[exclu] Bernadette Anong, coach adjoint du Cameroun: « Nous avons faim de cette finale »

L'équipe de la rédaction d'Africa Top Sports




Qualifié pour la finale de sa CAN 2016, le Cameroun savoure. Mais le pays ne veut que le trophée. Le message est bien passé auprès des acteurs. Notre correspondante à Yaoundé a rencontré Bernadette Anong, sélectionneur adjoint des Lionnes indomptables.

Le Cameroun, en finale de la CAN dames une deuxième fois consécutive, c’était évident ou pas ?

Arriver en finale, c’est le vœu de toute équipe participant à une telle compétition. Jouer  la finale contre le Nigeria était quelque chose de probable pour nous au regard de l’évolution des équipes lors des dernières compétitions. Le Nigeria a toujours été un adversaire très difficile dans la mesure où c’est un pays qui a participé à toutes les compétitions continentales et moniales. C’est un pays où le football féminin est très développé. C’est un pays qui est présent à ces compétitions dans toutes les catégories. C’est la preuve que la relève se fait facilement dans ce pays comparativement aux autres.

Et cette nuit de qualification, comment l’avez-vous passée ?

Ce n’était pas la fête mais la joie parce que nous sommes en finale, parce que nous jouerons deux finales successivement. C’était super  et calme. J’ai apprécié le calme qui voulait dire que les joueuses sont réellement conscientes du fait que ce que nous avons décidé de chercher à cette CAN est le trophée. Après le repas le soir, chacune est allée dans sa chambre. Certaines se sont endormies très tôt. Mais moi, directement après le match, j’avais commencé à cogiter sur l’équation nigériane. Nous voulons trouver la formule qui nous propulsera au sacre. Nuit calme parce que la pression de disputer la finale est retombée. Mais, ouverte au démarrage d’une nouvelle pression qui est celle du dernier match.

Des appréhensions quant à cette rencontre ?

Je sais que ce sera un morceau difficile à croquer mais pas indémontable. Jouer contre le Nigeria en finale cette année, ce sont des enjeux différents. Je n’ai jamais joué contre le Nigeria comme joueuse mais cette génération de joueuse a éliminé le Nigeria sur ce même stade. La dernière fois nous nous sommes rencontrés aux Jeux africains, nous avons pris le dessus. Nous avons faim de cette finale, de ce trophée. Nous devons réellement aller toutes armes, tout corps, tout esprit pour pouvoir  soulever ce trophée.

1-1

En 2004, le Cameroun tombe devant le Nigeria en finale, vous êtes capitaine des Lionnes. En 2014, vous faite partie du staff et  les Lionnes tombent une fois encore. Dans l’équipe du Nigeria, vous avez d’anciennes coéquipières, Perpetua Nkwocha. Quelle évocation ces dates vous font-elles ?

2004, j’étais capitaine quand nous avons rencontré le Nigeria. Après la belle prestation lors de la phase de groupe, nous avons disputé une finale malheureuse. Nous étions fières d’arriver en finale mais, la rencontre s’est soldée par un score de 5 buts à 0. C’était malheureux et douloureux. Et il y a deux ans, c’était toujours douloureux pour moi parce que perdre, c’était comme retourner un couteau dans la plaie. Nous nous étions qualifiées pour la coupe du monde. Tout le staff était content mais moi, je n’avais pas pu manger ce soir-là. Les jours suivants étaient tristes jusqu’au moment où je me rende compte qu’il fallait remercier Dieu pour tout. La finale du samedi 3 décembre était vraiment différente.

Finalement, une équipe du Nigeria que vous connaissez bien ?

Dans le staff du Nigeria, j’ai joué contre le sélectionneur Florence Omagbemi au niveau international lors des compétitions comme la CAN ou les jeux africains. Quand je suis arrivé au Nigeria, elle jouait déjà aux Etats-Unis. Perpetua Nkwocha a été ma coéquipière à Pelican Stars.

Ngozi Ebiere, était plus jeune en championnat. Il y en a que j’ai introduit comme les deux latérales droit (Ugo Njoku) et gauche ce sont des enfants que j’ai encouragé dans le football. C’est un bon staff, de bonnes joueuses, des filles expérimentées. Elles ont beaucoup à apporter. Pour moi, c’est un bon exemple. Avec le temps, elles imposeront leurs marques.

Interview réalisée par notre correspondante, Angèle Bepede


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