Côte d’Ivoire: Africa Sports, le mal est profond!

L'équipe de la rédaction d'Africa Top Sports




Après un relatif regain de forme en milieu de saison, les Aiglons de l’Africa Sports d’Abidjan font grise mine en championnat. Le deuxième club ivoirien après l’Asec a du mal à redresser sa trajectoire alors que pointe la fin de l’exercice 2015-2016. Le mal semble même plus profond qu’il ne le paraît. Africa Top Sports a enquêté.

L’éclatante victoire (3-0) face à la JCAT aura été du trompe-l’œil en fin de compte. A peine ont-ils retrouvé le sourire sous les ordres du coach Rigo Gervais  que les Aiglons se sont bercés d’illusions dimanche. Le Stade d’Abidjan (7e) est passé par là. Une défaite (0-1) en forme de recul qui remet au goût du jour l’instabilité d’une formation vert et rouge plus que jamais grabataire, cette saison. Très rapidement,  le débat est enclenché dans le milieu de la presse sportive: et si le technicien appelé  en pompier,  dès la 21e journée, était rattrapé par la réalité du terrain?

« Il ne faut pas en vouloir à Rigo Gervais (finaliste de la Coupe CAF avec le Séwé) qui est un entraîneur chevronné. Il a trouvé un effectif sur place qu’il est en train de façonner. Hier, contre le Stade, il n’avait pas d’attaquant digne de ce nom sur la feuille de match. On a appris que Blagnon Goué (le buteur du club) est parti en Tanzanie, que Dogba Ange Pacôme est sous sanction disciplinaire, certains attaquants sont suspendus« , explique Adolphe Angoua, ancien journaliste au Magazine « Aiglons ». Des contingences pour lesquelles, soutient-il,  « le coach a fait entrer Ouréga Vital, un milieu défensif et défenseur central, à la pointe de l’attaque, en lieu et place de Béhi Ange Landry. C’est dire combien de fois Rigo avait des soucis.

Rigo Gervais, la solution ?

Autrement dit, plus que la problématique du coaching, c’est « l’Africa qui est à terre depuis un moment et malgré quelques tentatives de redressement plus ou moins heureuses« , ainsi que le fait remarquer l’autre confrère, Litié Boagnon, de Soir infos. « Un boulon manque à cette équipe. Une soupape de sécurité semble avoir sauté. Je pense à Blé Zadi Malick, le gardien de but qui a constitué 50% des forces de l’équipe depuis la saison dernière jusqu’à son départ pour la Lybie. A côté de ça, la défense n’a pas été suffisamment renforcée, il n’ y pas de doublures sur les extrémités de sorte que les joueurs dans les couloirs n’arrivent pas à aligner deux bons matches de suite. Une équipe qui prend un but à chaque match inquiète forcément quant à sa défense. »

Et Patrick Guitey (Sport-ivoire) de  renchérir: « Difficile de redresser un groupe en peu de temps. Au foot, on peut réaliser des coups d’éclats en peu de temps, mais sur la durée ce n’est pas aisé. Surtout avec des joueurs en panne de constance et quelque peu indisciplinés. Le mal de l’Africa est venu de l’instabilité de son staff technique. » Rigo Gervais est, en effet,  le troisième entraîneur en poste après Saraka Norbert et Diaby Almamy.  Un jeu de chaise musicale qui  n’est point étranger à cette courbe sinueuse que décrit le comportement du club quinquagénaire.

Au bilan, le constat est implacable. A quatre journées de la fin du championnat, l’Africa, déjà écarté de la Coupe nationale,  est logé dans le ventre mou du classement (8e) à six points du 3e (AS Denguélé). Le club peut-il encore rêver d’Afrique? Pour sûr, « il sera difficile de redresser la barre« , désespère Patrick Guitey. Fernand Dédeh, blogueur et journaliste indépendant, explique: « Au regard des conditions d’entraînement et de la valse sur le banc, au regard de l’équation propre de chaque joueur de l’Africa Sports et même du groupe, au regard des moyens financiers de l’équipe dirigeante, Rigo Gervais ne pourra sûrement pas faire de miracle« . Pourtant, l’intéressé ne se démonte guère assurant que « ce n’est pas grave. On garde espoir même si l’effectif du club est limité pour l’objectif final. »
Qu’à cela ne tienne, les observateurs s’accordent à dire que l’Africa Sports a besoin de se réinventer. « Elle a, certes, besoin d’argent mais surtout d’une nouvelle gestion. Que dire d’une autre vision. L’Africa Sports doit cesser d’être une équipe gérée à la petite semaine Elle doit devenir un club, avec des managers d’entreprises et des joueurs qui deviennent des employés« , exige Fernand Dédeh.
Contribution d’EMGEY MARTIAL, à Abidjan


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