Joseph Antoine Bell « Seule une volonté extra-sportive pourrait guérir le sport africain de ses maux »

Journaliste à Africa Top Sports Premier portail sportif Africain http://www.africatopsports.com




L’édition de la Coupe d’Afrique des nations de football que vient d’accueillir le Gabon n’y aura pas échappé. Le problème des primes s’est posé au sein de certaines sélections  avant et pendant  le tournoi. Zimbabwéens, Congolais et Camerounais sont ceux qui ont le plus revendiqué. Leurs mouvements d’humeur montrent que les fédérations africaines ne sont pas sorties de l’auberge des approximations organisationnelles. L’ancien gardien de but des Lions indomptables du Cameroun Joseph Antoine Bell, en véritable syndicaliste du foot, se bat depuis des décennies pour le respect des engagements pris envers les sportifs. Avec lui, nous essayons de comprendre le phénomène des primes qui continuent à être obtenues aux forceps. L’expérience personnelle de celui qui fut sacré meilleur gardien africain du siècle passé, est aussi au menu de ce long entretien.

 

Pourquoi y a –t-il récurrence d’incidents en rapport avec les primes dans les sélections africaines à la veille ou même pendant des grandes échéances continentales ou d’envergure mondiale ?

La récurrence de ces incidents devrait conduire à regarder plus en profondeur. Sans regarder en profondeur, on devrait déduire que c’est donc notre nature. Et en regardant en profondeur on arrive à la même conclusion : c’est-à-dire que cela n’arrive que parce que c’est comme ça que nous sommes. Vous êtes en train de parler de pays où les salariés qu’ils soient fonctionnaires ou du privé ont des retards de salaires comme si leurs salaires n’avaient pas été prévus. Vous êtes en train de parler d’individus, s’agissant de ceux qui dirigent, qui ne payent pas leur personnel, qui ne payent pas leurs dettes, qui sont en retard sur beaucoup de choses, dont les mariages ne commencent pas à l’heure, dont aucune cérémonie ne se tient à l’heure prévue. Et vous-même, vous posez votre question en disant : « pourquoi lors des grandes échéances continentales ou de niveau mondial ? ». Parce que vous-mêmes, vous estimez que par votre propre question qu’on peut le faire au niveau national, mais qu’on devrait faire autrement au niveau international. Ce qui se passe au Cameroun se passe au Nigeria, au Togo, au Ghana. En réalité, je pense que vous-mêmes, vous êtes de même nature que ceux qui fautent. Parce que votre question s’adressant au niveau continental, au niveau mondial ! Ou du moins trahit le fait que vous savez que dans tous ces pays-là, les joueurs au quotidien ne sont pas payés.  Leurs primes ne sont pas payées. Mais ce  que vous regrettez c’est qu’on amène sur un plan international ce qu’on fait au quotidien.  En définitive, il n’est pas étonnant que nos sélections subissent ce genre de traitement  lorsqu’on sait que plusieurs de nos compagnies aériennes africaines  voient leurs avions saisis à l’étranger parce qu’il y a des impayés. Comme s’il n’y avait pas eu de budget prévisionnel, qu’on ne savait pas ce qu’on aurait à payer et qu’on ne s’astreint pas à le payer. Finalement vous voyez qu’il n’y a pas de surprise à ce que le football subisse le sort du reste. Le football est simplement, à  la différence du reste, une activité éminemment populaire, qui a l’attention de tous et qui a une couverture médiatique que les autres domaines n’ont pas.

 

Le Cameroun, votre pays, est connu pour être un grand habitué de ce type de faits divers. Qu’est-ce qui explique la répétition de ce scénario dans ce pays ?

