Landry Nkeyi : un acteur dresse un état préoccupant du foot gabonais

L'équipe de la rédaction d'Africa Top Sports




Président de l’Oyem AC, Landry Nkeyi est également à la tête de l’Association des Clubs de Ligue 1 et 2 du Gabon. Face à l’état du football gabonais, il se prononce. Morceaux choisis d’une interview accordée à Football365.

Le championnat

« C’est un véritable bond en arrière qui entérine un championnat décadent, plutôt que de chercher des solutions pour l’améliorer. L’une des conséquences sera la perte des revenus en cas de transferts des joueurs, lequel constitue une source des plus appréciables dans la vie d’un club. S’ensuivra une perte de visibilité directe par rapport aux autres championnats professionnels : droit d’image, sponsoring. Enfin, une dépréciation du championnat et du joueur gabonais.

La professionnalisation, c’est d’abord un état d’esprit, une exigence que l’on doit imposer à tous, notamment à travers le respect des règlements des droits et devoirs de chacun. Cela doit être une exigence de tous les instants. En outre, le football moderne ne doit plus être l’apanage des élites institutionnelles, il doit être une construction concertée de l’ensemble des acteurs notamment les ligues, clubs, joueurs… Enfin, il faut mettre l’accélérateur sur la formation et la gestion des moyens humains et financiers.

Les clubs gabonais sur la scène africaine

« Il faut d’abord sensibiliser les clubs et les joueurs sur les enjeux colossaux, en termes de rentes financières, et de visibilité pour les joueurs et les clubs, quant aux bonnes participations des équipes à ce niveau. Ensuite, il faut être exigeant sur la formation de nos joueurs mais aussi sur la qualité des recrutements notamment internationaux. Nous devons redonner au football gabonais ses lettres d’or, afin que les meilleurs joueurs étrangers viennent nous enrichir de leur expérience.

Les Panthères

« Il n’y a pas de génération spontanée. Il n’y a eu aucun suivi après le succès de 2011 de nos jeunes Panthères. Ailleurs – Cameroun, Sénégal, Mali… –, on maximise sur la jeunesse, sa détection, sa formation tout en établissant des partenariats avec les clubs européens. Le FC Metz, Saint-Etienne, Lyon au Sénégal, Montpellier au Cameroun et la liste est longue dans toute l’Europe. Mais qu’est ce qui rend cela possible ? C’est la qualité des projets, la vision et la détermination portées par les acteurs locaux de ces pays. Ce sont là des opportunités dont nous devons absolument nous saisir parce que ce ne sont pas les talents qui manquent au Gabon…

Les ingrédients pour un développement du foot local

« Nous avons pourtant la capacité de constituer des viviers au sein des clubs car les talents ne manquent pas. Mais cela ne peut se faire sans le soutien appuyé aux clubs et les efforts conjugués de la Fégafoot, de la Linaf et des pouvoirs publics, parce qu’au-delà de l’aspect sportif, le championnat féminin doit être un vecteur de développement quant à la place, à l’intégration et à la fierté de la femme gabonaise dans la société.
Quant au beach soccer, c’est un sport nouveau pour les Gabonais qu’il sera intéressant de développer pour le plaisir de tous ! Un autre défi en perspective !


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