La Russie, qui a gagné sa place sur le terrain et qui est logée dans le groupe H avec la Belgique, l’Algérie et la Corée du Sud, pourrait-elle en être exclue si le conflit en Crimée se transformait en guerre? Cette interrogation tire sa légitimité du fait de l’implication du pays de Vladimir Poutine dans la crise ukrainienne. Un regard dans le passé nous permet de dire que c’est possible.
Face au durcissement du conflit ukrainien ces derniers jours, l’eurodéputé Daniel Cohn-Bendit a menacé Vladimir Poutine le 4 mars dernier que la France boycotte la Coupe du monde organisée sur le sol russe en 2018. « Il y a une chose qui peut toucher profondément Poutine: dire que les Européens et tous ceux qu’on pourra entraîner n’iront pas à la Coupe du monde dans quatre ans s’il n’arrête pas« , a ainsi tonné l’écologiste. On peut s’interroger concrètement sur la Coupe du monde qui arrive à partir du 12 juin au Brésil. Et pour cause.
L’Euro 1992 : un fâcheux précédent
À la suite des guerres survenues à cette période sur le territoire de la Yougoslavie, le pays avait été exclu peu de temps avant le début de l’euro 1992 par le Conseil de sécurité des Nations Unies. Il avait alors été remplacé par le Danemark, deuxième de son groupe de qualification… qui remporta cet Euro à la surprise générale.
Dans la foulée, les équipes yougoslaves de sports collectifs n’avaient pas été autorisées à participer aux JO d’été de Barcelone. On se rappelle encore l’imbroglio autour de Monica Seles, elle aussi impliquée dans cet embargo sportif à l’époque, qui dispute alors le tournoi de Roland-Garros sous la bannière yougoslave. Pour éviter les protestations, elle finira par choisir le drapeau américain, du lieu de sa résidence principale.
Le boycott des JO
Plusieurs pays occidentaux ont boycotté la cérémonie d’ouverture des jeux Paralympiques de Sotchi 2014. Ceci, pour dénoncer l’invasion russe en Crimée. Et ce n’est pas la première fois que la Russie connaît un affront diplomatico-sportif. En 1980, une cinquantaine de pays -dont les Etats-Unis- avaient ainsi boycotté les épreuves à la suite de l’invasion de l’Afghanistan par l’URSS en 1979 en pleine guerre froide.
Quatre ans plus tard, les Soviétiques se vengeront des Américains en boycottant à leur tour -ainsi que 14 autres pays issus du bloc soviétique- les JO d’été, organisés à Los Angeles en 1984.
Pour revenir à l’histoire de la Coupe du monde de football, on se demande si la Russie ne risque pas sa place dans le groupe H au profit d’un autre pays. A priori cette hypothèse reste fantasque et peu réalisable car beaucoup trop éloignée dans le temps (1992-2014, les temps ont bien changé en 34 ans).