(exclu) Antonio Souaré: « notre objectif est qu’un autre regard soit posé sur l’UFOA A »

L'équipe de la rédaction d'Africa Top Sports




Au lendemain de son élection à la tête de l’UFOA (Union des Fédérations de football oues-africaine) zone A, Antonio Souaré nous a accordé une interview exclusive à Dakar au Sénégal.

Le président de la Feguifoot (Fédération guinéenne de football) s’est penché sur les objectifs de son mandat ansi que sur le Syli.

Dans quel état prenez-vous la tête de l’UFOA ?

On n’a pas véritablement à s’en plaindre. Il est en bon état. Ce qu’il faut, le travail qui est déjà fait, il faut l’apprécier. Il faut maintenant regarder le futur, redynamiser, essayer de rendre ce coin d’Afrique très visible dans le domaine du sport. Il faut compétir comme la COSAFA aujourd’hui ou encore l’Afrique du Nord. Ce sont des zones qui ont beaucoup de compétitions. Le plus important est de faire ce qui n’est pas encore fait et mettre en confiance les annonceurs et sponsors.

Là, on a mis un comité exécutif restreint avec mes collègues du Mali et du Liberia. Le reste sera nommé comme les Directeurs exécutif, financier, etc. La nouvelle vision est d’arriver à faire plus mais il faut reconnaitre qu’il y a un bon travail qui a été fait pendant ces dernières années.

Avez-vous déjà une idée des activités de l’UFOA A en 2020 ?

D’ores et déjà je peux vous dire qu’en 2020, on va lancer de nouvelles compétitions. Il faut donner la chance à nos clubs de jouer des compétitions qui ne sont pas seulement des compétitions officielles CAF/FIFA. C’est dans le but de permettre à nos équipes d’être performantes.

Je vous donne un exemple. Quand dans notre zone, vous êtes qualifiés pour les interclubs CAF, les championnats souvent ne sont pas encore ouverts. Et lorsque vous êtes opposés aux clubs du nord du continent qui sont déjà en compétition avec soit le championnat local ou encore la Coupe arabe, ils sont mieux préparés que nous. Même si on a une bonne équipe, ce n’est pas suffisant. Si nous arrivons à tenir des compétitions parallèles, ce sera d’une grande aide.

C’est ce que nous voulons faire. Dès 2020, que le regard soit tourné vers la zone ouest-africaine.

En parlant de zone ouest-africaine, aujourd’hui, on en a deux (la A et la B). Est ce qu’il y a une réflexion poussée avec vos collègues pour une réunification comme c’était le cas dans le passé ?

Je peux vous dire que c’est la vision finale, dans le futur. Il faut qu’on regarde vers l’avant. Aujourd’hui, l’Afrique de l’Ouest, dans toutes les compétitions, nous sommes les plus nombreux. Certes, elle est scindée mais pour moi, ce sera intéressant de toujours faire nos compétitions ensemble, en union. C’est le nom comme vous l’avez dit. On va voir comment sera fait cette réunification. Il y a déjà des consultations pour ça, entre les deux zones.

On a parlé beaucoup du Secrétariat de l’Ufoa A. Est-ce un problème pour vous d’avoir ses bureaux à Banjul ?

Je ne suis en aucun gêné pour ça. La Gambie fait partie de la zone. Quand le problème de la zone a été posé, j’ai donné la chance à mon collègue de la Gambie de se défendre. D’après les autres, c’est la position géographique enclavée du pays et qu’il serait mieux de mettre le siège à Dakar pour qu’on se trouve plus facilement. Moi je viens d’arriver. J’ai juste indiqué qu’on en reparle une autre fois. Le temps de mûrir la réflexion.

C’est le même cas pour le Secrétaire général. Vous savez que les nouveaux textes de la CAF demandent de recruter un Directeur exécutif. Bien sûr qu’on fera ça mais pour l’instant, M. Bojang (ndlr : actuel SG) est là. Il travaille bien. Mais on fera selon les recommandations de la CAF au moment venu.

Quelle sera la place des medias dans la nouvelle administration de l’UFOA A ?

