Martin Camus Mimb : Des lauriers et des ambitions pour le journaliste sportif

L'équipe de la rédaction d'Africa Top Sports




Son histoire ressemble fort à un conte de fées. Martin Camus Mimb est devenu l’un des tout meilleurs journalistes sportifs du Cameroun et d’Afrique à force de volonté de passion et d’abnégation au travail. Frappé par la poliomyélite en bas-âge il n’a pas voulu pleurer sur son sort. Le journaliste va enchaîner les prestations remarquables dans la presse écrite, la radio puis la télévision.

L’Afrique toute entière savoure ses commentaires lors des matches de la Coupe du Monde Afrique du Sud 2010 et au Brésil en 2014. C’est le sommet pour ce passionné bien formé au commentaire des matches de football à Canal + et CFI notamment. Martin Camus Mimb est surtout connu pour avoir lancé à Douala la capitale économique du Cameroun la première radio à thématique sportive en Afrique centrale. Radio sport infos qui vient de fêter ses 5 ans achève la gestation de son premier bébé. Les « Rsi Trophées » sont le nouveau challenge du Pdg bien décidé à récompenser sur la durée les meilleurs acteurs du sport camerounais. Portrait.

Ça n’arrête pas. Martin Camus Mimb a encore été récompensé. Et pas qu’une fois. Deux bonnes fois. D’abord le 28 avril 2017. Aux « Ascom Prize », la cérémonie qui récompense les meilleurs acteurs du domaine de la communication et du marketing. Le promoteur de Radio Sport Info reçoit le prix du « meilleur journaliste sportif du Cameroun ». Exactement 14 ans après avoir été sacré « Globe d’argent du meilleur journaliste de sport » aux « Globes d’or », l’événement qui à l’époque couronnait les plus méritants des acteurs du sport sur le terrain et les hommes de médias couvrant le sport. Il n’est alors à la radio que depuis un an. Le journaliste Martin Camus Mimb est encore à l’honneur le 20 mai 2017, jour de la fête nationale du Cameroun. Ici c’est le président de la République du Cameroun qui salue son talent et son œuvre. Il décerne au journaliste de 44 ans la médaille de Chevalier de l’ordre de la Valeur. Le gouverneur de la région du Littoral (dont Douala est le chef-lieu) se charge d’épingler la médaille sur la poitrine de l’heureux bénéficiaire en ce jour mémorable. Tous ces lauriers et honneurs ne semblent pourtant pas de nature à griser le natif de la petite localité de Logbadjeck, située à quelques kilomètres de la grande et tentaculaire capitale économique du Cameroun, Douala. « Une distinction reste une distinction quelle qu’elle soit. Chaque fois qu’on peut reconnaître la qualité du travail qu’on fait, on se satisfait. Je suis content de recevoir des distinctions. Après je ne cours pas derrière elles non plus. J’estime que si je n’ai rien demandé mais qu’on reconnaît que je fais bien dans un secteur ou dans un domaine, pour moi c’est quelque chose d’agréable. J’étais content. Je ne peux pas bouder mon plaisir de recevoir les distinctions », réagit ce confrère qui préfère dans le même temps penser qu’il a encore beaucoup d’autres choses à faire et clamer qu’il attend encore beaucoup de distinctions.
La consécration en direct d’Afrique du Sud et du Brésil

Martin Camus Mimb (de son vrai nom Martin Fleur Hiol Mimb) se montre beaucoup plus motivé lorsqu’il faut évoquer ses exploits sur les médias internationaux lors des compétitions d’envergure comme la Coupe du Monde de football. Le Camerounais a l’insigne honneur d’être choisi pour commenter les Coupes du Monde de football de 2010 en Afrique du Sud et 2014 au Brésil pour le compte de ce qui est devenu l’Union africaine de radiodiffusion (Uar).

A son retour de l’expédition sud-africaine, une compagnie de téléphonie mobile lui déroule le tapis rouge et le fait porter en triomphe depuis l’aéroport jusque dans les rues de Douala. Le promoteur de la première antenne du Cameroun consacrée aux sports croit que le choix porté sur lui pour la couverture de ces événements sont la preuve que ses efforts ont payé. « Cela représente la reconnaissance. Cela représente le couronnement de ma jeune carrière. Tout ce que j’ai eu à avoir aujourd’hui en plus de ce que j’ai eu à faire depuis, je l’ai eu parce que, au moins en mondovision, les gens ont pu apprécier ce que j’étais capable de faire. La tribune était idéale et elle m’a permis de montrer ce que je savais faire. Les mêmes choses je les faisais depuis à Equinoxe, dans d’autres médias, mais ça c’était une tribune idéale pour parler à toute l’Afrique. Et je crois que mon ambition dès le départ était d’être sur le toit de l’Afrique dans le couloir que j’ai choisi ».

Martin confie que c’est le bénéfice des sessions de formations reçues à Canal+ l’une des plus grandes télévisions de France spécialisées dans le sport, Radio Monte-Carlo ou encore Canal France International. « Les Coupes du m’ont donné beaucoup de choses : la reconnaissance au-delà de ma famille, de mon cercle habituel. Entre temps j’ai commenté une CAN en 2012 au Gabon pour le compte de Canal +. Beaucoup feraient tout pour arriver là où je suis arrivé, ce que j’ai eu, même à 60 ans. Mais moi, même à à peine 40 ans j’ai déjà eu cela », se réjouit l’ancien étudiant de la filière communication de l’université de Douala.