Par la nature.  Si vous  n’avez pas envie de changer, vous resterez comme ça ! Si les gens n’ont pas honte ? Autrefois quand j’étais gamin, dans la cour d’école, j’ai vu des gestes qui m’ont marqué. Les enfants se prêtaient de l’argent. Et souvent,ceux qui n’avaient pas remboursé, on se retrouvait avec le débiteur qui prenait à la ceinture son créancier et qui lui disait : « tu me paies aujourd’hui » ou « tu me paies maintenant ». Ils étaient là comme deux chiens qui avaient fait l’amour. Il l’accrochait et ne le lâchait plus. Si le fait de vous faire harponner comme ça en public ne vous fait pas honte vous recommencerez toujours ce genre d’indélicatesse et vous serez toujours soumis à ce genre de traitement. Je n’ose pas le qualifier de traitement honteux. La logique aurait voulu que les dirigeants au nom de leurs pays anticipent la honte, le regard méprisant que les autres vont jeter sur eux. Malheureusement, nous nous habituons plutôt au regard condescendant des autres et qui finissent par définir que c’est ça l’Afrique. Quelque part certains d’entre nous le revendiquent même. Pour eux, l’Afrique c’est ça. L’Afrique c’est le retard, la non observance des engagements pris. L’Afrique c’est qu’on ne respecte pas sa parole.  Voilà pourquoi on répète ce genre de choses. Mais si vous êtes capables de vous sentir honteux et de vouloir éviter la honte et si vous êtes capable de montrer votre intelligence notamment votre capacité managériale, alors vous anticipez et vous faites correctement les choses. Vous vous arrangez à ce que jamais on n’entende que quelqu’un qui travaille pour vous se plaint qu’il n’ pas été payé. Vous vous arrangez à ce que les gens qui travaillent pour vous soient payés en temps et en heure. Et à ce moment-là évidemment quand vous  êtes en charge de la chose publique vous faites la même chose. Vous savez le patriotisme que nous aimons chanter n’est pas une chanson. C’est simplement l’estime de soi. Personne ne peut être patriote s’il  n’a pas l’estime de soi au Cameroun. Et c’est l’estime de vous-même que vous transposez sur la nation.

 

Quel impact peut avoir ce type de situations sur la performance d’une équipe qui va à ou qui prend part à une compétition ?

Le problème avec nous c’est que j’ai l’impression qu’on a beaucoup de monde, beaucoup de dirigeants qui n’ont pas compris que précisément vous avez un jugement dans l’absolu et  vous avez un jugement relatif. C’est-à-dire que, s’agissant de compétition, malheureusement, pour ceux qui jugent dans l’absolu, il y aura toujours un vainqueur.  Et donc il y a toujours un camp qui chante. Même si les deux ont eu des comportements négatifs !  Donc il y aura un négatif qui va gagner et qui va chanter ! Qui va dire : « je gagne dans le désordre ou je gagne sans payer les primes ». Alors qu’ils étaient  simplement tous les deux de mauvais dirigeants, il y a un de mauvais qui a gagné. Maintenant, ce qui vous choque le plus c’est que malheureusement, plus on va monter dans le niveau international, plus on a des chances de rencontrer des adversaires qui ne nous ressemblent plus. Et là, la différence est marquante. Voilà pourquoi nous avons les championnats que nous avons. On tourne entre nous, entre mal dirigés, puis un jour au niveau africain, on rencontre des cousins africains qui sont aussi mal dirigés que nous, puis un jour, on va à la Coupe du Monde. Et là malheureusement, ça ne passe plus. Parce que nos enfants arrivent là-bas et sont confrontés à des adversaires éminemment mieux dirigés, mieux organisés qu’eux et que l’inorganisation de leurs parents ne permet plus de tenir la compétition.  Et là, c’est toute l’Afrique qui se retrouve honteuse. Mais, dans le malheur de l’Afrique c’est ainsi que le monde est organisé. Quand vous partirez d’une Coupe du Monde, vous retomberez à une Coupe d’Afrique. Et là tout le monde se croit guéri alors qu’on a abaissé simplement le niveau d’exigences. Parce que quand vous avez rencontré les Pays-bas, la Croatie ou même le Mexique seulement, quand vous reviendrez en Afrique, vous rencontrerez le Sierra-Leone  ou le Cap-Vert ou le Malawi. Du coup vous avez du temps pour vous dire guéri avant de repartir au niveau international qui va vous sanctionner une nouvelle fois.

