionner ces phénomènes dans le sport, c’est comme entrer avec une allumette dans une pièce remplie de poudre à canon. Car, comme le disait si bien Albert Einstein, « le monde est menacé de destruction non pas à cause de ceux qui font le mal, mais du fait de ceux qui regardent faire le mal et qui ne font rien ».

 


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