Le CHAN, son histoire, les villes et les stades dressés pour la 6e édition



La nouvelle réjouissante pour l’Afrique du football, c’est ce communiqué, signé et publié le 8 janvier dernier par le ministre camerounais des Sports et de l’Education physique, Président du COCAN 2021 Narcisse Mouelle Kombi. Elle est arrivée à une semaine juste du début du CHAN qu’organise le Cameroun…

Le public, autorisé à se rendre au stade : une bonne nouvelle

Le communiqué autorise essentiellement un certain nombre de public dans les stades. On peut donc y comprendre qu’en  concertation avec la Confédération africaine de football (CAF) et les autorités locales, il est décidé un certain taux de remplissage (25%) pour les rencontres du premier tour. Pour les demi-finales et la finale, ce taux passera à 50%. Cette information est ainsi tirée de la note du Président du Comité d’organisation de la 6e édition du CHAN qui débute ce samedi au stade Ahmadou Ahidjo de Yaoundé avec le match Cameroun-Zimbabwe.

Et ce serait parti pour une compétition réservée aux joueurs des championnats locaux du continent et qui a vu le jour en septembre 2007 à Johannesbourg en Afrique du Sud. C’était au cours d’une réunion du comité exécutif de la CAF, et la confirmation en a été faite en janvier de l’année suivante, juste avant le démarrage de la CAN. Et comme promis, les dirigeants de la CAF, sous la houlette du président Issa Hayatou, se sont engagés naturellement pour une toute première édition déjà en 2009.

La Côte d’Ivoire, pour l’organisation de la première édition du CHAN

La phase finale de celle-ci, prévue en Côte d’Ivoire se dispute du 22 février au 8 mars de cette année-là. Elle regroupe 8 pays, répartis en deux poules. La Zambie, la Tanzanie, le Sénégal et la Côte d’Ivoire, d’un côté, (A) ; et le Ghana, la RDC, le Zimbabwe et la Libye, de l’autre, (B). Choses notables, les Eléphants, représentant le pays organisateur, sont éliminés à l’issue du premier tour, tandis que la couronne de cette première édition est allée à la RDC, dominatrice en finale, du Ghana (2-0).

En 2011, c’est au tour du Soudan d’accueillir les sélections locales d’Afrique qualifiées pour le CHAN. Pour cette fois, elles étaient 16. Et du 4 au 25 février 2011, le pays organisateur, leader à l’issue du premier tour devant l’Algérie, le Gabon et l’Ouganda, du Groupe A, dut batailler fort et avec ingéniosité. Au même moment l’Afrique du Sud, faisait le plein de victoires devant le Niger, le Zimbabwe et le Ghana, dans le Groupe B.

Au sein du Groupe C, et alors que la Côte d’Ivoire récitait la rengaine en quittant la compétition, le Cameroun en maitre, et la RDC, en dauphin, ont su tirer leur épingle de jeu. Du côté du D, la Tunisie et l’Angola, invaincus après leurs 3 premières sorties, s’étaient naturellement qualifiés pour les quarts de finale. D’ailleurs, on les reverra tous les deux en finale, après avoir respectivement triomphé en demi-finales de l’Algérie, 1-1, puis 5 tirs au but à 3 ; et du pays organisateur, le Soudan, dans les mêmes conditions (1-1 et 4 tirs au but à 2).

Cette deuxième édition du CHAN, a vu le Cameroun faire sensation au premier tour, puis s’éteindre en quart de finale devant l’Angola à l’issue d’une interminable séance de tirs au but (7-8) après un score nul et vierge (0-0). La RDC, arrêtée par la Tunisie (0-1) en quart de finale, est restée très loin de son rêve de récidiver. Conséquence, c’est la Tunisie, vainqueur en finale, 3-0, de l’Angola, qui lui a succédé.

L’Afrique du Sud le berceau du CHAN organise la 3e édition, remportée par les Chevaliers

Trois années sont passées après l’organisation d’une phase finale de CHAN par l’Afrique du Sud, berceau de cette compétition. Et comme lors de la précédente, elles étaient 16 Nations à se battre pour la couronne. Les éliminatoires ont donc offert les plateaux suivants : l’Afrique du Sud, le Mali, le Nigéria et le Mozambique, constituant la Poule A ; le Zimbabwe, l’Ouganda, le Burkina-Faso et le Maroc, regroupés dans la Poule B ; le Ghana, l’Ethiopie, la Libye et le Congo, pour la C ; et la RDC, le Gabon, le Burundi et la Mauritanie, pour animer la Poule D.

Les choses sérieuses ne commencent réellement que le 26 janvier 2014, à l’heure des quarts de finale, avec les combinaisons dont les résultats donnent l’élimination impensable du Maroc, 3 buts contre 4, à l’issue des prolongations. Les Super Eagles, dominés largement (0-3) à la pause, ont été tout simplement renversants en fin de match ! Le Mali n’a pu tenir devant le Zimbabwe (1-2), ni la RDC face au Ghana (0-1), au moment où Gabonais et Libyens avaient recours aux tirs au but (2-4), après le nul d’un but partout, avant de se séparer.

Lors des demi-finales, les billets pour la finale ont été durs à arracher. C’est après des batailles qui sont allées jusqu’aux séances de tirs au but, que les finalistes, la Libye et le Ghana, ont été déclarés. Une finale inédite qui s’est soldée par une victoire, de la même manière (4 tirs au but à 3), à l’issue d’une rencontre, doublée d’une prolongation sans but (0-0). Les Chevaliers de la Méditerranée, deviennent alors, maitres du continent.