 

Vous iriez jusqu’à dire qu’il faut questionner ou revoir l’organisation de la gestion ?

Il est difficile de guérir le sport tout seul. Sauf à avoir une volonté extra-sportive qui voudrait  guérir le sport. Et à ce moment-là cette volonté extra-sportive n’arrivera à guérir le sport qu’en prenant une loupe qui permet de choisir des individus parce que malgré tout, dans cette inorganisation généralisée ou alors dans toute cette carence généralisée, on s’en sortira, mais on s’en sortira grâce à des individus, mais des individus pris pour leurs équations personnelles différentes qui permettent de se distinguer de ce que tout le monde fait. Mais nous voulons faire de l’extraordinaire avec de l’ordinaire. Ce n’est pas possible. Pour pouvoir s’en sortir, il faudrait avoir des gens qui ne ressemblent pas aux autres et qui pourront entraîner d’autres. Ca s’appelle simplement du leadership. Parce que personne n’est condamné à vie. Donc ceux qui font mal savent reconnaître ce qui est bien. Ça veut donc dire qu’en changeant de leadership dans ces endroits, vous pourrez arriver à changer l’ensemble parce qu’il y a quelqu’un qui a une vision différente, qui ne s’accommode pas, qui ne dit pas « ce n’est pas grave » ou « nous ne sommes pas les seuls » ou « nous ne sommes pas les premiers ». Ceux qui s’en sortent sont ceux qui à un moment donné  ont eu la chance de bénéficier d’un leadership différent  qui fait que dans un milieu où tout le monde fait mal, on a fait différemment et on a fait bien.

 

L’on sait que des membres des Fédérations détournent souvent l’argent réservé aux sportifs. Malheureusement ils ne peuvent pas toujours être poursuivis par les Etats à cause de la Fifa qui interdit l’ingérence dans les affaires internes de ses associations membres. Peut-on penser que la Fifa favorise quelque part les forfaits des malhonnêtes qui contribuent à déstabiliser ou pourrir la vie des sélections à des moments cruciaux ?

Je pense que votre analyse est superficielle. Parce que, dans les Etats Africains, comment voulez-vous que les membres du gouvernement qui eux détournent l’argent destiné à la santé, à l’éducation, aux forêts, aux mines, ne se sentent pas sympathisants de ceux qui détournent l’argent du football. En réalité il n’y a pas une réelle volonté de les poursuivre, d’assainir…

 

On a vu ça au Nigeria…

Ça a été mal fait ! Mal fait ! Justement il faut enlever la dictature. Nous sommes dans un monde de règles. Vous savez, pendant que nous voulons évoquer  la protection de la Fifa n’est-ce pas la Fifa elle-même qui a été démantelée par la justice ?  Et elle a fait quoi ? Elle a suspendu qui ? Si les Africains ne peuvent pas en prendre de la graine, tant pis pour eux ! C’est une justice. Je n’ai pas entendu la Fifa menacer même un secrétaire de club américain alors que la justice américaine a perquisitionné, arrêté de plus hauts dirigeants, de hauts dirigeants de la Fifa elle-même. L’Amérique continue à jouer au foot. Il n’y a pas un seul joueur. Et je ne parle pas de club. A plus forte raison de la sélection.

 

N’est-ce pas du « deux-poids- deux mesures » ?

Non ! Nous ne savons pas nous y prendre. Les Etats-Unis avant d’agir ont-ils annoncé avant qu’ils allaient agir ? Non ! Ils ont mené des procédures juridiques et judiciaires légales pour aller jusqu’au bout. Mais ils n’ont pas annoncé qu’ils allaient remplacer Blatter. C’est ce que font les Etats Africains. Eux ils disent : « on enlève monsieur tel, on met monsieur tel autre ». La justice américaine n’a pas fait ça. Elle a poursuivi des gens pour des crimes reconnus comme tels par les lois ! Il n’est interdit à aucun Etat de poursuivre. Monsieur Mohammed Iya (ancien président de la Fédération camerounaise de football incarcéré depuis juin 2013) est en prison au Cameroun. Monsieur Vincent Onana (autre ancien président de la Fédération camerounaise de football) l’avait été.

