[Exclu] Tennis: Kevin Anderson, « Je veux inspirer les Africains »

L'équipe de la rédaction d'Africa Top Sports




Vainqueur de Stanislas Wawrinka au terme d’une bataille de près de 3h (6-7, 7-5, 7-6), Kevin Anderson représentera l’Afrique en quarts de finale du Masters 1000 de Paris-Bercy, face à Tomas Berdych. Fier de ce nouveau succès face à l’un des meilleurs joueurs au monde, le Sud-Africain est conscient de l’exemple de réussite qu’il représente aux yeux de tout un continent. 

Kevin, quel est ton sentiment après avoir remporté une telle bataille, en frôlant l’élimination ?  

C’était vraiment très difficile. A la fin, c’est allé très vite. Je suis mené 5-4 et 30-0 et quelques instants plus tard, je me retrouve avec des balles de matches. Lors du tie-break, j’ai vraiment essayé de ne pas m’affoler et de jouer point après point. C’était très important de faire un mini-break à 4-3, et derrière, j’ai très bien servi, ce qui est la clé d’un tie-break. Il y a ensuite eu ce contre-pied au filet, et j’ai gagné, je suis vraiment heureux d’être passé aujourd’hui.

Il y a quelques jours, tu soulignais l’importance de tirer des enseignements de tes défaites. Le succès d’aujourd’hui est donc capital pour la confiance…

Evidemment. J’essaie d’être très concentré sur la bataille que je dois livrer sur le court et ne pas reproduire les erreurs du passer. Je sais que j’ai le jeu pour battre ces gars-là, mais cela ne suffit pas, il faut se battre jusqu’au bout. Le match d’aujourd’hui le montre. C’est très « cliché » à dire en tennis, mais ce n’est jamais fini tant que le dernier point n’est pas joué, et c’est vrai. J’ai perdu de grosses batailles sur le terrain, tout ne m’a pas toujours réussi mais cette fois, je suis du bon côté et ça fait du bien !

Tu bats à nouveau un membre du top 10, quelle importance attaches-tu à ce genre de victoires ?

C’est très important pour moi de battre un joueur de classe mondiale. J’en suis très fier, car c’est pour cela que l’on s’entraîne au quotidien. Maintenant, je suis en quarts de finale pour la première fois à Paris, c’est vraiment super. Je vais profiter de cette victoire, et me reconcentrer pour mon prochain match.

Pour la 3ème fois de l’année, après Indian Wells et Toronto, tu élimines Stanislas Wawrinka en huitièmes de finale d’un Masters 1000, c’est très significatif…

Oui, d’autant que Stan a réalisé une très belle saison, notamment en début d’année, où il a pratiqué un tennis incroyable. En remportant l’Open d’Australie, il a changé de dimension, ce qui implique forcément plus d’attente de la part des gens, ce n’est pas toujours facile à gérer. Mais chaque rencontre face à Stan est un combat, il frappe très bien dans la balle, c’est une grosse lutte du fond du court. C’est dur de tenir les points, il bouge bien et vous fait courir, toujours en recherchant le point gagnant. Aujourd’hui, c’est bien d’avoir pu se battre jusqu’au bout et surtout m’appuyer sur mon service, car c’était très serré et ça aurait aussi pu tourner en sa faveur.

Es-tu satisfait de ton niveau de jeu actuel ? 

Oui, et ça me fait du bien d’être en quarts de finale d’un Masters 1000 pour mon dernier tournoi de l’année. J’ai eu une belle saison, j’ai fait de belles choses mais je sais que je peux apporter des améliorations dans beaucoup de compartiments de mon jeu, recherche constamment la progression, c’est dans ma nature. Mais je me sens bien dans mon tennis, surtout sur ce court central de Bercy que j’adore.

kevanderson (Copier)

La prochaine étape sera Tomas Berdych, que tu n’as jamais battu en onze matchs !

Ca sera très dur, je l’ai joué de nombreuses fois, sans jamais pouvoir prendre le meilleur sur lui. Il est incroyablement régulier, ce n’est jamais facile d’être face à lui. Ce sera un match différent, il faudra être prêt. Je ne dois pas dégager trop d’émotions sur le court, je dois jouer mon jeu et croire en mes chances, en améliorant peut-être certaines choses mais surtout en ayant confiance en ce que je peux faire.

« Que les Africains croient en leurs rêves »

Tu flirtes avec le Top 15 depuis un an. L’intégrer fait-il partie de tes objectifs ?

Oui, le but est déjà de terminer l’année dans les 16 premiers mondiaux pour être dans les meilleures têtes de série à l’Open d’Australie. Mais dans l’immédiat, je pense surtout à aller loin ici à Bercy. Ensuite, je penserai à ma progression, au Top 10, à continuera à monter. Mais il faudra que je pense à tous les détails à améliorer dans mon jeu pour toujours voir plus loin.

En tant que seul représentant africain au plus haut niveau, te sens-tu investi d’une mission vis-à-vis des fans et des observateurs africains, qui attendent beaucoup de toi ? 

Oui, mais je ne mets pas de pression à cause de ça. Je veux juste que ceux qui me voient jouer en Afrique et en Afrique du Sud constatent que c’est possible d’arriver à ce niveau. Il y a beaucoup de juniors en Afrique, il faut qu’ils soient conscients qu’en travaillant et en croyant en ses rêves, on peut arriver à faire de belles choses, je crois que j’en suis le bon exemple, et j’espère être une source d’inspiration pour les Africains.

Y a-t-il selon toi un potentiel intéressant en Afrique ?  

Evidemment. Tout fonctionne par cycles. Le tennis africain n’est pas au mieux aujourd’hui, mais j’espère qu’ l’avenir, il y aura de plus en plus de joueurs et si je peux en inspirer certains, je serai très fier.

Propos recueillis par Maël Seror, correspondant à Paris


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