Le Rwanda, pays où se disputent les rencontres les plus longues

Deux années après cette 3e édition du CHAN, c’est le Rwanda qui s’organise pour la suivante, celle de 2016 qui s’offre comme d’habitude à 16 équipes nationales locales d’Afrique. Réparties dans 4 Poules, on les retrouve ainsi lors de l’entame de la compétition : le Rwanda, la Côte d’Ivoire, le Maroc et le Gabon (A) ; le Cameroun, la RDC, l’Angola et l’Ethiopie (B) ; la Tunisie, la Guinée, le Nigéria et le Niger (C) ; et la Zambie, le Mali, l’Ouganda et le Zimbabwe (D).

Le premier tour, une fois achevée, l’Afrique assiste à des quarts de finale, dont la majorité (3/4), sont conclue après prolongation. Ainsi, la confrontation entre le Rwanda et le Congo, se termine par un score (1-2) après prolongation. Idem pour le duel entre le Cameroun et la Côte d’Ivoire (0-3), pour les Eléphants, après prolongation. L’issue de la rencontre « Zambie-Guinée », n’a eu son dénouement qu’après les tirs au but (4-5) pour le Syli National, temps de jeu avec prolongation (0-0). Seul, le Mali, a triomphé (2-1) de son adversaire, la Tunisie, à l’issue du temps réglementaire.

Les Aigles du Mali vont ensuite lors des demi-finales prendre la mesure, des Eléphants de la Côte d’Ivoire (1-0), avant de se faire décapiter par les Léopards de la RDC, en finale par un score sans appel de 3 buts contre rien. Finalement, vainqueurs une seconde fois de cette compétition, ces Léopards venaient pourtant en demi-finale, de sortir difficilement de l’étau des féroces Guinéens (5 tirs au but à 4).

Le Maroc, maitre chez lui !

La 5e édition du Championnat d’Afrique des Nations, est remportée par le Maroc, qui en est le pays organisateur. Devant le Nigéria, il a largement clôturé « sa » compétition, commencée le 13 janvier 2018. La particularité de ce CHAN, c’est ce test grandeur nature que l’Afrique voulait faire pour une mise en place de l’arbitrage vidéo. En plus que dans la tête des Marocains, trottinait cette idée d’accueillir la CAN 2019, et surtout le grand rêve de l’organisation en 2026, de la Coupe du monde.

Pour ce pays, il y avait un réel plaisir et un certain dévouement à démontrer au cours de ce CHAN assez spécial. La compétition a gardé sa nature au niveau de la participation des concurrents (16 équipes). A la fin, on retient essentiellement que, pour une fois, le pays organisateur est allé au bout de son projet. Et ceci fait partie des raisons principales de l’organisation de ce CHAN par le Maroc. Rien qu’à chercher à en faire la genèse, et il est évident que les Marocains avaient le droit d’exprimer une certaine fierté, par rapport à ce qu’ils ont réalisé ce jour de 4 février 2018.

Depuis 2009 et sa toute première édition, le CHAN ne s’était jusque-là, offert une seule fois au pays organisateur. Un à un, tous s’étaient cassés en chemin et pris les pieds dans le tapis. Le Maroc, lui, est allé cueillir le fruit escompté, alors qu’il venait seulement remplacer le Kenya, pays initialement prévu pour l’organisation. Non seulement, il a réussi dans l’organisation, mais sportivement, le Maroc a fait de même. En écrasant presque tout au passage !

Seul, le Soudan a réussi à lui arracher un point, au premier tour en le mettant en échec (0-0). Tour à tour, la Mauritanie (0-4), la Guinée (1-3), sont passées à la trappe, la Namibie, en quart de finale (0-2), n’a vu passer que des étincelles, et la Libye, en demi-finale (1-3), a aussi eu sa dose. En finale, et devant le Nigéria, ce fut un véritable récital (4-0), orchestré par les Lions de l’Atlas, champions en titre jusqu’à cette semaine où s’ouvre la 6e édition. Dont la programmation et la tenue, ont souffert deux années durant, de la pandémie nommée Coronavirus.

Le Cameroun, enfin ! De beaux stades, mais aussi la menace de la Covid-19

Pour la circonstance, les villes retenues, sont Douala où se joueront beaucoup de rencontres, Limbé et Yaoundé. 4 stades vont abriter l’événement, dont le stade rénové, d’Ahmadou Ahidjo de Yaoundé de 40000 places. Celui de Japoma de Douala, nouvellement construit et d’une capacité de 50000 places, à laquelle le COCAN ajoute le stade de la Réunification, rénové aussi, et qui peut accueillir 40000 personnes. Il y a enfin le Stade de Limbé dans le Sud-ouest, bien dressé déjà avec ses 20000 places. Le ton sera donné ce samedi 16 janvier 2021, avec le match entre le Cameroun et le Zimbabwe, mais faudrait-il pour les acteurs, les staffs des pays participants, la presse et le public, de toujours garder dans l’esprit le communiqué signé du ministre et président du COCAN, relatif aux conditions du déroulement de la compétition, telles qu’exigés par la CAF et le pays organisateur.

 

 

Yves de Fréau


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