[exclu] Patrice Neveu: « le challenge au Gabon est très motivant »

L'équipe de la rédaction d'Africa Top Sports




Sélectionneur du Gabon depuis quelques mois, Patrice Neveu nous a accordé une interview exclusive avant ses premiers matchs avec les Panthères.

Il nous parle de ses premières missions ainsi que sa rencontre avec Pierre-Emerick Aubameyang. Lecture.

Pourquoi avoir choisi de rejoindre le Gabon il y a quelques mois ?

Le Gabon est un pays référence sur le continent qui a organisé 2 Coupes d’Afrique des Nations. Le Gabon était à la recherche d’un Sélectionneur National j’ai déposé ma candidature et remis un projet que j’ai mûrement réfléchi.

 De plus à la lecture du collectif, celui-ci il est composé de joueurs qui évoluent à un très bon niveau. De ce fait le challenge à relever est très motivant.

Le football local est en hibernation. Il est à relancer c’est pour moi un axe de motivation supplémentaire.

Le pays n’a pas de championnat local depuis quelques mois. Ces conditions sont-elles favorables à votre mission ?

Un championnat local qui se joue uniquement par séquences est un handicap à court et long terme pour le football Gabonais.

A ce titre, j’espère vivement que rapidement un championnat régulier va reprendre. C’est essentiel pour la jeunesse Gabonaise et le devenir du football Gabonais. L’Etat et ma Fédération œuvrent dans ce sens.

Dans ma fonction, j’habiterai à Libreville. J’ai hâte de sillonner tout le Gabon pour repérer les jeunes en devenir. Faire aussi en sorte que ce qui est l’essence même du football soit une communion de spectateurs qui s’associent à la fête lors des matchs. En Afrique, le football est l’opium du peuple alors vite rallumons le calumet du bonheur.

En septembre vous avez choisi d’aller rencontrer vos nouveaux joueurs pour leur exposer votre projet. Comment ça s’est passé ?

J’ai préféré rencontrer individuellement un maximum de joueurs (18) plutôt que de jouer une rencontre amicale en Septembre 2019.

Le football oui bien sûr c’est le terrain. Mais pour prétendre former un collectif le sélectionneur doit avant tout connaitre humainement ses joueurs.

Pour ces rencontres, j’étais accompagné de Fabrice Do Marcolino ex international. C’est un grand frère respecté par tous les joueurs d’où l’importance dans son Staff d’avoir des techniciens locaux associés aux Européens

Chaque échange individuel a duré environ 2 Heures.

Au cours des échanges j’ai présenté mon projet de fonctionnement. Chaque joueur a pu en toute confidentialité et sans retenue me faire part de ses volontés.

De ce fait j’ai pu vite me faire une idée du caractère de l’homme et du compétiteur, essentiel pour aborder les compétitions. En sélection, c’est différent du club ou tu vis chaque jour avec ton joueur. Là je me devais de gagner du temps.

Au final je suis plus que rassurer, les joueurs ont tous une grande volonté de faire partie du groupe des panthères.

Patrie, Plaisir, Rigueur, travail, collectif, joie et engagement devront porter mon groupe. Ces qualificatifs sont intouchables.

Le cas qui préoccupe tout le monde est celui de Pierre-Emerick Aubameyang. Racontez nous votre rencontre avec lui.

Pierre Emerick est un grand professionnel qui depuis de nombreuses années confirme qu’il est dans le top des joueurs Africains et Mondiaux.

Lors de notre rencontre animée d’échanges sincères et francs, j’ai vite perçu que les qualités humaines de Pierre Emerick sont l’égal de ce qu’il est sur le terrain.

L’homme est sincère, honnête à l’écoute et motivé pour évoluer pour son pays.

Ce sera un grand plaisir de travailler ensemble car croyez moi sa motivation pour son pays est grande.

Je sais aussi que pour toute forte individualité surtout au poste d’attaquant, donne sa pleine mesure, le collectif devra parler le même langage sur le terrain.

Je suis convaincu de l’adhésion de Pierre pour mon projet.

Vous allez enfin pouvoir faire vos débuts contre le Burkina Faso et le Maroc. Des adversaires que vous avez choisis ? Et pourquoi ?

Ce sont des adversaires de gros calibre pour un début mais cela va me permettre de mieux jauger chaque joueur dans le collectif et bien sûr face à de tels adversaires de constater quelle réponse chaque joueur va donner dans l’adversité.

Malgré que ce soit une première, je veux que le plaisir et la solidarité raisonnent sur le terrain.

Ce sont des gros matchs pour une bonne approche de nos futurs adversaires RD Congo et Angola en éliminatoires de la CAN.

Petit retour en arrière. Avez-vous digéré votre licenciement du Horoya de Conakry ?

Excusez-moi mais licenciement n’est pas le terme exact. Toute le monde connait la péripétie avec un effectif bien moindre que cette année, j’étais en passe d’amener Horoya en demi-finale voir en finale de la Coupe d’Afrique des clubs Champions.

Au cours d’une réunion après notre qualification pour les ¼ de finale suite à des incompréhensions de fonctionnement nous nous sommes séparés.

Mr Souaré Antonio propriétaire du club reste néanmoins un de mes amis. L’important pour moi est d’avoir gardé cette amitié et de partir, ma conscience de technicien tranquille.

Vous êtes désormais une figure parmi les entraineurs en Afrique. Qu’est ce qui vous plait tant sur ce continent? Et que peut-on faire pour améliorer le football ici ?

Le Gabon est ma 4ème   prise de fonction d’une sélection Africaine.

Le football en Afrique ce sont des émotions fortes, un partage avec tout le peuple, travailler avec de grands joueurs… Vivre sur le continent enrichit humainement.

J’adore l’humain c’est la trame, la base de mon métier d’entraineur de football.

Pour faire en sorte que les nations Africaines lors des mondiaux se rapprochent ou prennent le trophée il faut absolument être plus pointu sur les détails organisationnels. Oui sur le terrain le football se joue sur des détails mais l’organisation a aussi son impact aussi sur les résultats du terrain.

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