« Les trophées Rsi »

Et comme il ne veut pas garder ses acquis professionnels pour lui, Martin décidera de créer une radio, une espèce de média-école qui va former les jeunes qui vont y travailler. Il veut former des journalistes sportifs « d’un niveau internationalement acceptable, correct ». Explication de cette motivation : « Lorsque Jean-Lambert Nang (un grand reporter sportif camerounais) quitte la télévision nationale en 2004 j’écoute dans les discussions dans les chaumières, dans la rue des gens qui disent : « ah depuis que Jean –Lambert Nang est parti, il n’y a plus personne, on n’a plus de journalistes de talent, les journalistes de sport font n’importe quoi ». Cela me dérangeait. Et c’est pour cela que 2010 m’a donné l’occasion de montrer qu’on avait le talent ».
Les Trophées Rsi pour « raconter l’histoire, restituer la mémoire et récompenser la performance ». A son avis Radio sport infos (Rsi) a changé les habitudes en termes d’écoute de l’info sportive. Il aimerait voir apparaître dans le paysage audiovisuel de son pays d’autres médias consacrés au sport. Lui qui ne nie pas une certaine proximité avec la star du football africain Samuel Eto’o Fils se prépare déjà à affronter un autre challenge. Celui de l’organisation de la
toute première édition des « Rsi trophées », l’événement qui se tient à Yaoundé, la capitale camerounaise, le 6 juin 2017. Pour Martin Camus Mimb organiser une cérémonie de récompenses des meilleurs acteurs du sport devrait être l’une des principales missions de tout organe de presse spécialisé en sport. « Tous les grands événements sportifs et tous les événements de récompenses de sportifs ont été créés par les médias de sports. J’estime que c’est dans l’ADN de Radio sport infos, le premier média à se spécialiser dans le sport au Cameroun et peut-être même en Afrique
centrale. Pourquoi on va fuir une responsabilité qui est la nôtre de façon naturelle ? Notre responsabilité est d’animer le mouvement sportif et les récompenses sportives font partie de cette animation ».

Et de poursuivre, en puisant des exemples dans l’Histoire : « Le ballon d’or existe aujourd’hui parce que France Football l’a créé. C’est un journal, L’Auto, qui a lancé le Tour de France. Je ne vois pas pourquoi Rsi ne va pas le faire. En réalité Rsi Trophées n’est que la suite logique. Un média de sport qui se crée doit s’investir dans des cérémonies de récompense de sportifs dans l’animation du mouvement sportif », argumente l’ancien des chaînes de télévision STV, Vox Africa et Equinoxe TV. Martin promet de faire des « Rsi Trophées 2017 » « un événement de référence en Afrique ». Tirant argument du fait que l’on ne se rappelle plus des performances des sportifs au Cameroun, il explique que son les « Rsi Trophées » événement vont « raconter l’histoire, restituer la mémoire et récompenser la performance ». Martin est habité par une détermination que l’on perçoit dans son regard et ressent dans sa voix. La même qui l’habite depuis sa tendre enfance. L’époque où il découvre sa vocation de journaliste.

De tout cœur avec les handicapés

A l’école primaire publique de Logbadjeck, il se fait déjà surnommer Abel Mbengué, du nom du reporter sportif qui sévit à l’époque sur les antennes de la radio nationale du Cameroun. Il se voit journaliste sportif et même contre l’avis de son père qui veut faire de lui un avocat, le petit Mimb s’accrochera à son rêve. Rien ne l’en détournera. Pas même ce handicap physique (la mobilité de ses jambes a été réduite alors qu’il était enfant) qui peut dissuader beaucoup d’aspirants à la profession de journaliste. Le disciple assidu et reconnaissant du journaliste togolais Tetteh Armah grimpe les marches d’escalier chaque jour jusqu’au 5 ème étage de l’immeuble qui abrite Radio Equinoxe pendant 6 années. Juste guidé par sa grande volonté et la passion pour le métier.

« Rien ne peut me décourager dans cette vie. Quand à l’âge d’un an et demi on a été frappé par la poliomyélite et qu’on est obligé de traîner un handicap toute sa vie on n’attend pas qu’on vienne vous porter sur la tête pour vous balader partout. Tout le monde ne va pas se battre. Il y a des êtres extraordinaires qui se battent peut-être comme moi. Et d’autres qu’on doit pouvoir accompagner ». Aider les autres devient dès lors comme un devoir pour la star du micro. Sa contribution au bonheur des personnes à mobilité réduite a pris la forme d’une association baptisée « donnons-nous la main ».

Martin Camus Mimb veut faire aménager des infrastructures pour les personnes handicapées parrainer les enfants à mobilité réduite sans moyens, trouver des âmes de bonne volonté qui financent leur scolarité et leurs cours de répétition par exemple. L’an passé à Noël, Martin a organisé une activité en faveur des enfants à mobilité réduite. Il leur a remis des chaises roulantes, des béquilles, et d’autres cadeaux. Il promet une cérémonie du genre chaque
année.

Pierre Arnaud Ntchapda


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