 

Mohammed Iya n’est pas en prison pour sa gestion de la Fédération camerounaise de football, mais de la société d’Etat qu’il dirigeait…

Oui mais je sais qu’on lui a reproché des dossiers qui ont conduit à sa condamnation. L’Etat du Cameroun donne de l’argent au foot. Donc rien n’empêche que l’on soit auditionné pour cela et que des gens soient sanctionnés. Quand les Camerounais parlent de l’impunité ce n’est pas dans le foot, c’est général. Il n’y a pas  de raison que des gens soient plus punis au foot qu’ailleurs. Avec ce qui s’est passé à la Fifa, on peut comprendre que la Fifa avait effectivement des velléités de protéger des nids de corruption qui concernaient des individus eux-mêmes tapis à la Fifa. Je ne veux pas dire qu’à la Fifa c’est blanc comme neige. Je veux dire que dans aucun pays civilisé personne ne pense qu’un seul individu puisse être au-dessus de la loi. Il n’y a pas d’association au-dessus de la loi. En Afrique, personne ne pouvait penser que Blatter est tombé comme il est tombé. Mais il est tombé par les lois et règlements ! On a bien la possibilité au Cameroun comme ailleurs de faire tomber les gens par des lois et règlements. Or le Cameroun est un mauvais exemple ne le prenez pas ! Parce qu’au Cameroun, vous le savez très bien, il y a une décision juridique qui annule des élections qui ont été  validées comme par hasard par un tenant de la politique, par le ministre des sports qui a oublié toutes les formules juridiques et qui a cru que par un simple  communiqué il pouvait se substituer à la justice. Vous ne pouvez donc pas attendre de ce genre de personne que ce soit elle qui vous régularise ce que vous trouvez choquant et que lui ne trouve pas choquant du tout.

 

Vous persistez dans l’idée que le Nigeria s’y est mal pris il y a quelques années…

Souvenez-vous de 2010 avec la France : on a dit à l’Assemblée nationale française que la Fédération changerait et elle a changé et personne n’a été suspendu. Le football a changé  et le voilà qui est redevenu derrière vice-champion d’Europe. Il faut une volonté extra-sportive j’allais dire nationaliste. C’est-à-dire au bénéfice de la nation et que ce ne soit pas au bénéfice d’un individu.

 

Revenons aux problèmes de primes. Avez-vous connu à titre personnel des situations de détournements ?

Je sais qu’on ne me connaît pas toujours très bien. Je sais dire les choses, mais en sachant dire les choses, je dis simplement les choses dans les règles. Je ne suis pas auditeur. Je ne peux donc pas dénoncer les détournements. J’ai connu deux situations personnelles qui à mon sens dans la logique s’appellent détournements. Je me rappelle une fois, il y a vraiment très longtemps, j’avais une prime à percevoir je ne sais plus à l’occasion de quoi et quand j’ai appelé –à l’époque c’est monsieur Simon Njikam qui dirigeait la Fédération camerounaise de football- j’étais un peu en retard. Quand je suis venu la chercher, on l’a cherché comme un chien qui est dans une concession. Donc on ne sait plus où il est. A l’époque je leur avais fait remarquer que « messieurs si mon argent prévu n’est pas là c’est ça qu’on appelle détournement parce que ça veut dire que cet argent est allé ailleurs. Donc si ma prime n’est pas en place quand je viens la chercher. Ce n’est pas parce que je ne l’ai pas prise le jour où les autres touchaient. Quand je viens, elle doit être là. » Cette situation s’est répétée une autre fois après la qualification à la Coupe du Monde contre le Zimbabwe en 1993. Comme souvent on traîne à donner l’argent, je suis reparti dans mon club professionnel en France en me disant que je prendrai la prochaine fois que je reviendrai. Quand je suis revenu personne à la Fédération ne savait où étaient mes primes, au ministère des sports non plus. J’ai dû écrire au ministre mais ce ministre ne s’en était pas ému du tout. Son directeur des sports non plus. Personne ne s’en émouvait et il a fallu que j’aille trouver le comptable qui lui-même faisait semblant de ne plus savoir où était  mon argent pour lui dire que « mais monsieur est-ce que vous vous rendez bien compte qu’il s’agit de détournement. Puisque vous pour que mon argent sorte il faut que quelqu’un signe. Quand vous commencez à dire : « ah mais quelqu’un a pris » Qui a pris ? Qui a signé ? » Il s’agissait effectivement d’un vrai détournement. Seulement j’ai compris une chose de manière empirique. Tous ces gens-là étaient des gens qui détournaient de l’argent. En fait c’est un self-service. On savait qui avait pris mon argent. On savait en le lui donnant qu’il ne le donnerait pas. Parce qu’il ne pouvait pas attendre 6 mois avec mon argent dans la poche, mais on le lui a donné quand même parce que soi-même on prend ailleurs ! Et le moment venu on ne veut pas le dénoncer parce qu’on est entre coquins. J’ai fini par démasquer celui qui avait pris mon argent.