Aujourd’hui, il est clair que la rentabilité d’une compétition, c’est sa visibilité et la visibilité c’est les médias. Il y a beaucoup de difficultés en Afrique de l’Ouest notamment du côté des sponsors. C’est bien on a la chance d’avoir avec nous actuellement FOX/ESPN. Nous allons bien évidemment travailler dans ce sens.

Rappelez-vous, la Coupe Cabral à son époque. C’était une compétition régionale mais il y avait tellement d’engouement que les pays prenaient à ça au sérieux. C’est l’objectif. Ramenez l’UFOA à ce niveau. En 1989, quand on arrêtait la Coupe des clubs qu’on dénommait Coupe Eyadèma (ndlr : du nom de l’ancien président du Togo), les clubs se battaient pour le titre comme si c’était la Ligue des champions. Jusqu’au football féminin, les jeunes. Il faut que la zone vive. Et quand vous évoquez les medias, bien évidemment quand vous n’avez pas de telles compétitions, ça les intéresse pas non plus. Il faut intéresser medias et sponsors pour que tout soit visible et rentable.

On va finir cet entretient avec le Syli de Guinée. Il y a une nouvelle ère qui s’ouvre après une CAN ratée. Quel est l’objectif assigné à Didier Six ?

Nous on a toujours signé des contrats d’objectifs. C’est vrai aussi qu’on avait beaucoup d’espoir sur la CAN 2019 parce qu’on avait fait un bon parcours de qualifications. Mais vous savez le football, ce n’est qu’un jeu. Aujourd’hui, ce n’est pas l’équipe mais l’entourage de l’équipe qui a fait défaut. La façon dont on avait géré les qualifications, si on avait poursuivi sur cette lancée, je crois qu’on aurait pas eu ces problèmes. Mais on a perdu contre le champion. Et l’Algérie a battu le Sénégal par deux fois en deux semaines. Et le tenant du titre, le Cameroun, est sorti au même stade que le Syli. Même le pays hôte est sorti au même niveau nous.

C’est vrai que la communication autour du Syli a donné beaucoup d’espoir aux gens et l’élimination a fait mal. Aujourd’hui, on entame une reconstruction. Mais je vais vous dire la vérité. Les gens ne le savent pas mais la Guinée est encore l’un des rares pays à ne pas avoir de centres de formation. Le football n’est plus dans l’improvisation. Cela se prépare. C’est ce que nous sommes en train de faire. Nous créons l’académie d’Elite, une sorte de Clairefontaine en France. C’est le projet pilote de la Guinée que la CAF essaye d’installer partout en Afrique. Construite une équipe, l’avenir du football d’un pays, ce n’est pas en un an ou deux ans. Les gens doivent être patients. C’est avec ça nous arriverons au bout.

Pour revenir à votre question sur Six, c’est un contrat d’objectifs. Nous avons de très bons joueurs de part le monde. C’est sa capacité managériale qui va donner une très bonne équipe. Il a vocation de qualifier à la prochaine CAN, avec une vision pour la Coupe du monde 2022. Nous avons beaucoup de joueurs qui acceptent aujourd’hui de venir avec le Syli. Ils sont prêts maintenant. Je n’en veux pas à Didier Six d’avoir perdu contre les Comores et le Chili (ndlr: matchs amicaux d’octobre). A l’heure où je vous parle (ndlr: 14 octobre), il n’a d’ailleurs pas encore signé son contrat. Pour ne pas perdre du temps à l’oree de la semaine internationale, il est allé directement au travail. Mais il sait ce qu’il a à faire.

Il y a beaucoup d’observateurs qui pensent que la Guinée ne pourra pas organiser la CAN 2025. Que répondez-vous à ça en tant que président de la fédération ?

Sincèrement, je ne sais pas pourquoi ils disent ça. La Guinée est une grande nation du football même si les résultats ne suivent pas vraiment. Les gens oublient que la Guinée a construit le premier stade africain après les indépendances. La Guinée est un pays riche, on n’a pas tellement besoin de l’extérieur. C’est pourquoi on a notre propre monnaie, notre souveraineté. Je vous dis que même si on avait maintenu la CAN en 2023, la Guinée aurait fait ses stades.


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