CAN 2017 / Eléphants: Ces gros chantiers qui attendent Dussuyer

L'équipe de la rédaction d'Africa Top Sports




La Côte d’Ivoire est passée de justesse à côté de cette malédiction qui a frappé les récents vainqueurs de la CAN comme l’Egypte et le Nigéria. Le samedi 03 septembre dernier, le tenant du titre s’est contenté d’un nul heureux face à la Sierra-Léonais pour s’inviter à la biennale du football continental au Gabon (2017).

Passé les frayeurs, il faudra aller tenir son rang à la phase finale en janvier et février prochains. Une autre paire de manches pour une sélection en quête du doublé, et désormais sous les ordres de Michel Dussuyer. Le technicien français, rappelons-le, a réussi sa première mission. Mais, a-t-il vraiment convaincu? Sur le sujet, les voix sont discordantes vu d’Abidjan. Didier Otokoré, champion d’Afrique 1992, lui donnerait volontiers le quitus pour avoir déniché Jonathan Kodjia (Aston Villa), le buteur providentiel de l’ultime rencontre des éliminatoires. Il accorde, par ailleurs, à l’ancien coach du Sily national le bénéfice d’une génération en construction. Comme pour dire, à l’instar de V. Soum (journaliste) « qu’il ne faut pas tirer trop sur la corde car, il y a assez de jeunes au sein de cette sélection. Ils ont une bonne marge de progression« .

« Il ne faut pas bouder cette qualification. Imaginez que le contraire se produisît! Au cours de ce match, les Eléphants étaient assis entre deux chaises: attaquer ou défendre. Un match piège, à mon avis avec ce point d’avance. L’honneur a été préservé« , se réjouit, pour sa part, Tchétché Aimé, ex-international. Qui met, très rapidement un petit bémol à son commentaire: « Cependant, interpelle-t-il, il reste du boulot à accomplir. En milieu de terrain notamment« .

Le milieu et Yaya Touré en questions

Le consultant de RTI1 déplore, en substance, l’absence toujours alarmante de pourvoyeur de balles, le genre de joueur « qui donne du rythme et les dernières passes« . En écho à Fernand Dedeh, journaliste indépendant, qui renchérit: « La prestation des Eléphants face à la Sierra-Leone a été en deçà des attentes. Tout le contraire des promesses et de l’esprit du jeu lors de l’opposition contre le Gabon (2-1). L’équipe est apparue lourde, les joueurs courts physiquement, un manque d’homogénéité. » Si cela peut s’expliquer par la reprise encore récente des différents championnats européens (démarrage diesel pour la plupart des joueurs) il semble évident, à en croire V. Soum, que le gros de son travail doit donc être axé sur l’entre-jeu. « Car, s’il est vrai que des joueurs comme Kessié ou encore N’Guessan sont en nette progression dans leur rôle défensif, il faut en revanche regretter l’absence d’un véritable meneur de la trempe de Yaya Touré. Si cela est fait tout devrait marcher à la CAN« , préconise le confrère du quotidien sportif  Supersport. Du coup, se pose clairement la place du capitaine absent depuis les deux matches amicaux contre la Tanzanie et la Guinée équatoriale.  Michel Dussuyer peut-il faire revenir Yaya dans le vestiaire orange? Peut-il vraiment valoriser cette équipe? En tout état de cause, le sélectionneur a annoncé, en conférence de presse d’avant-match, un « rendez-vous décisif avec le Citizen » pour son avenir immédiat en équipe de Côte d’Ivoire.

Des renforts en attaque?

L’attaque où Jonathan Kodjia a pris de bons points ne devrait guère  échapper à ce besoin de renforcement. Le patron technique des Eléphants s’est voulu , aussi, clair à ce sujet: « Nous sommes qualifiés. Mais rien n’est exclu. On verra« .  Autrement dit, la porte reste ouverte à de grosses pointures, recalées dernièrement, comme Doumbia Seydou et Wilfried Bony, ou encore à l’expérimenté Arouna Koné, même si Tchétché Aimé privilégie, personnellement, la piste du futur. Didier Otokoré soutient, en effet, la présence de ces buteurs au talent reconnu pour donner de la profondeur à la galerie offensive des Eléphants. « Kodjia a des qualités, mais il a beaucoup a prouvé, rappelle l’ancien Auxerrois. Il faut compter avec tous les atouts offensifs« .

Rigueur et discipline

Il est clair que le ciel désormais dégagé, l’entraîneur national a le temps de voir venir: d’ici le mois d’octobre, plusieurs sélectionnés auront véritablement soit retrouvé leur rythme de croisière soit des matches dans les jambes, espère Fernand Dedeh.  Pour autant, Dussuyer dont la griffe, de l’avis des experts, tarde à s’imprimer à la team orange, devra faire mieux que coucher des noms sur le papier.  C’est ainsi qu’on appréciera alors les réelles dispositions de l’entraîneur français. Enfin, de lui, on attend plus de « rigueur pour discipliner ses joueurs et les fondre dans un moule ».   Toute chose qui devrait se vérifier, déjà, aux prochaines éliminatoires du Mondial 2018 dans une croustillante poule C où figurent le Maroc, le Gabon et le Mali, premier adversaire des Eléphants ( le 08 octobre 2016, à Bouaké).

EMGEY MARTIAL à Abidjan


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