 

Y a –t-il eu des sanctions ?

Aucune. J’ai dû le poursuivre individuellement alors que je leur avais dit : « tant que mon argent n’est pas entre mes mains et pas déchargé le ministère des sports et la Fédération ont encore toute la responsabilité ». Mais ça ne leur faisait pas peur parce que chacun savait pouvoir bénéficier de la couverture de l’autre.

 

Personnellement vous vous êtes battus à plusieurs reprises pour que les primes de vos coéquipiers. Vous avez souvent payé très cher  votre solidarité. Aujourd ’hui les problèmes de primes persistent. Avez-vous le sentiment de vous être investi, sacrifié pour rien ?

Ce n’est pas comme ça que je prends la chose. Mais précisément, cela prouve que ce combat valait la peine d’être mené si ça persiste. Cela veut dire que ce n’étaient pas des erreurs passagères. Quand on rectifie vite ça veut dire que ceux qui sont en charge s’en seraient aperçus ou qu’ils ont l’esprit ouvert. Et qu’il n’y a pas besoin de mort d’homme pour que les choses changent. Or lorsque ça persiste, ça veut dire que vous avez à faire à un vrai problème qui mérite qu’on se batte et qui requiert de l’engagement et de la détermination et qui justifie donc tous les sacrifices. Parce que, comme vous dites, 25-30 ans plus tard. Il faut savoir être un pion du changement. Donc vous faites ça vous ne prétendez pas que grâce à vous tout  sera réglé. Mais avec vous ça commence à être réglé. C’est comme cela qu’on arrive à faire les choses.  Si personne ne commence jamais parce qu’on se dit : « on n’y arrivera pas alors effectivement on n’y arrivera pas ! Mais si vous commencez, vous êtes sûrs que d’autres ont vu, que d’autres auront de qui tenir et que le combat sera poursuivi. Aujourd’hui, en réalité, je dois dire c’est vrai qu’au vu de l’ancienneté de mon combat, on se serait attendu que ces problèmes-là on n’en parle plus du tout, mais il se trouve que moi qui ai commencé je ne peux pas dire que ça a été vain parce que quelque chose a changé. Parce qu’aujourd’hui au Cameroun il arrive qu’on offre des primes à des perdants alors qu’autrefois on ne les donnait même pas aux gagnants. Même si le drame c’est que les coquins transforment toujours tout en leur faveur. Cette revendication finit par servir leurs intérêts. C’est-à-dire qu’en payant des primes à des perdants, c’est parce qu’on se sert au passage. Mais moi je focalise sur la catégorie que je défendais et que je défends : les joueurs. Si les joueurs peuvent avoir de quoi être contents et heureux alors s’il y a des coquins derrière qui se servent, ce n’est pas aux joueurs de surveiller cela. C’est à d’autres niveaux qu’on doit surveiller cela.

 

Propos recueillis par

Pierre Arnaud Ntchapda


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