[exclu] Sebastien Migne : « la séparation avec Claude Le Roy a été difficile »

L'équipe de la rédaction d'Africa Top Sports




Après avoir officialisé son départ du Togo, Sébastien Migne a signé, lundi dernier, un contrat de 2 ans avec le Congo. Il a pour mission de qualifier les Diables rouges pour la CAN 2019 au Cameroun notamment.

Après sa signature, l’ancien adjoint à Claude Le Roy nous a accordé une interview exclusive téléphonique depuis Brazzaville. Lecture.

Pourquoi avoir choisi le Congo à un moment où votre collaboration avec Claude Le Roy au Togo était toujours en cours?

On ne choisit par le moment. C’est une question d’opportunités. Il s’avère que cela se présente après la CAN où on avait donné beaucoup avec Claude et tout le staff. Je ne me sentais pas d’attendre que le train repasse une deuxième fois. Je trouvais que c’était le bon moment. Cela faisait 9 ans que j’étais en collaboration avec Claude. Pour trouver un nouveau souffle et une nouvelle motivation, je trouvais que c’était bien.

Comment Le Roy a t-il pris votre décision?

Cela n’a pas été facile. Comme j’ai dit, après 9 ans de collaboration, on était devenu comme un vieux couple et donc les séparations dans ce cas là sont toujours difficiles. J’ai essayé de lui présenter mes arguments. Il n’était pas forcément décidé à les entendre. Il aurait aimé que je respecte mon engagement et que je finisse avec lui. Mais je ne me sentais plus la force d’attendre et la peur que cette opportunité ne se représente pas.

Au Togo, la fédération se sent trompée car vous avez démenti dans un premier temps tout contact avec le Congo. Que leur répondez-vous ?

Je suis tout autant déçu que la FTF se sente trompée. J’aurais préféré que cela se passe dans de meilleures conditions. J’ai tout donné pour le Togo sans jamais tricher. Après quand il y a des possibilités de contrat comme ça, c’est toujours difficile de faire comprendre qu’il y a une opportunité professionnelle et d’avancement dans la carrière. Et que tous les parties soient d’accord et le comprennent. Au départ, je savais le Congo intéressé par ma venue mais il y avait tellement de candidats… En réalité, je ne l’étais pas présenté mais il s’est trouvé qu’une personne avec qui j’étais proche a présenté ma candidature et elle a retenu leur attention donc au moment où on a parlé, il n’y avait rien de tout ça de mon côté. Mais après quand j’ai su réellement qu’il y avait un intérêt de la part du Congo, évidemment que je me sentais intéressé.

Que gardez-vous de votre passage chez les Eperviers ?

Je n’en garde que de bonnes choses. Tout d’abord, la rencontre d’un peuple et des gens attachants. Des joueurs qui valent le détour et qui se sont qualifiés pour une CAN, c’était ma troisième compétition africaine. Forcément une belle aventure. La rencontre d’Emmanuel Adebayor, souvent décrié mais un athlète hors pair avec qui on a ensemble pris le parti de faire un formidable défi pour le relancer et faire en sorte qu’il réalise une CAN de belle facture. Une vraie belle aventure au Togo dans un pays où il fait bon vivre. Malheureusement, c’est le cours de la vie professionnelle qui fait que je suis amené à partir mais c’est aussi un regret. Peut-être qu’un jour je reviendrai… Qui sait !!!

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Depuis la CAN 2015, le Congo est retombé dans les travers. Comment comptez-vous relever le défi ? Quels sont les objectifs à vous assignés ?

Il s’agit de qualifier les Diables rouges pour la CAN 2019. Ce ne sera pas facile. On est dans un groupe difficile (ndlr : avec la RD Congo,, mais ce n’est surement pas plus mal. J’ai le souvenir de la CAN 2015 où on était déjà dans un groupe de l’Afrique du Sud, du Nigéria et du Soudan et peu aurait parié sur une qualification. C’est peut-être pas plus mal, il va falloir redonner un état d’esprit enthousiaste, dynamique avec des joueurs qui doivent retrouver l’amour du maillot et de jouer les trouble-fêtes dans ce groupe. Je l’espère dès le mois de juin avec ce derby à Kinshasa.

Pour relever ce défi, je compte redynamiser ce groupe. Cela part des anciens, je vais faire un point très rapidement avec eux pour savoir où ils en sont, s’ils ont encore envie de porter haut les couleurs du Congo. Après il s’agira de trouver quelques bonnes pioches après le match contre la Mauritanie (amical du 28 mars à Nouackchott) pour savoir si nous avons de nouvelles têtes pour porter les couleurs du Congo et des Diables rouges.

Vous connaissez les Diables rouges pour y être passé avec Le Roy, ce sera un atout ?

J’espère que ce sera un atout d’être déjà passé ici. Il est vrai que je connais la majorité des joueurs mais il va être à moi d’essayer de faire passer mon message. Ils m’ont connu sous l’égide de Claude Le Roy. Là, il faudra gagner la légitimité en tant que numéro 1, faire montre d’enthousiasme et faire en sorte que les garçons retrouvent la confiance parce que je pense qu’ils n’ont pas perdu leur qualité. Ca va être de remontrer que le Congo est à nouveau dans la place et peut enquiquiner de belles équipes comme la RDC.

Un premier match dès ce mois de mars contre la Mauritanie… Doit-on déjà s’attendre à de nouveaux chez les Diables rouges ?

Pour ce match contre la Mauritanie, malheureusement, je ne suis pas certain qu’il ait de nouvelles têtes car je me refusais de prendre contact avec les joueurs avant que ma situation ne soit finalisée – ce qui est désormais le cas-. Je vais refaire le point, resituer pas mal d’anciens et voir de nouvelles têtes du championnat local. Pour ça, je fais aussi confiance à mon adjoint Barthélémy Ngassono. Et très vite, dès la fin du match contre la Mauritanie, je me mettrai en charge d’aller convaincre quelques binationaux, ou quelques joueurs évoluant à l’extérieur de venir rejoindre la bannière des diables rouges.

Je vais essayer de revivifier notre groupe. La priorité reste sur quelques anciens qui ont déjà apporté énormément à l’équipe nationale. Je vais voir où est ce qu’ils en sont car après nous aurons moins de trois mois pour préparer le match contre la RDC.


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