Le Regard (par Yves de Fréau) : Sélections et clubs africains, obligés d’avancer malgré le coronavirus



Rien n’est plus simple depuis la survenance du coronavirus. Toutes les sociétés, qu’elles soient européennes, asiatiques, américaines, océaniques ou africaines, en bavent toujours. Dans tous les domaines, surtout en sport, où les choses ne cessent de se compliquer. L’Afrique quant à elle, continue de se passer de beaucoup de ses grandes compétitions. Et l’année dernière, la CAF a dû instaurer un protocole sanitaire très strict pour pouvoir poursuivre les éliminatoires de la Coupe d’Afrique des Nations. Plus précisément, les 3e et 4e journées…

Des reports qui entrainent des complications dans la programmation des éliminatoires de la CAN

Quand on sait que les deux premières journées de ces éliminatoires, avaient été disputées en novembre 2019, et que les 3e et 4e, ne se sont tenues qu’en octobre dernier, soit, une année plus tard, il y a de quoi comprendre toutes les complications qu’a généré la pandémie de la Covid-19. Bien entendu, sur beaucoup de choses en général, et sur le football africain en particulier. A la suite des reports et des ajournements des compétitions, dus à cette maladie qui n’en finit pas de faire trembler, jusqu’aux plus grandes puissances du monde. L’Afrique, elle, fait face à diverses situations. Et ses pays, individuellement pris, subissent à leur manière le fléau.

Cependant, ils partagent tous un point commun qui indispose l’homme autant que le ballon rond, objet précieux, interdit de rouler la majeure partie de cette année 2020 qui s’en va, malheureusement en maintenant le virus. L’Afrique est restée bien triste tout le long de l’an 2020. Pour cause, elle est infectée par une pandémie qui ravage et tue. En novembre dernier, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), évoquait un chiffre affreux de 48.424 personnes décédées en Afrique du fait de la pandémie. Elle parlait d’autre part, de 5 pays plus affectés que tous les autres sur le continent, en premier, l’Afrique du Sud. Laquelle recensait à elle seule 20.556 décès, représentant la moitié des morts.

Des pays du continent meurtris par des milliers de morts…

La question à poser, c’est comment un pays aussi éprouvé, pouvait encore penser au ballon ? La même interrogation pouvait être adressée à l’Egypte, au Maroc, à la Tunisie et à l’Algérie, logés juste derrière le pays des Arc-en-ciel et malheureusement parmi les 5 pays africains, les plus touchés. Le compte donnait à la mi-novembre, le chiffre 6.495 à l’Egypte, 5.013 au Maroc, 2.541 à la Tunisie et 2.206 à l’Algérie… Que les populations africaines, souffrent qu’on évoque là, un échantillon en chiffre, de quelques victimes de leurs sacro-saintes sociétés. Quel plaisir donc, l’Afrique pouvait encore tirer des événements sportifs, liés au foot ?

Mais parce que ce cher continent reste et demeure un grand épris de football qu’il ne peut ni vivre, encore moins, survivre sans son éternelle passion ! Même, au pire moment de ses douleurs, de ses incertitudes et de ses craintes des ravages et de la destruction de ses enfants, l’Afrique n’est donc pas arrivée à écarter de son quotidien, le sport-roi. Aux mois d’avril, mai, juin, juillet, tous les pays africains, ont beau prendre officiellement des mesures barrières pour prévenir la propagation de l’épidémie à coronavirus, le ballon rond s’est fait néanmoins « sa » place. Dans la tête et dans le cœur des gens.

En Europe, alors que reprenait la Ligue des champions au mois d’août 2020, en Afrique, le ton a plutôt été donné en octobre pour la reprise des éliminatoires de la CAN 2021, dont la phase finale est, entre temps, reportée à 2022. « Un véritable casse-tête, cette Covid-19 ! », s’est finalement exclamé, Le Monde Afrique, dans une de ses parutions, avec l’instauration d’un protocole sanitaire très strict par la CAF, pour justement les 3e et 4e journées des matchs de qualifications pour Cameroun 2021, devenu Cameroun 2022. Par la force du coronavirus ! Un fléau rigoureux et jusqu’ici, intenable…

…mais des qualifiés quand même déjà pour la CAN !

A l’approche du nouvel an, on peut retenir que pour les billets qualificatifs pour cette CAN, nombreux sont les pays qui l’ont déjà : d’abord, le Cameroun, pays organisateur, l’Algérie, le Sénégal, la Tunisie et le Mali. Et c’est tout au mérite de la CAF. C’est aussi, remarquons-le, la moindre des choses qu’elle puisse faire en ces temps de crise sanitaire mondiale, où parmi les mesures barrières adoptées sur le continent, est bien incluse la fermeture des frontières. Et surtout, les difficultés que certaines sélections éprouvent à voir apparaitre en leur sein, les joueurs africains évoluant dans les championnats européens.

Parlant des autres compétitions, celles des clubs en Ligue des champions et en Coupe Caf, les dirigeants du football africains, abattent un travail à leur rythme aussi, bien sûr, mais satisfaisant, aux yeux des observateurs sportifs. D’autant plus que si, en Europe, et pour la Ligue des champions, il a fallu que l’UEFA adopte une phase finale inédite, réunissant certaines formations, à la suite d’une première, marquée également par la pandémie de la Covid-19… Ce qui, justement, a amené une partie des matchs retour des 8e de finale, à se disputer à huis clos avant la suspension pour 5 mois, de la compétition début mars. On sait ce qu’il en est advenu de cette Ligue européenne des Champions qui s’est terminée par le sacre du Bayern de Munich, une certaine fin de soirée dominicale du 27 août 2020…

Une réussite dans l’organisation de la Ligue des champions et de la Coupe de la Caf

En Afrique, le comité exécutif de la CAF, ayant décidé depuis juin 2019 que les finales de ses deux compétitions se joueraient en un seul match, il en a été ainsi. Là, la seule nuance concernait plus la période, difficile à respecter que tout autre. Ce qui ramène naturellement à l’exclamation de Le Monde Afrique : « Un véritable casse-tête, cette Covid-19 ! ». Douloureusement, le continent est arrivé à terminer au stade du Caire, le 27 novembre 2020, une Ligue des Champions, débutée le 21 juillet 2019 avec le tour préliminaire. La Coupe CAF suivait le même rythme et se jouait dans les mêmes conditions et sous le même protocole sanitaire.

C’est dans cette difficile foulée, que ces deux compétitions majeures des clubs, ont pu voir le bout du tunnel, la première (Ligue des Champions), remportée par Al Ahly aux dépens de Zamalek (2-1), qui vient de la même ville du Caire. Et la seconde, (la Coupe de la CAF), gagnée par le club marocain, la Renaissance Sportive de Berkane, aux détriments des Egyptiens de Piramyds, 1-0. Une finale disputée à Rabat, au Maroc, et dans une seule rencontre telle que décidée initialement par la CAF. Et son apothéose, en marquant la revanche prise par les Marocains sur leur terre, fait aussi honneur aux dirigeants du football africain. Pour leur mission, malgré tout, remplie.  Malgré la longévité et la ténacité de cette cruelle maladie qui a décidé certains footballeurs sur le continent, à devenir cordonniers, électriciens, ou tout simplement à changer de job, pour pouvoir arriver à joindre les deux bouts. Un véritable casse-tête, ce fléau !

 

 

 

 

 

 

 

 


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