Mondial 2014: Jour J -100, stades en retard, grogne sociale, gros plan sur la lente organisation

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La date butoir pour la construction des stades était fixée au 31 décembre 2013. Deux mois plus tard, le Brésil n’a pas encore terminé. A moins de 100 jours du Mondial-2014, où en est le géant sud-américain dans sa préparation débutée il y a sept ans? 

Stade BrésilAujourd’hui c’est mardi 4 mars 2014. Mathématiquement, seulement 100 jours nous séparent du début de la Coupe du monde le 12 juin prochain. Mais il y a encore beaucoup de travail à faire au niveau des stades et des infrastructures, dans les 12 villes qui accueilleront des matches.

Stades toujours pas prêts

Alors que les équipes nationales entament la dernière phase des préparatifs, incluant des matches cette semaine, le gouvernement brésilien s’affaire à ce que le pays soit prêt pour le tournoi en juin. Le Brésil avait promis que les 12 stades seraient finis en 2013, mais seulement six l’ont été. Deux de ceux qui restent pourraient n’être finalisés qu’à un mois ou moins de l’événement, dont celui de Sao Paulo, où se déroulera le premier match du tournoi, entre le Brésil et le Croatie.

Pour équiper un stade, il faut au moins trois mois. La Fifa souhaitait qu’il soit prêt à la mi-avril mais la semaine dernière, le secrétaire général Jérôme Valcke a dit qu’il ne le serait pas avant le 15 mai. Conséquence : l’instance dirigeante du football mondial et les organisateurs du Mondial sont dans l’obligation de mettre en place des structures temporaires pour les commanditaires et la presse, avant la fin des travaux. Et pourtant le Brésil a eu besoin de sept bonnes années pour se préparer !

Autres infrastructures encore en chantier

Les travaux de finition des infrastructures autour de la presque totalité des stades restent un autre défi à relever. Un peu partout, des trottoirs doivent être faits, des voies d’accès pavées et divers poteaux installés. Les aéroports ont encore des améliorations à concrétiser, et plusieurs projets urbains pourraient n’être complétés qu’après le Mondial.

A cela s’ajoute une autre inquiétude pour Joseph Blatter et son équipe : la Fifa fan fest, les festivals pour les amateurs, où les partisans sans billets peuvent regarder des matches sur des écrans géants, dans des endroits publics. La ville de Recife, dans le Nord-Est, a récemment annoncé qu’elle ne va pas consacrer de fonds public à un tel déploiement, et qu’on essayait de trouver des partenaires du privé pour le concrétiser.

La grogne sociale : une bombe à retardement

Selon un récent sondage réalisé au Brésil, 52% seulement des  Brésiliens seraient favorables à l’événement,  alors qu’ils étaient 79% en novembre. Lors du lancement manifestations-bresil__n1wogpvendredi dernier du Carnaval de Rio 2014, des manifestations « anti-mondial » ont éclaté. Des contestations qui remontent à la Coupe des confédérations organisée par le Brésil en juin 2013.

Il y a une semaine, le 22 février précisément, près d’un million de manifestants étaient descendus dans les rues de à Sao Paulo criant « Police terroriste ! » sur des agents déployés pour mettre fin au désordre qui gagnait la ville. Bombes lacrymogènes et assourdissantes ont été utilisées pour calmer les manifestants.

Cette grogne sociale est provoquée par les investissements faramineux dans l’organisation de la Coupe du monde, alors que le peuple réclame des hôpitaux, des moyens de transports et des écoles.

Le patron de la Fifa, qui était entretemps à couteau tiré avec les autorités brésiliennes, la présidente Dilma Rousseff notamment, reste cependant confiant quant aux capacités du Brésil à être prêt avant le jour J. « Je dirais au peuple brésilien, maintenant, mobilisez-vous pour le football, vivez ce grand événement de football, vivez le football« , a lancé Blatter. De quoi éteindre les braises des favelas qui, si on n’y prend pas garde, risquent d’embrasser toute la compétition ?


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